Fall Of Summer 2017 - Jour 2
par Metalorgie Team (03/11/2017)
Après les averses de la veille, il pouvait être difficile de se motiver pour le deuxième jour, surtout quand on n'a pas été assez prévoyant pour prendre des bottes. Karma is a bitch. C'est donc avec des sacs poubelles dans les chaussures que nous avons regardé un bout de Ende le temps de nous réchauffer et de reprendre de nos esprits. Honnêtement et très subjectivement, leur Black Metal n'a pas complètement pris à 11h15 du matin. Il faut dire que ce ne sont pas les conditions idéales pour apprécier ce genre de musique, surtout après une nuit à avoir pris la flotte pendant des heures. De plus, le son était très fort et ne permettait pas de bien profiter de leurs riffs. A revoir dans d'autres conditions donc.
Crescent
Crescent vient d'Egypte et existe depuis 1999. Rien que ça. Ils méritaient qu'on s'attardent sur leur musique fortement influencée par le côté brutal et technique du Death Metal moderne. Alors oui, difficile de pas parfois penser à Nile, référence évidente, ou même à Melechesh pour les tonalités orientales même si celles si sont tout de même bien plus discrètes que les groupes précités. Sur scène, les quatre musiciens se débrouillent plutôt bien, c'est carré, le vent fait valdinguer le son des deux guitares, donc on fait avec. Leur Death Metal reste assez classique, mais bien foutu, bien plus que certains groupes amateurs français qu'on voit souvent dans les concerts en première partie. Crescent n'a pas non plus la prétention de bouleverser les codes, mais ils offrent des morceaux solides, parfois légèrement épiques qui font leur petit effet. L'occasion également pour nous de citer un autre bon groupe égyptien dans un registre brutal pas si éloigné : Scarab.
Toxik
Toxik, c’est deux albums, deux brûlots Speed (pour la voix) / Thrash (pour la musique) sortis en 1987 et 1989. Toxik c’est également deux chanteurs : Mike Sanders sur World Circus et qui avait rejoint le groupe lors de sa reformation en 2013 et Charles Sabin sur Think This et qui a réintégré le groupe depuis peu et qui pousse notamment la chansonnette (un peu moins dans les aigus qu’avant) sur le dernier EP en date, Breaking Class, sorti un mois plus tôt et que Toxik interprètera en intégralité. Seul membre de la formation d’origine, le guitariste Josh Christian assure rythmique et solos d’une main de maître (impressionnant sur les tappings), bien épaulé par Shane Boulos à la basse, qui parvient à masquer l’absence d’une deuxième guitare lors des solos. Mais le show sera surtout assuré par Jim DeMaria (et son imposante barbe) à la batterie, qu’on retrouvera un peu plus tard dans la soirée aux côtés de Demolition Hammer. Il était peut-être un peu tôt encore dans la journée et le public restera relativement calme pendant le set des New-Yorkais, même si les esprits s'échaufferont enfin avec un embryon de circle pit sur Think This en toute fin de set.
Count Raven
Avec l’annulation de Saint Vitus, Count Raven se retrouve le seul groupe de Doom Metal à l’affiche ce weekend. C’est vrai que ça fait du bien entre deux concerts remplis de blasts et de growls. D’une renommée assez culte notamment grâce à ses deux premiers albums parus en 1990 et 1992, Count Raven impose un Doom traditionnel efficace et sans bavure paré de son plus simple appareil. Le trio guitare / chant, basse, batterie bénéficie d’un son impeccable et les morceaux s'enchaînent sans déplaisir même si quelques imprécisions vocales sont à noter chez Dan Fondelius. Rien de grave heureusement. Dans l’approche on pense à Trouble parfois, Saint Vitus aussi malgré tout, mais l’on regrette le set endiablé qu’avait donné Pentagram il y a trois ans sur ces mêmes terres. Car si Count Raven déroule de bons titres (Within The Garden Of Mirrors) tout cela manque un peu ferveur et de fièvre Rock n’ Roll et il faut avouer qu’il ne se passe pas grand chose sur scène. Un bon moment malgré tout et c’est cool qu’ils aient joué High On Infinity à la toute fin !
