Bryan Adams
par Grum (07/01/2015)
Ce n’était pas spécialement indiqué sur les affiches, nous savions seulement qu’il s’agissait de la tournée des 30 ans de l’album Reckless, son quatrième album sorti en 1984 et premier gros succès, mais il s’agissait également d’un concert sur le principe "an evening with", c’est-à-dire sans première partie et d'une durée rallongée. Aucune raison de se plaindre, bien au contraire, sinon nous ne serions pas là. Dans le public, c’est un peu le choc des générations, des parents ayant même amenés leurs très jeunes enfants – une fillette de quatre ans assise trois places à ma gauche sera la première à donner de sa personne, en se mettant à danser comme une endiablée dès les premières notes.
C’est tout naturellement avec l’album Reckless que la soirée débute, joué par contre dans le désordre, et c'est le titre éponyme qui ouvre le bal. La scène et le jeu de lumière sont plutôt sobres, si l’on excepte l’écran géant qui trône à l’arrière en guise de backdrop et qui sera mis judicieusement à contribution toute la soirée. Tantôt diffusant des clips, tantôt les paroles (même si le public ne semblait pas en avoir besoin), de nombreux effets visuels seront également utilisés comme une sorte de mise en abyme de la scène, reflétée à l’infini dans l’écran. Sur Summer Of ’69, ce sera carrément une lyrics video avec les paroles qui s’écrivent au fur et à mesure sur le corps de femmes dénudées, so shocking, une vidéo certainement censurée lors de ses concerts aux Etats-Unis. Pour en revenir au rock, nous en aurons une bonne dose avec It's Only Love : Bryan Adams ne tire pas la couverture qu'à lui et sur ce titre c'est Keith Scott qui sera mis en lumière dans tous les sens du terme grâce aux multiples solos de guitares jalonnant cette chanson. Il ne manquait que Tina Turner ! Entre tous ces titres qui remuent bien, la petite douceur Heaven ferait presque tâche, mais cette baisse de régime permet au groupe de repartir de plus belle avec Kids Wanna Rock.
À la fin de ces douze titres, on est heureux d'apprendre qu'il n'y aura pas un interminable interlude mais simplement un petit speech de Bryan afin de rassurer le public avec un peu d’humour "c’est fini pour Reckless, mais vous savez j’ai onze autres albums dans ma discographie". Oui, c’est vrai, il reste encore un paquet de titres à être joués pour satisfaire tout le monde. Le plus connu (et le plus décrié) d’entre eux ne se fera pas attendre. Après la "reprise" de Let Me Down Easy, écrite par Bryan Adams pour Roger Daltrey (The Who), ce fut l’heure de verser la petite larmichette avec Everything I Do, I Do It For You, tout en repensant à ces années adolescentes et aux slows dansés dessus en charmante compagnie lors de boum. Oui, ce concert agit directement sur la corde sensible "nostalgie" et l’émotion est bien présente dans la salle. Cette accalmie sera de courte durée puisque immédiatement derrière, le groupe enchaîne avec le bluesy If You Wanna Be Good You Gotta Be Bad. Bryan Adams demande alors si une personne du public veut bien danser pour lui, plusieurs bras se lèvent et c’est finalement une jeune femme qui verra les poursuites et caméras braquées sur elle pendant toute la chanson, afin que tout le public puisse profiter de son déhanché sur écran géant. Cette partie du concert laisse également un peu plus de place aux titres issus des 90's avec When You're Gone, 18 Til I Die et The Only Thing That Looks Good on Me Is You qui voit Bryan passer en mode lover, et qui marque la fin du concert.
Après un court blackout, le groupe revient et la fatigue ne semble toujours pas se faire sentir pour eux après deux heures de show. L'énergie déployée sur la reprise d'Eddie Cochran C'mon Everybody fera se lever tout le monde dans les gradins.
Nous aurons droit à un second rappel acoustique avec Bryan Adams seul sur scène cette fois. Sur All For One il demande au public d’éclairer la salle avec les flashes de leurs téléphones ou de leurs appareils photo, image retransmise sur l’écran géant et qui donne alors l’impression que le Zénith est rempli de lucioles. Un petit instant magique pour clore ce concert qui ne l'était pas moins.
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