At The Drive-In
par Chris (09/04/2016)
C’est un euphémisme d’écrire que cette soirée était attendue, les billets pour y assister se sont d’ailleurs arrachés en une soirée. Près de seize ans après la sortie de l’immense Relationship of Command, At The Drive-In est-il toujours capable de se montrer à la hauteur de sa réputation scénique ayant fait des Texans l’un des groupes les plus excitants de la fin du XXème siècle ? Les quelques concerts donnés en 2012 n’avaient semblé être qu’un feu de paille, avant que le début de l’année 2016 ne nous apporte la nouvelle d’une véritable tournée et la perspective de nouvelles compositions, dans un futur plus ou moins lointain. Évidemment, l’annonce du départ du guitariste Jim Ward à quelques jours du début de cette tournée avait porté un coup à notre enthousiasme, laissant craindre que l’influence majeure de Cedric et d’Omar aboutisse à un concert de The Mars Volta revisitant les morceaux d’At The Drive-In. Une inquiétude vite balayée après l’Arcarsenal inaugural qui fait exploser un Trianon plein comme un oeuf et qui n’attendait que ça. Si la sauvagerie des prestations de la fin des années 90 n’est plus forcément à l’ordre du jour, l’énergie est bel et bien au rendez-vous.
Se reposant sur une rythmique particulièrement solide (Tony Hajjar est toujours impressionnant derrière les fûts et Paul Hinojos aussi à l’aise sur les charges punk que sur les morceaux plus posés), le groupe déroule une setlist qui fait la part belle à Relationship of Command mais n’oublie pas de faire aussi un passage par In Casino Out et Vaya (avec Proxima Centauri, que j’attendais de voir en concert depuis toujours). Si l’on ne peut pas nier que l’influence The Mars Volta est là, elle se manifeste de façon vraiment pertinente et transforme les quelques passages plus barrés en plages de récupération et de méditation précédant les secousses qui ne tardent pas à revenir nous toucher de plein fouet. Omar fait preuve d’une sobriété de bon aloi et reste « au contact » des autres membres du groupe, sans partir dans des délires incontrôlables, rendant ainsi l’ensemble cohérent et efficace. Cedric, qui monte sur les amplis, se jette par terre tout en allant prendre entre chaque morceau sa gorgée de thé, se montre aussi très communicatif avec le public et semble sincèrement touché de se produire à Paris (« Avec un public comme vous, pas besoin de prendre de drogues ») après les événements de novembre dernier. Il échange avec la fosse, s’excusant d’avoir laissé chuter son pied de micro sur les premiers rangs, et se comparant à ses propres jumeaux, deux petits garçons qui « se laissent emporter », avant de réaliser que des jumeaux se trouvent face à lui ! De Sleepwalk Capsules à Catacombs en passant par Invalid Litter Dept. et Napoleon Solo, le groupe montre qu’il est dans une belle forme. Le remplacement de Jim Ward par Keeley Davis (Engine Down, Sparta), s’il n’atténue pas la déception, s’avère efficace et ne nous fait pas bouder notre plaisir, loin de là. Le groupe se donne pleinement et la salle reprend en chœur la plupart des morceaux, finissant de perdre sa voix sur l’incontournable et extatique One Armed Scissor, point d’orgue d’un concert qui aura, pour moi, été plus qu’une agréable surprise. Cette fois-ci, At The Drive-In est bien de retour…BEWARE !!!
Setlist
Arcarsenal
Pattern Against User
Sleepwalk Capsules
300 MHz
Proxima Centauri
Lopsided
Invalid Litter Dept.
Enfilade
Ursa Minor
Cosmonaut
Quarantined
Catacombs
Napoleon Solo
One Armed Scissor
Vous aimez ce genre de contenu ? Soutenez-nous !
Vous pourriez aimer
le 7/12/2024 à Toulouse
Muziekgieterij, Maastricht
le 11/10/2024 à Paris (Backstage by The Mill)
le 06/10/24 Paris (Trianon)