Elder, Nick Oliveri, Mos Generator au Glazart

par Raikage (03/09/2015)

Les Stoned Gatherings se lâchent véritablement en ce moment avec des affiches qui n'en finissent plus de nous faire rêver. Au programme : du stoner de qualité qui promet une longue soirée endiablée pour les cervicales et les murs du Glazart. 

On débute donc avec Mos Generator, une formation de vieux briscards qui enfume les oreilles et les cœurs des fans de musique lourde depuis maintenant 15 années et ils ne sont pas venus pour faire de la figuration. Enchaînant les riffs, les shots et les grimaces, Tony Reed se démène pour faire participer le public même si la recette ultra efficace du groupe serait déjà suffisante pour remporter son adhésion. En plus des riffs pachydermiques qu'on pourrait définir d'inhérents au genre, Mos Generator propose une alliance subtile de soli Rock'n'Roll, de groove implacable et d'un chant... mélodique. C'est bien simple, j'ai l'impression de voir une version plus poilue et âgée d'Elder.
Même si ce n'est que la première prestation de la soirée, la salle est bouillante et le groupe se lâche d'autant plus, l'alcool aidant, livrant un extrait de son prochain album aux douces senteurs de NWOBHM. Difficile alors de ne pas apprécier tant c'est parfaitement exécuté. Une excellente première expérience devant Mos Generator que j'espère revoir bientôt, non seulement pour ses qualités musicales mais surtout pour l'ambiance que le groupe installe, on se croirait à la maison. 

Et quoi de mieux pour se sentir comme chez soi qu'un ami qui s'empare de la guitare sèche négligemment posée dans un coin et qui se met à chanter des classiques du répertoire tout en s'accompagnant ? On a tous connu cette situation du mec un peu relou et très bourré qui essaye de le faire, mais au Glazart, le pote en question s'appelle Nick Oliveri. L'ancien bassiste de Kyuss et Queens of the Stone Age se lance seul et balance des reprises de ses anciens groupes. Soyons clair, les extraits des deux groupes cités précédemment ont sauvé la prestation à eux tous seuls car les morceaux de GG Allin ou Bl'ast ne rendent rien d'intéressant en acoustique. Oui mais voilà, Kyuss et Queens Of The Stone Age restent fidèles à eux mêmes, le public chante avec le Californien notamment sur "Green Machine" des premiers et "Autopilot" des seconds et la communion est quasi totale. Il n'en faut pas plus pour qu'une petite douzaine de membres du public grimpe sur la scène pour se transformer en chorale lors d'un somptueux "Feel Good Hit of the Summer", rien de tel que de faire l'apologie des drogues pour passer un bon moment. Inutile de se voiler la face, la prestation est clairement sauvée par les reprises des deux groupes mythiques mais pour moi, il s'agit clairement d'une bonne surprise.

Elder. Un nom qui n'en finit pas de monter dans la scène Stoner, Doom et même Rock en général tant leurs albums perfectionnent une ligne directrice si simple à définir mais difficile à mettre en place de manière convaincante. Au programme donc de cette conclusion de soirée le subtil mélange de mélodies aériennes et de lourdeur tectonique des Américains. Dès les premiers instants, le constat est édifiant et il faut avouer que je suis soulagé car toute la soirée je n'avais pas cessé de me demander : comment vont ils réussir à recréer cette ambiance, cette alliance qui les caractérise en live ?
Une telle question doit être posée mais il semble que j'avais omis un léger détail : Elder est grand. Très grand. Les musiciens n'hésitent pas et avancent, sûrs de leur force et de leur maîtrise et ne font pas de cadeaux au public. Les tubes s'amoncellent, s'empilent comme des cadavres tout au long de leur passage sur scène, provenant de leurs deux derniers efforts en date. L'occasion nous est donc donnée de constater qu'effectivement, les compositions présentes sur Lore sont magnifiques, épiques et semblent toutes droits sorties de l'imagination d'un Tolkien ayant un peu trop écouté Led Zeppelin. L'immersion est totale malgré une coupure de courant sur "III".
Le rappel sur le désormais culte "Gemini" embrase le groupe qui a presque perdu son batteur, victime de la chaleur. Le corps des membres l'assistance réagit au rythme, le cœur aux mélodies tandis que notre cerveau ne peut que féliciter une telle inventivité qui n'est jamais pédante. Les musiciens quant à eux doivent être mis en avant, notamment le guitariste et chanteur qui mérite à lui tout seul une récompense. Nicholas DiSalvio (puisque c'est son nom) a un talent véritable, ses soli sont conquérants mais jamais écrasants, techniques sans être démonstratifs. En bref, un grand performer.

Vous l'aurez compris, une grande soirée. Les vétérans de Mos Generator nous auront offert un grand spectacle, Nick Oliveri nous fait sentir à notre aise tandis qu'Elder nous a mis à genou.

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