The Subways
par Clem (12/04/2015)
Le 13 mars, le Trabendo accueillait The Subways, qui n'avaient pas joué sur la capitale depuis 2012 à l'occasion de la sortie de leur album Money and Celebrity. Encore une fois, ils sont de passage pour défendre leur quatrième et dernier album au titre éponyme, avec toute l'énergie et la bonne humeur qui les caractérisent. Quand j'arrive le set de Beasts n'a pas encore commencé, à 20h tapantes les mecs arrivent et propulsent un set archi-court de même pas 30 minutes. Ils auront joué en tout sept titres. Sept titres ok, pas désagréable à écouter, ça donnait même envie de sautiller, mais au fond tellement peu remarquables que deux jours plus tard je n'avais déjà plus aucune idée de comment sonnait la musique de ces types.
Après un changement de plateau assez long, les lumières s'éteignent laissant, seul, un gyrophare briller dans le noir. Une musique à la croisée des chemins entre Disney et Star Wars résonne, une voix annonce le groupe dans plusieurs langues et Billy Lunn, Charlotte Cooper et un batteur mystère font leur entrée, l'une en sautillant, l'autre tout sourire. Ils sont heureux d'être de retour à Paris et attaquent immédiatement avec We don't need money to have a good time, extrait de Money and Celebrity, et annonçant en clin d'oeil le programme de la soirée : passer un bon moment. Avec cette chanson couplée à l'espièglerie hilare de Billy et l'énergie communicative de Charlotte, c'est déjà plutôt réussi, la salle, comme le groupe, danse et saute déjà, les bras en l'air.S'ensuit I'm In Love And It's Burning In My Soul, deuxième single de leur dernier album, bien rock, sur lequel Billy pousse une voix presque rauque, mais l'ambiance reste joyeuse, pop et adulescente. Charlotte prend la parole : « Bonsoir tout le monde, cette chanson s'appelle Shake Shake », ce sur quoi Billy enjoint : « Sautez ! », ce que personne n'est prié de faire, tout le pit sautille en coeur sur cette chanson sortie en 2008 sur All or Nothing. Billy et Charlotte, complices, sautent aussi dans tous les sens, comme ils le feront tout au long du set en fait. Après ce passage presque dix ans dans nos passés, le retour aux années 2015 est brusque (pour moi mais aussi pour pas mal de monde) avec Good Times et We Get Around, bien énervée, sur laquelle certains slament sur un public bizarrement calme (comprenez : les jeunes slament, les vieux ados du premier rang ne suivent pas).Mais les grands moments d'adolescence sont à venir,... Billy Lunn avec son éternel sourire de bébé hilare change de guitare, troquant l'électrique pour l'électro-acoustique, tout en expliquant que ce soir ils vont tester leur français sur nous et qu'il va falloir être compréhensifs avant d'annoncer… « I wrote this song about … ma mère ! ». La foule reprend en coeur le refrain de Mary, pas de doute, il s'agit d'un titre de Young for Eternity, que tout le monde semblait attendre.
Après Alright, vient le moment où l'on apprend que le batteur mystère est Ryan Jenkinson. Josh, le batteur et frère de Billy, est en fait malade et Ryan comme un « gardian angel » est venu le remplacer au dernier moment, évitant au groupe d'annuler la tournée. Billy nous demande de crier un grand « Get well Josh » collectif avant d'enchaîner sur Dirty Muddy Paws du dernier album, ainsi que My Heart is Pumping to a Brand New Beat, qui en était le premier single, et Kiss Kiss Bang Bang, troisième hit de Money and Celebrity.
Cette sorte de mini top de leurs derniers singles fait monter la pression avant d'envoyer l'artillerie lourde : Billy entame seul le début de I Wanna Hear What You Have Got to Say, le public reprend le refrain en coeur puis Charlotte et Ryan le rejoignent et la chanson part avec toute son intensité. Le public, électrisé, saute dans tous les sens. Charlotte aussi.
Tout le monde calmé, le silence s'étant fait sur scène, les premiers riffs étouffés de Rock&Roll Queen commencent à résonner, moment que tout le monde attendait. Au bord de l'hystérie toute la salle entonne le « You are the sun, you are the only one, ... » avant de se déchaîner avec le groupe sur le refrain.
« I wanna see you guys go crazy », Billy et Charlotte entament un passage plus heavy, bien que de façon générale la chanson était interprétée de façon plus pop que sur l'album, ce qui est propre à l'ensemble du set et que je regrette un peu. Après un couplet en français Billy clame « Paris is rock'n'roll ! ».
Après ce passage, retour à plus de calme avec la récente Taking All the Blame, sur laquelle Charlotte chante un couplet, puis Girls and Boys et Celebrity. Billy Lunn déclare au public « You come pretty crazy this evening … you might need a little bit of relaxation », ce sur quoi il enjoint la salle à faire des exercices de respiration et demande à tout le monde de s'asseoir... pendant ce temps Charlotte et Ryan continuent à jouer un duo basse/batterie bien entraînant. Une fois tout le monde assis, Billy hurle « We wanna see you jump up and go crazy ! » avant de reprendre la chanson ce qui déclenche le début d'un saut collectif complètement dingue. Vient le moment du rappel, moment lors duquel Billy passe une fois de plus pour un des kids les plus gentils, cool (et un peu vieux aussi), du brit rock. Fuck le rappel, toute cette mise en scène du vide, il décide de nous épargner ça et dédicace directement With You à Paris avant de jouer un de leurs titres les plus populaires, Oh Yeah, qui suscite encore une fois la folie furieuse de la foule, qui saute et danse comme des enfants sur le refrain « These teenage years, no they don't last, oh yeah oh yeah ».
Après un Just Like Jude efficace mais dont une fois de plus personne ne connaissait les paroles, Billy déclare : « Before we leave this beautiful city, let's make sure we have a FUCKING PARTY ! », annonçant It's a Party, chanson d'ado hyper joyeuse qui suscite un joyeux bordel. Apogée des réjouissances, en cours de chanson Billy monte sur un ampli et saute dans le public, avant de remonter sur scène, toujours aussi adorable : « did I injured anybody with my fat ass ? ». C'est la fête, Charlotte saute et danse, déchaînée comme le public elle ne touche même plus à sa basse. Billy s'amuse à faire crier le public avant de reprendre la chanson qu'il finit bizarrement en une sorte de mini hommage à Hendrix avec les premiers riffs de Foxy Lady.
Le concert s'achève, le public, composé de vingt-trentenaires mais de nouveaux ados aussi repart le sourire aux lèvres. Pour les plus vieux revenus vivre des moments d'adolescence et dont je faisais partie, parfois, souvent, on était largués par des nouvelles chansons bizarrement pas beaucoup plus matures qu'il y a dix ans, mais toujours aussi sympathiques grâce à la bonne humeur débordante de Billy et la vitalité de Charlotte. Le putain de sourire de Billy, sa désinvolture de grand enfant, ses interactions toujours super sympa avec le public, les minauderies timides de Charlotte, sa façon de sauter sans arrêt comme une ado au premier concert de sa vie, faisaient du concert des Subways une sorte de faille spatio-temporelle, des rayons de soleil dans l'hiver, une cure de jouvance, bref, ça faisait chaud au cœur et on y retournerait aussitôt.
Vous aimez ce genre de contenu ? Soutenez-nous !
Vous pourriez aimer
Live report du South of Heaven festival en Hollande.
le 14/05/25 Rennes (Antipode)
le 28/04/25 Paris (Trabendo)
La Rayonne, Villeurbanne (2025-04-29)