Azarath
Azarath m'avait fait très forte impression en 2011 à la sortie de Blasphemers' Maledictions chez l'excellent label polonais Witching Hour Productions. Chose également renouvelée avec la sortie cette année d'In Extremis. J'étais donc assez impatient et curieux de les voir sur scène. Comme sur album, leur Black / Death Metal est suffocant, apocalyptique et terriblement "satan". Les quatre musiciens imposent un rythme et une technique sans faille, mais gardent malgré toute une lisibilité dans leur maelstrom dédié au malin. Ici ou là, des riffs brise nuques, une batterie guerrière, quelques mélodies et des soli démoniaques. Tu sens clairement la colère dans leur Black/Death, un trait d'union entre Inquisition et Vader quelque part. Quelques titres du dernier album sont joués comme The Slain God, At The Gates Of Understanding, Let My Blood Become His Flesh. Dommage néanmoins que le son d'une des guitares ait gâché légèrement la performance et surtout que la pire averse du weekend se soit déclenchée en milieu de set, obligeant une partie du public à se réfugier sous les tentes et les arbres.
Bulldozer
Ce qui est marrant avec Bulldozer, c’est que même sans connaître le groupe, on arrive à cerner de suite leurs origines : la tenue d’AC Wild faisant penser immédiatement penser au cinéma d’horreur italien. Installé derrière un pupitre ensanglanté, le chanteur s’adonnera à de nombreuses litanie entre Black et Thrash Metal. La musique de Bulldozer est un vrai melting-pot d’influences et de styles différents et imaginer que le groupe ait été signé par Roadrunner au début de leur carrière fait sourire ! Blasts à la double pédale et nappes de synthé font bon ménage et le côté grandiloquent et grand-guignolesque des Milanais trouve un écho particulier auprès du public massé sur la Blackwaters Stage, reprenant par exemple en choeur le refrain de Ride Hard Die Fast. Où quand le kitsch côtoie le génie.
Melechesh
Le temps d’une éclaircie, l’intro de The Pendulum Speaks arrive à attirer son public et attiser la curiosité de certains. Peu bavard, le groupe lance son show et ses riffs énervés qui noircissent l’atmosphère en même temps que le temps. On retrouve quasiment la même setlist que lors de leur précédents passages en France, restant donc sur les classiques au détriment des nouveautés et de la promotion du dernier album. Tant mieux, pourrons-nous dire, car c’est toujours diablement efficace. Les samples orientalisants rappelant l’ambiance des albums, rythment le passage des morceaux, permettant de soutenir cette hybridation de styles Black / Death / Thrash Metal sans en faire trop, et permettant de se concentrer sur la force et le professionnalisme des compos. La pluie s’épaissit, les aficionados restent, les curieux aussi. Les riffs s’allongent, la batterie s’énerve, on finit en apothéose sur Rebirth Of The Nemesis. Là où l’on pouvait craindre un son parfois trop fouillis pour un groupe aussi carré, le Fall Of Summer aura permis, malgré les conditions météorologiques, de profiter pleinement des instrus élaborés des expat Israeliens, laissant une foule trempée mais dense et satisfaite.
