Ufomammut + Beesus + Cairns

par Chris (19/11/2016)

Des problèmes de transports m’empêchent malheureusement de pouvoir assister à la performance des Toulousains de Cairns (ex-She Hunts Koalas) et me font arriver au pub de la place Blanche à peu près à la moitié du set de Beesus. J’ai d’abord l’impression d’arriver en plein milieu d’une jam en répétition avant d’y trouver finalement de l’intérêt, même si l’ensemble sonne de façon un peu décousue, surtout lorsque l’on prend le train en route. On y retrouve un peu de Stoner et de Sludge et une dose non négligeable de Rock’n’roll. L’énergie est intéressante et le chanteur, s’il en fait un peu trop, parvient tout de même à attirer l’attention, optant par moment pour un chant parlé façon spoken words. Je ne les ai pas vus assez longtemps pour me faire une véritable opinion sur les Italiens, mais cela me donne tout de même envie de me pencher sur leur album, The Rise of Beesus.

Place ensuite au gros morceau de la soirée, leurs compatriotes d’Ufomammut. Quand le trio arrive sur scène, l’ambiance se fait immédiatement plus attentive, le public étant conscient du fait que le Doom cosmique du groupe nécessite une immersion totale et un certain abandon pour pleinement faire son effet. Le patronyme pachydermique des Italiens n’a jamais été usurpé, ils en livrent une nouvelle fois la preuve ce soir. 

On est immédiatement aspiré dans un vortex d’une densité presque infinie mais qui parvient cependant à nous laisser respirer par interludes pour nous permettre de profiter des effluves psychédéliques d’une musique qui n’a pas forcément pour but l’écrasement total mais simplement une forme d’élévation passant par la convocation de l’énergie de la Terre, la seule suffisamment puissante pour nous envoyer très loin, aux limites de l’univers observable. Mais trêve d’analogies cosmologiques. Pour résumer, Ufomammut n’est venu ni pour unifier relativité générale et mécanique quantique, ni pour beurrer les sandwichs non plus, mais pour nous donner une leçon de Doom-Sludge et nous emmener dans une transe servie par un son très efficace et des projections qui finissent le boulot, transformant une arrière-salle de bar en un planétarium metal du meilleur goût. 

Le groupe interprète en intégralité son dernier album en date, Ecate, une façon pour eux, certainement, de boucler la boucle avant de se consacrer à son successeur. Les têtes bougent en rythme, une pulsation régulière s’installe, même si la rythmique s’amuse de temps à autre à distordre l’espace-temps le tempo. Une prestation qui s’avère au final particulièrement convaincante si l’on est disposé à jouer le jeu et à se laisser embarquer dans ce voyage immobile qui nous emmène loin des contingences du quotidien.

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