Sabaton - Accept - Twilight Force
par Zbrlah (31/01/2017)

La dernière fois que j'étais allé au Bikini, j'étais agréablement surpris de le découvrir plein à craquer. Même constat le 18 janvier, pour mon premier concert de l'année : la file d'attente devant la porte est gigantesque malgré le froid mordant. Et bien que la queue pour entrer fasse encore une bonne centaine de mètres derrière moi, lorsque je pénètre dans la salle de concert celle-ci est déjà bien remplie. Il est 20h10, Twilight Force est déjà en train de jouer. Mélange de Power et de Speed, entre Rhapsody Of Fire, Fairyland et Gloryhammer pour les oreilles, et à mi-chemin entre Kaamelot et le cosplay cheap pour les yeux, les petits gars défendent leur Legolas-Metal avec entrain. Le volume global est assez bas, ce qui est franchement une qualité : on arrive à discerner les instruments sans forcer, l'écoute est reposante. Mais ce mix met aussi en valeur un son de guitare très aigü, même sur les rythmiques, et l'absence de médiums confère un aspect un peu plat aux titres de Twilight Force. Le groupe quitte la scène alors que je n'en n'ai vu que deux titres : soit ils ont commencé avant 20h (qui était l'horaire indiqué), soit ils n'ont joués que 20 minutes. Dommage.
Ce sont les papys de Accept qui prennent la relève. Un choix étrange de la part de Sabaton, mais pourquoi pas ? On aime aussi le Heavy à l'ancienne, après tout. D'ailleurs, on remarque dans la salle quelques quinquagénaires en veste à patches qui semblent n'être venus que pour voir Accept.
Malgré un son très eighties (mais comment le reprocher à un groupe des eighties ?), surtout sur les guitares qui sonnent à nouveaux un peu creuses, les vétérans assurent. Tout le monde sur scène a le sourire, ça joue plutôt bien (à l'exception de rares pains lors des solos de guitare les plus ambitieux), et le public est réactif. Même les plus jeunes ! Accept joue quelques morceaux récent mais n'oublie pas le fan-service. La proportion de vieux titres est énorme (on citera quelques tueries classiques : Princess Of The Dawn, Fast As A Shark, ou le final tubèsque Balls To The Wall). Wolf Hoffmann, que l'on sait versé dans la réinterprétation de musique classique, nous gratifie d'un interlude Beethoven en glissant le thème de La Lettre A Elise au milieu d'un titre et fait chanter la foule dessus.
C'est donc un agréable moment que l'on passe avec les Allemands, malgré le fait qu'ils ne soient pas très bavards. Mais quand on s'appelle Accept, qu'on a une quinzaine d'albums dans ses valises et qu'on n'a qu'une cinquantaine de minutes pour jouer, on a pas l'temps d'niaiser.
Après un changement de plateau qui laisse entrevoir l' "empreinte Sabaton" (techniciens en treillis, batterie montée sur un tank, pieds de micro en forme de mitrailleuses...), enfin la lumière s'éteint et un sample d'intro se lance... Très vite, on reconnait la reprise de In The Army Now de Status Quo. Le sample d’un titre entier, du groupe qui va jouer qui en reprend un autre, je n'avais jamais vu ça comme entrée en scène ! Mais les Suédois mettent tout le monde d'accord en commençant "pour de vrai" avec l'efficace Ghost Division. Enfin, "efficace"... Ce terme est bien relatif avec Sabaton, car tous leurs morceaux sont plus ou moins taillés de la même façon, et chaque titre de la setlist de ce soir est efficace. Même si l'ensemble devient un peu redondant sur la fin du concert, tous les morceaux sont un concentré de grosse pêche Power-Heavy. Ce qui fait que The Final Solution, jouée en configuration acoustique en milieu de set, a un véritable impact comparé au reste du set plein d'entrain. On retiendra ce titre comme un moment fort de la soirée. Un autre point majeur du concert est Sparta (jouée au début, juste après Ghost Division), pour laquelle des figurants s'installent sur scène en tenue de légionnaires romains, pour une mise en scène réussie.
Sabaton ne laisse rien au hasard. Le jeu de scène comme l'exécution musicale sont millimétrés pour coller aux projections sur écran géant derrière le batteur. Même les headbangs semblent chorégraphiés, et les blagues entre les morceaux ont l'air déjà prévues. Les rares parties où le show semble sortir des sentiers balisés sont la réception d'un soutien-gorge sur scène à l'intérieur duquel est écrit "I want your sunglasses", que Joakim Brodén cédera en effet en fin de concert ; mais aussi une petite pause dans le set pour nous signaler l'anniversaire de Hannes Van Dahl, batteur de son état. L'un des guitaristes lui entonnera la chanson dédiée à la guitare, reprise en cœur par la salle, pendant qu'une photo du cogneur est affichée sur l'écran géant. En fin de set, un gâteau lui est apporté, qui terminera sur sa figure dès que la bougie en aura été soufflée. On distingue même la compagne du batteur suscité, sur le côté de la scène, tout sourire et le ventre tout tendu par sa grossesse : il s'agit tout bonnement de Floor Jansen (Nightwish).
Musicalement, comme on l'a déjà mentionné, Sabaton a tendance a tourner un peu en rond, avec des titres catchy mais interchangeables, aux arrangements de claviers/samples bien kitsch qui lorgnent vers le Power-Metal Disco. Alors, certes, ce n'est pas prise de tête, on se dandine et on rigole, mais pendant une heure et demi, ça fini par être long et on se raccroche surtout aux petits détails comme l'ambiance dans le pit, l'entartage final de Hannes Van Dahl, ou aux quelques autres blagues fournies par le frontman. Sabaton impose le même constat que Delain il y a quelques semaines : peut-être est-ce plutôt un groupe de festival, adapté à des set-lists de quarante-cinq minutes, pour une pause fun entre deux groupes "serious shit". Mais bon, on a quand même bien rigolé.
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