Demolition Hammer
Je n’avais jamais écouté une seule note de Demolition Hammer, tout juste connaissais-je le statut culte du groupe. On est pourtant habitué à ce que le Fall Of Summer nous ramène des groupes d’exceptions et des raretés et là clairement, une fois sur place, j’ai compris que leur statut de groupe culte n’était pas usurpé. Le public venu en masse se presse devant la Blackwaters Stage. Rapidement, c’est la guerre. Plus que sur des groupes pourtant plus extrême la veille comme Blasphemy ou Cattle Decapitation. Demolition Hammer se montre extrêmement virulent sur scène. Le son est parfait, tout est en place et sonne juste de la double pédale jusque dans les hurlements de James Reilly visiblement très en rogne et qui gagnera haut la main le concours du weekend du nombre de “fuck” débités à la minute entre chaque morceau. Les titres pleuvent avec une violence à faire headbanger un mort, de l’ouverture Skull Fracturing Nightmare en passant par Aborticide (pas mal de titres d'Epidemic Of Violence seront d’ailleurs joués). Dans le public ça suit largement, les slams sont légions et c’est un défouloir de violence pure dans le pit. Une violence et un énergie communicatrice qui arrive à faire bouger des têtes même des gens en dehors de la fosse, positionnés sur la colline. Sans doute le concert du festival !
Morbid Saint
Morbid Saint va pâtir de sa position sur l'affiche juste après la tornade Demolition Hammer. En même temps, comment veux-tu enchaîner sur un concert de Thrash / Death Metal quand le groupe précédent a mis tout le monde à genou ? Leur léger avantage c'est que le début de set est axé sur de nouveau morceaux qui, même s'ils sont loin d'être mauvais, sont quand même largement un cran en dessous des classiques. On en profite donc pour souffler et se préparer pour la suite. Quand les morceaux de Spectrum Of Death arrivent c'est une autre histoire. On retrouve le Thrash Metal furieux et virulent. D'ailleurs l'album sera joué dans son intégralité et dans l'ordre pour le plus grand plaisir des fans d'old school. En tout cas la nouvelle mouture de Morbid Saint (il ne reste que Jay Visser à la guitare comme membre fondateur) assure sur scène. Que ça soit dans les rythmiques qui ne faiblissent jamais et surtout pour Cliff Wagner, le nouveau chanteur, qui gère comme un chef la succession de Pat Lind. On sent bien que le public subit le contre-coup de Demolition Hammer, mais mine de rien, en terme de technicité, d'intensité et de prestance, Morbid Saint a réalisé un bon concert !
Orange Goblin
On avait aperçu le géant Ben Ward à l'édition 2016 du Fall of Summer, c'était donc une demi-surprise de le retrouver avec ses acolytes à l'affiche cette année. Après la météo difficile du vendredi, le stoner incandescent et survitaminé d'Orange Goblin était plus que bienvenu. Prenant d'assaut la Blackwater Stage avec leurs riffs effrénés évoquant un voyage à grande vitesse sur un véhicule motorisé, il faut peu de temps aux anglais pour instaurer une ambiance de fête rock n' roll sur le festival. Même si on semble apercevoir les marques d'une fête bien arrosée la veille sur le visage des musiciens, ils n'en démordent pas et donnent leur maximum sur scène. Leurs compositions, cocktail habilement dosé entre Motörhead et Black Sabbath, font mouche, à défaut d'être vraiment originales. Le concert est d'autant plus appréciable que le vent a cessé de souffler du côté de la Blackwater Stage, alors qu'il avait défiguré le son d'une poignée de groupes le vendredi (la Sanctuary étant protégée par la colline, elle était moins concernée par ce problème). Du coup, le son est plutôt bon et précis, en plus d'être suffisamment puissant pour donner à Orange Goblin les atouts pour prendre le pli. Entre deux morceaux, Ben Ward remercie le public et déclare avec des mots qui sonnent justes être fier de jouer dans un festival de qualité comme le Fall Of Summer. C'est aussi le moment choisi par Orange Goblin pour jouer un nouveau titre, tiré de leur album visiblement prévu pour 2018. Ce nouveau morceau ne bouleverse rien dans le chemin tout tracé du groupe, mais confirme qu'ils savent encore écrire des riffs, et c'est bien ça le plus important. Un bon moment de Rock n' Roll !
