Avenged Sevenfold + Disturbed

par Grum (27/03/2017)

Il y a dix ans, qui aurait parié un euro sur un tel succès d’Avenged Sevenfold en France, eux qui n’avaient réussi à amasser du monde devant la mainstage du Hellfest 2007 qu’au moment où ils avaient interprété la reprise de Walk de Pantera. Dix ans après, le constat s’impose de lui-même. Après le Zénith de Paris en 2013 où ils étaient accompagnés par Five Finger Death Punch, c’est avec Disturbed et Chevelle à leurs côtés que les Californiens repassaient à Paris pour remplir cette fois Bercy.



C’est à peine quelques minutes avant l’entrée sur scène de Disturbed que nous pénétrons dans les lieux. Pour le coup, il aurait été dommage de rater l’arrivée sur scène de ces briscards de la scène Nu-Metal : la salle plongée dans le noir, Dan Donegan débarque seul, sa guitare en bandoulière, avec deux poursuites sur lui pour interpréter The Eye Of The Storm, puis dès le début d’Immortalized, nous avons droit à des effets pyrotechniques impressionnants, surtout pour un concert indoor. De quoi attraper de sacrées suées pour les spectateurs des premiers rangs. Ces effets de scène couplés à un son léché et massif font qu’il est impossible de ne pas se prendre au jeu, même sans être un grand fan du groupe et ne pas être allé plus loin que leurs deux premiers albums. On sentira d’ailleurs le public bien plus réceptif sur les vieux titres, comme Stupefy ou Liberate, mais David Draiman sera toujours là pour susciter de l’intérêt pour la chanson suivante, comme sur The Light sur laquelle il demandera aux spectateurs d’allumer leurs portables afin d’illuminer la salle, pour un résultat certes pas très Metal mais magnifique. Autre moment pas très Metal mais magnifique, la reprise de Simon&Garfunkel, The Sound Of Silence, pour laquelle le groupe fait appel à des musiciens additionnels (violoncelle, piano, percussions) et dont le résultat laisse bouche bée : le groupe réussit à reproduire la fragilité de la chanson originale tout en y apportant sa patte, notamment à travers la voix de Draiman. Cette accalmie ne coupera cependant pas les pattes à un public survolté et uni comme un seul homme. Disturbed terminera son concert en sortant la grosse artillerie (Stricken, Indestructible, Down With The Sickness) et, à la vue de la longueur de leur setlist et de l’accueil du public, ce statut d’invité spécial aurait bien valu un co-headlining !



Avenged Sevenfold sait se faire désirer, la pause paraît durer une éternité, vu tout le matos à démonter puis à réinstaller, et histoire de faire monter la pression, la thématique spatiale du dernier album The Stage est introduite finement par la bande son jouée dans la salle : Rocket Man d’Elton John, puis une triplette David Bowie avec Starman, Ashes To Ashes et Space Oddity auxquelles le public est très réceptif, reprenant même les paroles. Puis la salle est plongée dans le noir et se dévoile alors une scène ornée, en plus des deux écrans géants latéraux, de six panneaux et d'un cube central servant de toiles de projection. On aperçoit aussi deux fosses sur les côtés de la scène, remplies par des membres VIP en mode groupies déchaînées. Une vidéo représentant une sorte de big bang défile alors que le groupe arrive sur scène, avec Synyster Gates qui entame le solo d’intro de The Stage. Un tel morceau de 8 minutes aurait pu faire office de pièce de résistance mais débuter le concert de la même façon que leur dernier album s’avère être un choix judicieux. Sauf qu’on s’attendait alors à ce que le groupe enchaîne sur Paradigm, mais non ! Ils intercaleront Afterlife et Hail To King (dont les premières notes enflammeront le public) avant de jouer ce deuxième extrait du nouvel album. Tout sonne trop bien, le chant est bien placé et suffisamment fort par dessus les instruments, les guitares de Zacky et Synyster sont bien équilibrées, la basse n’est pas trop en avant et la batterie de Brooks Wackerman a un son d’enfer. On peut noter que le désormais doyen du groupe arbore le look le plus sage de tout le groupe, avec aucun tatouage apparent et un simple tshirt clair sur le dos. Synyster et M. Shadows ne tarderont pas à faire tomber la veste, pour un rendu moins bling-bling. Synyster ne semble pas forcer un seul instant, entre nonchalence et maitrise absolue de son instrument dont il ne regarde presque jamais le manche. M Shadows revient avec humour sur les quelques déboires du groupe lors de leurs précédents passages à Bercy, quand il s’y étaient fait huer en 2006 lors de leur première partie de Guns N Roses ou pris des doigts d’honneur en 2008 lors de leur première partie d’Iron Maiden, et se réjouit de voir que le groupe s’est construit sa propre famille. Nous aurons également droit comme nouveaux morceaux à Angels, dont les parties solos seront encore plus intenses que sur l’album, ainsi que God Damn. La scène n’est pas entièrement statique, et le temps d’un interlude, le cube central se met à bouger et, grâce aux rétroprojecteurs, se transforme en météorite fonçant vers le fond de la salle. Les vidéos accompagnent parfaitement bien chaque chanson en proposant un prolongement de l’ambiance musicale, comme avec les images planantes de paysage sur Acid Rains.
Après un court blackout, Avenged Sevenfold revient sur scène pour démontrer qu’ils avaient gardé le meilleur pour la fin. Bat Country, avec une première intro en sourdine afin de chauffer le public, A Little Piece Of Heaven pour apporter une énorme dose de folie dans la fosse puis le final sur le classique Unholy Confessions, histoire de se rappeler au bon souvenir des fans de la première heure.

Ce qu’il faudra retenir de cette soirée, c’est cette évolution du groupe, qui n’est plus la bande de jeunes talentueux et arrogants de leurs débuts. Le talent est toujours là, mais une forme de maturité des plus appréciables a pris place. On ne saura pas ce qu’il en est réellement, vu leur popularité actuelle, mais le fait qu’ils donnent le change montre au moins qu’ils sont sur la bonne voie.

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