Anthrax + The Raven Age

par Grum (08/04/2017)

30 ans et pas une ride. Oui, 30 ans depuis la sortie d’Among the Living et ce soir il nous était enfin donné l’occasion de découvrir la totalité de cet album, culte à bien des égards, en live. Car si nombre de chansons de ce disque figurent régulièrement dans les setlists des New-Yorkais, certaines se font au contraire très rares, comme One World ou Imitation Of Life. Autant dire que ce concert anniversaire était du pain bénit pour les fans de la première heure.



The Raven Age avait déjà accompagné Anthrax lors d’une précédente tournée et a également tourné avec Iron Maiden. Autant dire que ce jeune groupe engrange de l’expérience à la vitesse grand V. Après les avoir découverts de loin lors du Download Paris 2016, c’était l’occasion ce soir de les voir en salle. Cependant on ne les verra pas beaucoup, la faute à un light show très mal calibré, soit éblouissant, soit épileptique, soit plongeant la scène dans la pénombre. C’est donc les yeux mi-clos que l’on passera cette première partie de concert, histoire de préserver ses rétines. Ce qui est dommage, c’est que cette gêne visuelle viendra entamer la perception de leur prestation musicale. Le son est un peu étouffé mais on arrive malgré tout à bien entendre les deux guitaristes, qu’on sent complètement connectés et très complémentaires. Niveau chant, Michael assure bien mais peine encore côté frontman, entre les chansons, comme lorsqu’il dut, très maladroitement, meubler lors d’un problème technique de Dan Wright, déclarant à l’attention du guitariste “c’est un branleur”, vanne qui ne fera rire personne.  Après une longue tournée, la fatigue se faisait peut-être sentir ? Ce groupe a cependant toutes les cartes en main et le potentiel pour passer au niveau supérieur, certainement avec leur prochain album et/ou leur première tournée en tête d’affiche ?



C’est avec Otis Redding en introduction de son concert qu’Anthrax débarque sur scène, puis résonnent les premières notes en arpège de Among The Living. Ce titre tellement représentatif de l’album, donne pleinement la couleur de la soirée à venir : Anthrax est une machine à riffs qui construit des intros comme personne. La recette est immuable et le résultat toujours implacable. Caught in a Mosh, Indians, I Am The Law… sont autant de preuves que les New-Yorkais savent comment faire monter la sauce. Chaque chanson mènera donc vers le même rituel : mosh et headbang, de plus en plus vite. Scott Ian est terrifiant de précision, Franck est toujours le premier à faire le con, entre grimaces et petites crasses à l’égard de Jon en plein solo. Le seul regret sera de ne pas avoir droit à l’album dans l’ordre exact sans avoir pour autant conservé Caught in a Mosh ou Indians pour la fin et, surtout, de ne pas avoir Charlie Benante derrière les fûts : C’est à nouveau Jon Dette qui est à la batterie, comme lors de leur passage au Zénith fin 2015, et sa prestation est vraiment propre. Mais malgré toutes ses qualités techniques, on ne pourra qu’avoir un pincement au coeur devant cette absence. Le gros plus de la soirée, c’est un Joey Belladona en pleine forme, qui chante juste et ne s’essouffle pas : il ne mâchera ni manquera aucune phrase. Scott Ian révèlera en cours de route que Skeleton In The Closet est sa chanson préférée de l’album, car elle est “sans pitié". On ne pourra qu’acquiescer. Puis le groupe dédiera Imitation of Life à Donald Trump, chanson qui fut à l’époque (1986) composée “pour” Ronald Reagan.
Une fois les neuf titres épuisés, Anthrax nous fait le coup du rappel et revient quelques minutes plus tard. Devant un public déjà bien lessivé, le groupe ne laisse rien paraître et reprend avec deux titres récents, Fight ‘em Til You Can’t et Breathing Lightning, sublimés, pour mieux retomber dans le côté oldschool avec Madhouse, complètement fou ! La fin du set sera une petite fête à State of Euphoria avec Be All End All, dont la partie de violoncelle en intro sera jouée à la guitare par Scott Ian, puis, forcément, la reprise en anglais d’Antisocial de Trust : ce morceau est toujours une réussite, ne serait-ce que pour le final complètement décalé, avec le groupe gueulant antisocial à l’anglaise (aine-ti so-chaule) et le public à la française. Hilarant.

Les New-Yorkais n’ont pas menti : Among The Living a parfaitement bien résisté à l’épreuve du temps et il faut avouer que c’est également le cas des musiciens, malgré la barbe blanche et la boule à zéro de Scott Ian. On ne peut qu’être impatients à l’idée qu’ils réservent le même sort à State Of Euphoria et Persistence Of Time !

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