Immolation
Cela fait donc dix longues années qu'Immolation n'a pas joué à la capitale, et à part quelques sporadiques apparitions en Ile de France, les Américains se sont fait rare dans la région. Il était donc de bonne guerre que le Fall of Summer invite Ross Dolan et ses amis pour nous masser les cervicales. En fait de massage, on pourrait plus parler d'un broyage en bonne et due forme. Les yankees déploient leur Death Metal avec toujours autant de furie et de hargne depuis leurs débuts en 1988. On a donc droit à une cinquantaine de minutes d'une violence inouïe, avec une maîtrise et un son chirurgical qui laissent pantois. "Ca crache !" comme disait l'autre. La setlist est axée sur le dernier album en date d'Immolation, avec pas moins de sept titres joués, ce qui n'a pas forcément dû ravir les fans de la première heure, mais passons. Pour les aficionados du genre pur jus, c'était la panacée. Les autres ont pu regretter l'absence quasi-totale de dynamisme dans le rythme du concert, avec quelques riffs mid-tempo trop rares, perdus dans la masse des blast-beats et des riffs débridés. Ce qu'ont tendance à oublier beaucoup de musiciens officiant dans ce registre brutal, c'est que la rapidité se ressent encore plus et surtout quand elle est juxtaposée à de la lenteur. Un concert impressionnant néanmoins.
Coven
Ah, Coven ! Que de légendes : La fameuse chanson titrée Black Sabbath, le bassiste Oz Osborne, la messe satanique à la fin du culte Witchcraft Destroys Minds&Reaps Souls… Tout ça, c’est bien beau, mais c’était en 1969, aux balbutiements du hard rock, alors que les premiers Led Zeppelin et Deep Purple venaient de sortir. Que reste-t-il du mythe de Coven en 2017, à part cet album ? C’est la question que beaucoup de festivaliers du Fall Of Summer devaient se poser. Le groupe avait été invité au prestigieux Roadburn en avril 2017, révélant que la fascination pour Jinx Dawson et ses acolytes est encore bien vivace aujourd’hui. Mais le concert en lui-même était loin d’avoir fait l’unanimité, et le tout était de savoir si Coven arriverait à corriger le tir pour leur premier concert en France. Malheureusement, dès les premières minutes, on peut entendre que Jinx a vraiment du mal dès qu’il s’agit de tenir sa voix plus d’une seconde, et encore plus quand il y a un enchaînement de notes à chanter. Autant dire que ça pose problème quand on connaît les lignes vocales de Coven et leur importance dans la musique du groupe. Jinx va donc s’embarrasser à de nombreuses reprises pendant le set, arrivant à s’en sortir sur les couplets les moins exigeants, avant de déraper à nouveau. Un chant faux, plus un jeu de scène inexistant, ça pèse lourd sur un concert. Et l’excuse de l’âge n’en est pas une, car on compte un certain nombre de chanteurs de cette époque qui parviennent encore à assurer en concert aujourd’hui. Coven aurait pu limiter la casse si les musiciens arrivaient à assurer instrumentalement, mais l’interprétation était loin d’être irréprochable, avec de gros problèmes d’accordage (criant sur les harmonies à deux guitares) et une mise en place qui ne respirait pas tout à fait le professionnalisme. Alors certes, Coven venait de reprendre les concerts cette année, après une longue période d’inactivité, mais ça n’excuse pas un groupe, qui visiblement n’était pas assez préparé. Difficile d’appeler ça une réussite, donc.
