Morbid Angel, Gorod
par Pentacle (04/01/2015)
C'est un peu la mode du moment : fêter les X années de sortie de tel ou tel album. Faut avouer que c'est bien pratique comme idée, ou comme excuse, ça dépend comme on voit le truc. Ca permet aux groupes de tourner sans forcément avoir un nouvel album sous le bras, surtout quand ce dernier est d'une qualité discutable et n'intéresse que moyennement les fans. Et puis on fait vibrer la corde sensible sur les classiques. Donc forcément quand Morbid Angel annonce qu'il joue Covenant en intégralité pour les vingt ans de sa sortie, c'est bien plus intéressant que de les entendre jouer Illud Divinum Insanus.
Pour l'ouverture c'est Gorod qui régale avec son Death Metal technique qui en met partout. Avec un bac +8 en technicien Metal, les bordelais n'en font pas non plus des tonnes et gardent toujours une ligne directrice claire et donc une certaine efficacité dans leurs compositions. A vrai dire, c'est quand même beaucoup mieux de connaître les morceaux pour apprécier pleinement le set. Pas mal de titres de Process Of A New Decline, sont joués ce soir, ce qui m'arrange d'autant plus que c'est leur seul album que je connais à peu près. Le son est plus que correct, comme en général dans une salle comme l'Etage qui possède du bon matos, ce qui permet, malgré les breaks, les cassures et les changements de rythmes (merci Karol derrière les fûts) de suivre les excellents riffs de Mathieu et Nicolas, notamment dans les leads de tueur. Le groupe est d'ailleurs content d'être là et le montre, Nicolas te cale un solo de malade tout sourire, Julien aussi énervé qu'un pitbull motive très bien la fosse encore un peu timide et le bassiste Benoit s'impose par un charisme et un groove à rendre jaloux beaucoup de groupes de Death technique. Donc concert semi-déconne (parce qu'il faut assurer derrière), porté par un groove qui fait, vous le savez, sans nul doute possible la grande force de Gorod et après avoir chauffé la salle à blanc, le quintet laisse la place aux très attendus Morbid Angel.
Ni une ni deux, un bref accueil chaleureux aux précurseurs du Death Metal et Rapture, le premier titre de Covenant est lancé à tout berzingue. L'album est joué dans l'ordre, avec une précision exemplaire et quelques petites pauses tous les 3/4 titres. David Vincent parle peu, c'est tout juste s'il se permet d'introduire les titres : « twenty years after, we still live in a world of shit avant de lancer le morceau que vous savez. Chaque musicien semble faire le taff de son côté. Que soit Trey Azagthoth ou Thor Anders Myhren qui enchaînent riffs de malade sur soli déments (Lion's Den), Tim Yeung (Batterie) qui sue sang et eau derrière ses fûts ou David Vincent, qui ressemble étrangement de plus en plus au sosie de Nikki Sixx de Motley Crue, a toujours une voix d'ogre. Mais autant ça semble manquer de cohésion, d'une véritable dynamique de groupe sur scène, autant musicalement, les mecs te calment direct et assurent une leçon de Death Metal en dix chapitres, comme peu d'autres savent le faire. Parce que oui, Blood On My Hands, l'imparable Angel Of Disease, Sworn Of The Black écrasent tout sur leur passage, même si l'exécution semble un peu froide et mécanique. Impossible de ne pas headbanguer pendant pratiquement toute la durée du set, ou alors il faut vraiment avoir une dent contre le Death Metal. God Of Emptiness fini par massacrer l'assemblée et conclue cette première étape du concert rétrospective.
Place maintenant au medley discographique où Morbid Angel réussi le pari de caler au moins un titre de chaque album avec bien entendu une grosse préférence pour Where The Slim Live et le monument qu'est Immortal Rites. On les remerciera de nous avoir évité le pire d'Illud Divinum Insanus. On sentait quand même quel réticences dans l'assistance au moment d'Existo Vulgoré, mais on aura évité les jets de tomates pourrie. Un finish impeccable avec la doublette Immortal Rites / Fall From Grace qui finit par achever une heure trente de concert, sans rappel, dont on n'avait honnêtement pas besoin. En somme, Morbid Angel a rempli son contrat, légèrement en pilote automatique certes, mais n'a pas fait plus. On aurait peut-être pu s'attendre à plus de folie, de danger, de fun pourquoi pas, pour fêter les vingt ans de Covenant. Un truc qui porte un concert de Death Metal à un autre niveau et qui nous le fasse garder en mémoire encore longtemps. Au lieu de ça, on a eu un bon concert qui défoule et une setlist au poil. C'est déjà pas mal du tout.
Setlist Morbid Angel :
Rapture
Pain Divine
World Of Shit (The Promised Land)
Vengeance Is Mine
The Lion's Den
Blood On My Hands
Angel Of Disease
Sworn To The Black
Nar Mattaru
God Of Emptiness
Where The Slime Live
Bil Ur-Sag
Ageless, Still I Am
Curse The Flesh
Existo Vulgoré
Immortal Rites
Fall From Grace
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