Concert The Bled + Fear Before The March Of Flames + Fall Of Troy + Sna-Fu

par Ban de Boute (19/12/2005)

Arrivés un peu en retard aux abords de Paris, nous manquons malheureusement le set de Sna-Fu. Dommage, ce que l’on avait pu apercevoir du groupe via le net appelait un passage sur scène pour en apprendre d’avantage... Bon, pour l’anecdote en tout cas, alors que nous nous réjouissions du prix de l’entrée raisonnable pratiqué par le Batofar pour ce concert à quatre groupes, nous déchantons rapidement face à l’obligation militaire de passer par le vestiaire pour y déposer sacs et manteaux et laisser dans le mouvement 2 Euros supplémentaires… Sans compter le prix des boissons qui, pour le coup, vous laisse sur le carreau avec la soif bien accrochée! Ce que l’on peut appeler donc une place de concert au prix H.T !!!

Bref, retour à la musique, et ouverture des hostilités avec Fall Of Troy, groupe provenant de Mukilteo (proche de Seattle) et qui semble prendre de plus en plus de place au sein de l’équipe d’Equal Vision ; ce trio à la moyenne d’âge bien jeune (grosso modo 20 ans), déjà groupe du mois pour Spin, balance une musique technique, à la croisée de The Mars Volta et de Converge ! Un cocktail bien particulier donc, où passages indie/psyché se marient à des breaks hardcore plus violents, voire même noisy au comble du développement de leur musique. Franchement, ça balance bien et le jeu de Thomas Erak, guitariste prodige et chanteur y est pour beaucoup. En effet, nous avons droit là au retour du prototype pur du guitar-hero car le bonhomme connaît son instrument par cœur ; soli en tous genres, poses de hardrockeur de base (une main sur la gratte, l’autre pointant du doigt le ciel, pendant que ses yeux rivés sur le public vous font comprendre, sous le coup de regards déterminés, que c’est bien lui le chef), bref on a l’impression de prendre un coup de vieux quand on réalise que la recette made in 70’s revient à la mode outratlantique ! Les riffs qu’il assène sont souvent imaginatifs et la section rythmique est bien carrée. Après ce set costaud, Fall of Troy paraît donc bien impressionnant, mais la surenchère technique (et surtout visuelle) peut lasser sur la longueur.
Vient ensuite Fear Before The March of Flames, quatuor originaire de Denver et aussi signé sur Equal Vision. De ce que l’on peut lire sur eux sur le net, c’est aussi un groupe qui monte aux Etats-Unis et qui fait partie intégrante de cette nouvelle génération de groupes indie/barrés reprenant le flambeau laissé vaquant par At The Drive-In. Après une première chanson de bonne facture (mais avec un son moins impressionnant que leurs prédécesseurs), la recette s’essouffle vite malheureusement. Dave, le chanteur (malade ce soir là), assure majoritairement des parties viriles mais mal justifiées, et qui, par conséquence, se mélangent difficilement à l’ensemble de la musique du groupe. Manque de sensations, manque d’émotion, la musique de Fear Before The March of Flames ressort trop calculée et pas assez vécue en fait. De fait, après le passage épique de Fall Of Troy, le groupe fait un peu pâle figure et ne parvient pas à convaincre, en témoigne l’applaudimètre devenu juste poli à la fin de la prestation de Fear Before The March of Flames.
Enfin vient le tour de The Bled, de passage en Europe donc pour la défense de son dernier opus Found in the Flood, et pour la première fois à Paris en particulier. De bon présage, le groupe entame son set avec "You know who’s seatbelt", compo solide extraite du second effort du groupe on ne peut plus recommandable Pass The Flask. Car pendant un peu plus d’une heure environ, The Bled va mélanger chansons de ce dernier album et de Found In The Flood d’une manière plutôt équilibrée, tout en mettant l’accent sur les compos les plus toniques. Le groupe est bien en place et rien de travers ne semble dépasser. James Munoz a définitivement une très bonne voix, proche de son interprétation en studio. Le batteur Mike Pedicone est impressionnant, d’ailleurs il commence de suite le concert dans le plus simple appareil, à savoir en short de foot style «Raymond Koppa» (les plus vieux comprendront) du meilleur effet et finira le set trempé jusqu’à l’os. Au niveau de la prestance, on regrette juste que la scène du Batofar fut tout de même un peut trop petite pour le quintet qui semblait un peu contenir ses mouvements. La section cordée, dont le nouveau venu Darren Simoes à la basse, est également irréprochable et l’ensemble du groupe apparaît humble et disponible. On aura tout de même droit au tube "My Assasin" soutenant leur dernier album, mais surtout à la furieuse "Get up you son of a bitch cause Mickey loves ya". Pour clôturer leur performance, le combo de Tucson enchaîne une touchante "Daylight Bombing" extraite de Found in the Flood et une impressionnante "Red Wedding" de Pass The Flask. Le public en redemandant, The Bled revient pour une dernière virée du meilleur effet avec "Sound Of Sulfur" et "Spitshine Date" du même album. Le groupe s’arrête pour  s’apercevoir qu’il a convaincu l’ensemble du public ayant fait le déplacement. Certains viennent même saluer le groupe qui n’a pas encore atterri de sa prestation. Mission réussie donc pour The Bled qui confirme haut la main son large potentiel entrevu sur Pass The Flask et que le dernier opus Found In The Flood perpétue. Un groupe référence dans le style hardcore/métal/émo.

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