Marduk
21h45, annoncées des panzer sur la Sanctuary Stage, prêts pour le set rouleau compresseur du weekend. L'entrée en matière se fait sur Frontschwein avec sa caisse claire tapageuse et un autre morceau issu du même album, The Blond Beast. Double pédale, chant hargneux, quelques très légères lignes mélodiques sur The Levelling Dust... qui me rappelle étrangement par certains aspects Behemoth. Je m'attendais néanmoins à un groupe / concert beaucoup plus violent et véhément. Bon après Marduk fait clairement pas dans la demi-mesure, c'est frontal et direct, comme on pouvait si attendre, mais je crois que j'attendais la guerre sous mes yeux, alors qu'on aura qu'une escarmouche. Sur la fin, le plus mid-tempo (façon de parler) Wolves et surtout le destructeur Panzer Division Marduk concluront un set brutal et efficace.
Venom
Venom est le premier groupe à revenir au Fall Of Summer. Leur concert en 2014 avait laissé un souvenir impérissable dans toutes les mémoires de ceux y ayant assisté. Difficile donc pour les anglais de faire aussi que la fois précédente et malheureusement on ne va pas se le cacher, leur concert n'était pas aussi méchant et speed qu'il y a quatre ans et pour beaucoup il sera une déception. L'attente se fait déjà sentir car le groupe a 1/4 d'heure de retard sur le planning original, la tension monte donc et le trio arrive sur scène : Cronos a toujours sa calvitie, Danny en profite toujours pour faire n'importe quoi derrière sa batterie avec ses grimaces diverses et ses mouvements amples complètement pétés avec ses deux cymbales culminantes à des hauteurs aberrante et Rage semble également bien en forme. On est donc en terrain connu, même si le son est franchement pas terrible, on se dit que ça passe. Venom privilégie cette fois-ci les morceaux récents de son répertoire. From The Very Depths, Hammerhead, Fallen Angels... bon c'est sympa, mais il manque les classiques. Alors oui, leur set est Rock n' Roll et bon enfant, avec les "hey, hey, hey" toutes les deux minutes de Cronos (même pendant, les morceaux, sérieusement), mais le set s'étire, on passe un moment agréable, sauf que la déclotée en bonne et due forme ne viendra jamais. Où est passée leur hargne et l'intensité d'il y a quatre ans ? Welcome To Hell, Countess Bathory et le rappel avec l'indécrôtable Black Metal tenteront bien de sauver les meubles, mais pour le reste, la setlist était beaucoup trop axée sur les deux derniers albums et l'ensemble était bien mou du genou. Un concert oubliable, hélas.
Septic Flesh
Si l’on devait illustrer une définition de régularité dans le dictionnaire, une photo des mecs de Septic Flesh y figurerait à côté. Un album tous les trois ans, des apparitions sur tous les festivals Européens plus ou moins gros, l’assurance de les voir sur une tournée qui passe par la France chaque année... Bref, tu soulèves une pierre en festival t’es à peu près sûr d’y dénicher le plus connu des groupes de Metal grecs. Mais nous ne y trompons pas, pour peu qu’on apprécie les dernières moutures du combo, même après le boursouflé Titan, ça fait toujours plaisir de les recroiser. Faut dire que sur scène la puissance de frappe est dévastatrice. C’est ultra carré, rien n’est laissé à l’improvisation et le son est aussi nickel et balaise qu’un 33 tonnes tout beau tout neuf. Mais vu le genre, sorte de Death Metal mélodique / symphonique pour ceux qui ne suivent pas dans le fond, ce n’est absolument pas choquant. Et effectivement dès War In Heaven, ça tabasse. Seth en impose par son charisme et sa poigne de fer. Septic Flesh est extrêmement rodé, mais ça plaisir par là où ça passe. La setlist est idéalement répartie sur les quatre derniers albums du groupe (chouette, trois morceaux de Communion joués ce soir !) et l’on découvrira donc pour la première fois sur scène, les nouveaux morceaux du tout juste accouché, Codex Omega, qui semblent tout à fait dans la continuité de Titan. Un concert furieux, précis, moderne qui aura sans aucun doute avancé l’heure de l’after pour les amateurs d’old school, mais qui, pour les autres, aura mis un sacré point final (dans la gueule) pour cette édition 2017 !
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