The Soft Moon et Phase Fatale
par Raikage (18/06/2015)

Une soirée placée sous le signe du Goth Rock et du Post Punk à la Maroquinerie qui propose décidément de très bonnes affiches en ce début de saison estivale.
La réputation de The Soft Moon, le projet dirigé par Luis Vasquez, n'est plus à faire et l'engouement autour de leur dernier disque, Deeper, a été unanime et il n'est alors pas surprenant de voir que la date soit complète quelques jours avant le concert. Alors, The Soft Moon en live, hype sans intérêt ou succès mérité ?
J'arrive pile à temps pour la première partie, Phase Fatale, un DJ récemment installé à Berlin tout comme Luis Vasquez. Derrière son attirail, seul face au public, le jeune démiurge va consciencieusement nous assaillir de son mélange de Techno Minimal et de Musique Industrielle aux accents gothiques le tout porté par un volume sonore qui amplifie la sensation d'isolement. Je commence à regretter de ne pas être venu habillé uniquement en noir, comme une partie du public, tant la musique est froide et sombre. Cependant, malgré un set de qualité, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un arrière goût étrange après que l'Américain ait quitté la scène. Certes, sa musique est agréable à écouter et son utilisation de la voix est ingénieuse mais impossible de véritablement distinguer les hauts des bas dans ce set dont l'électrocardiogramme ne s'affole pas. J'en veux pour preuve les beats, véritable base des compositions, qui se suivent et se ressemblent. Une telle position est bien évidemment défendable, notamment lorsque l'on cherche un sentiment d'unité, mais j'aurai espéré plus d'originalité et de surprises néanmoins, la durée du concert (30 minutes) évite de s'ennuyer. Une sensation agréable sur le moment mais un peu déroutante lorsque l'on y réfléchi.
Je laisse de côté ces interrogations pour m'approcher le plus possible de la scène et visiblement, je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée tant la foule est compacte. Après quelques minutes d'attentes, la lumière s'estompe et les musiciens entrent en scène, martelant leurs batteries (acoustiques ou électroniques). Posons d'ores et déjà un fait établi : The Soft Moon va proposer un concert grandiose ce soir là. Devant un public déjà acquis à leur cause dès l'introduction, les musiciens et surtout Luis Vasquez vont tout donner. Les titres s'enchaînent et mettent en valeur la discographie du groupe sans pour autant s'acharner plus que nécessaire sur leur dernier effort. Il faut dire qu'en cinq ans, le Californien d'origine n'a pas chômé et touche un peu à tout, du Post Punk froid et sombre aux expérimentations industrielles, électroniques et parfois plus planantes, et ce avec une réussite et une touche personnelle bienvenue. C'est donc avec joie que nous nous laissons embarquer dans ce voyage, véritable best of de la demi décennie de carrière de The Soft Moon. La foule est galvanisée, la fosse bouge au rythme des martèlements du batteur et des stroboscopes et La Maroquinerie se transforme en fournaise. La chaleur ne va pas arrêter le trio, bien au contraire, Vasquez joue de la guitare face aux fans, leur perce les tympans avec son synthétiseur et martèle les tempes de chaque membre de l'audience grâce à un énorme bidon rouillé faisant office de percussion.
Après un « Being » écrasant faisant office de conclusion, The Soft Moon aurait pu repartir et le concert aurait été une réussite. Oui mais voilà, la salle en veut toujours plus et le groupe est visiblement ravi de la réaction si unanime des fans.
Le rappel peut donc commencer et les musiciens ont décidé de nous gâter avec trois classiques : « Die Life », « Parallels » et « Want ». Tout le monde jette ses dernières forces dans la bataille, la salle se rassemble en une immense communion, la chaleur nous écrase tous et pourtant Vasquez et ses acolytes refusent d'abandonner, maltraitant leurs instruments dans une rage cathartique. Le public apprécie et dès les lumières revenues, chacun se précipite dehors pour respirer l'air pur.
The Soft Moon a délivré un spectacle de qualité ce soir, c'est le moins que l'on puisse dire. Nul doute que leur prestation ne fera qu'accroître la hype autour du groupe mais celle-ci est méritée, alors pourquoi bouder notre plaisir ?
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