Frisson Acidulé : vendredi 31 mars
par Raikage (20/04/2017)

En ce vendredi soir, dernier jour du mois de mars 2017, Arrache Toi Un Œil ouvre son festival Frisson Acidulé histoire de fêter comme il se doit 15 années d’organisation de concerts avec une affiche alléchante : Chaos E T Sexual, Extreme Precautions, Birushanah et Monarch. Direction le FGO Barbara donc pour nous.
La soirée s’ouvre sur la prestation de Chaos E T Sexual, groupe parisien qui joue un Post Metal assez original où l’on décèle des influences allant de Loop à Godflesh grâce à l’usage d’une boite à rythme frappant là où ça fait mal. En bon amateur de fréquences graves, on regrettera l’absence d’une basse mais les claviers, et les autres groupes de la soirée, savent combler nos envies. Le jeu des guitaristes, parfois trop peu audible notamment en début de set, est riche et on sent un gros travail de composition derrière. 40 minutes qui passent donc rapidement, entre transe psychédélique et désespoir industriel.
Extreme Precautions, le projet Techno Grind de Paul Régimbeau aka Mondkopf (à moins que ce ne soit désormais l’inverse) a été rajouté tardivement sur l’affiche pour palier à l’annulation de Chaos Echoes. Décider si l’on y a gagné ou perdu au change n’est pas vraiment à l’ordre du jour, tant les deux entités sont différentes et excellentes.
Comme à son habitude, seul derrière ses machines, le Toulousain d’origine va nous offrir une demi-heure de déferlante sonore en nous envoyant bon nombre de coups dans le faciès aidé par des ralentissements diaboliques, une touche EDM qui permet de faire respirer l’ensemble et des blasts. Beaucoup de blasts. Énormément de blasts propulsés à au moins 666 BPM. C’est bien simple, il n’y a rien à jeter chez Extreme Precautions qui réussit le coup de force d’équilibrer avec brio des formes de musique… extrêmes en les poussant dans leurs derniers retranchements.
Birushanah est la caution délirante de la soirée, à n’en pas douter et définir avec précision ce que les trois Japonais jouent comme musique relève du défi. Pour faire simple : prenez un chanteur guitariste qui se croit dans un groupe de Doom Trad des années 1980, rajoutez y un batteur qui a trop écouté The Melvins et enfin un percussionniste qui tape sur divers objets en métal qui trouverait toute sa place chez Einsturzende Neubauten ou Melt Banana et vous aurez une assez bonne idée de ce qu’est Birushanah.
Pendant tout le set, ledit percussionniste ne va parler qu’en Japonais, présentant à moult reprises le groupe, bondir sur son instrument, se précipiter dans la fosse muni d’un gong et assurer le spectacle. Musicalement très original, trop même diront certains, cette envie de partager un excellent moment avec son public permet d’aider le public à rentrer dans l’univers délirant de Birushanah qui ne laisse personne indifférent.
Les désormais vétérans de Monarch étaient attendus de pied ferme pour conclure cette première soirée et ils ne vont pas décevoir. Dès les premières secondes, le son est tel qu’on l’attendait : massif, équilibré et idéal pour se laisser entraîner dans les ténèbres. Le groupe a d’ailleurs enregistré un nouvel album récemment et n’a semble-t-il joué que des compositions récentes et cela n’a pas aidé à calmer notre impatience, au contraire. Les trois quarts d’heure de leur prestation se révèlent variés, alternant accélérations bienvenues et ralentissements écrasants avec un travail impressionnant sur les arrangements notamment des parties guitares qui permet à leur Doom Drone Ritualistique de passer dans une dimension supérieure.
La voix de Emilie, véritable marque de fabrique de Monarch, est parfaitement audible pour notre plus grand plaisir et son travail en live est impressionnant tant elle passe d’un registre doux et effrayant aux hurlements en un éclair, toujours appuyé par ses nombreuses pédales d’effets. Si vous y ajoutez les hurlements du bassiste qui s’active, à chaque fois qu’il en a l’occasion, à déchainer les enfers et un batteur qui ne connait manifestement pas la définition du mot « faiblesse » vous obtenez un des meilleurs groupes de Doom actuel.
La première soirée de Frisson Acidulé s’achève donc sur un bilan simple : quatre concerts, quatre réussites. Il faut dire que Arrache Toi Un Œil n’a jamais fais les choses à moitié et se plait à proposer à chaque occasion des affiches variées. Rendez-vous est donc pris au Cirque Electrique, le lendemain pour voir la suite.
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