Impure wilhelmina, Knut

par Macho Blues (12/03/2006)

La salle s'annonce plutôt bien, neuve, ouverte, une scéne raisonablement pratiquable, des ingrédients qui concourrent à un bon concert.

Breathe your dirt commence leur set, aprés avoir balancé deux minutes. Résultat : un son immonde, une batterie bien au dessus de la basse et du chant inaudible. Pourtant le groupe en voulait, et ça se voyait: un chanteur qui bougeait de partout, et un son enragé pour du grind typé the locust. Peut être que si l'on avait entendu autre chose que de la batterie, le set aurait eu quelque chose d'entrainant, mais la, irritant. Comme la suite va le montrer, le groupe n'y est pour rien.

Les patrons du bars ayant décidé de brider le son à l'aide d'un calculateur de décibels complétement mal placé selon les experts,One more season arrive sur scéne sans avoir pu balancer. Le résultat donne quelque chose de bien senti en façade mais malheureusement, selon les dires du groupes, elles n'entendaient rien du côté scéne. Aprés avoir tenté de passer outre avec l'oubli de soi (qui rend d'ailleurs bien en live, meme les parties moshisantes qui m'avaient rebuté à priori), le groupe décide de s'en aller, éteint les amplis et ciao. Bien entendu ma réaction a été de l'énervement, car je n'avais pas les informations quand au traitement minable reçu par les groupes autres que Knut (qui n'ont presque pas pu balancer). Il faut avouer que la réaction à chaud reste un peu frustrante, mais le choix du groupe a été de ne pas jouer dans des conditions déplorables, en espérant les revoir dans un set de plus d'une chanson.

Les problémes de direction ont visiblement aussi atteint Impure wilhelmina, qui se dirige malgré tout vaillament vers la scéne. J'étais venu pour voir leur prestation, leur défense de L'amour, la mort, l'enfance perdue. Le côté un peu moins lourd et tendu du dernier album au profit d'escapades plus nostalgiques prend une autre dimension sur scéne, indéniablement. En effet, le son est lourd, beaucoup plus lourd. Le côté noise des compos ressort davantage et le groupe balance ses compos les unes aprés les autres dans un déluge sonore diablement mélodique. Le côté un peu bridé du son ne pose pas réllement de problèmes à mes oreilles, l'intensité est là, et l'envie de bien faire se sent. Le dernier album est d'ailleurs à l'honneur, vu que la seule chansons de I can't believe I was born in july jouée a été The river ( et avec quelle intensité). Le reste se divise entre chansons du dernier album (January, The black flames, Bleed alone, Sunburst, Diaspora et A man in the light) et trois (deux?) nouvelles compos. Tout d'abord les nouvelles compos: on sent que le côté plus noise revient, à moins que ce ne soit une impression live. Le son fait plus saturé, plus distordu, plus malsain et plus tendu, comme aux origines du groupe. L'amour, la mort, l'enfance perdue, ou comment se délecter sur des morceaux lives prenant emotionellement parlant. A l'image de A man in the light, le groupe a trouvé son feeling commun, les yeux au ciel,dans une mélodie opressante qui n'en finit pas, et dans un raisonement infini. Trop court, tellement l'émotion était là, la capacité de faire transpirer ce mal être en musique.
Une fois les Iw rangés, c'est au tour deKnut de monter sur scéne. N'ayant pas apprécié leur terraformer sur cd, je voulais voir comment ils le défendaient sur scéne, vu la renommée live qui les précédait. Et là, dans un tout autre registre, un groupe forgé pour la scéne est apparu devant mes yeux. Déja, au niveau du son, rien de comparable avec tout ce qu'il y avait precedemment: un son écrasant, un mastodonte impossible a gérer d'une lourdeur noise sans pareil (enfin je n'ai jamais vu Unsane sur scéne). En effet, Knut était le seul groupe à avoir réellement balancé, et ils ont fait ça bien. Impressionant donc, et le côté lisse qui me dérangait tant, qui délaissait la lourdeur cradingue des précédents efforts de terraformer s'envole à grands battements d'ailes. Même les compos ayant la facheuse tendance à m'ennuyer sur support cd me font ici un effet des plus forts : Evian par exemple. Et claque de la soirée, la Solar flare trés dronesque et trés inquiétante, dans un déluge de samples exécutés par le chanteur et de mélodies malsaines. Knut varie les ambiances et crée de cette façon la sienne:Hypnotique. Le seul regret que je pourrais avoir sont des passages un peu moshisants qui font un peu banal et dénotent avec une qualité et une recherche d'un son live hors du commun. A ce titre, le rappel m'a brusquement reveillé et ramené à la réalité. Pas que le côté plus classique de Knut soit dérangeant, loin de là (et sur cd c'est le côté que je prèfere), mais aprés de si grands moments emotionnels, pas besoin d'entendre ce genre de plans.
BIlan: Deux groupes incomparables dans les émotions véhiculés. Impure wilhelmina marche sur des oeufs, peint des tableaux desespérés et lancinants en jouant avec notre mal être et notre malaise tandis que Knut nous écrase sous une orgie sonore des plus maitrisés, avec une rythmique typé neurosis et des escapades tirées slayer. "Tom Araya is our elvis", marque le t shirt du batteur, je veux bien vous croire.

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