Saxon et Skid Row
par Grum (19/12/2014)
Après un atterrissage raté fin 2013 avec l'annulation du concert de Mötorhead dont ils étaient les invités, Saxon s'est fait attendre toute une année avant de revenir dans nos vertes contrées nous conter leurs récits de courses automobiles, entre autres. Mais avant tout, place aux premières parties.
Halcyon Way nous vient des Etats-Unis et donne dans un heavy-metal moderne. Très courte performance pour eux ce soir avec seulement six titres joués, et ainsi peu de temps pour se faire un avis. Chant heavy avec quelques légers growls, passages techniques, limite prog, Halcyon Way tente de varier sa musique et y parvient plutôt bien, mais le public n'est cependant pas hyper réceptif.
Après une prestation en demi-teinte au Hellfest 2014 à laquelle j'avais préférée celle de Sebastian Bach en solo l'année d'avant, je n'attendais pas spécialement grand chose de Skid Row et c'était surement ce qu'il fallait pour avoir une bonne surprise. La salle plongée dans le noir, ce sont les notes de Blitzkrieg Bop des Ramones qui se font entendre et permet au public de s'échauffer la voix sur les "hey oh, let's go !" puis Skid Row débarque et entame par l'ultra speed Slave To The Grind. Johnny Solinger est en grand forme, les musiciens cabotinent entre eux, et ce plaisir d'être sur scène est communicatif. Le groupe alterne entre classiques (Piece Of Me, 18 and Life, Monkey Business) et titres récents (Let's Go et We Are The Damned issus des 2 premiers volets de la trilogie World United Rebellion). Le public, plutôt âgé, reste plutôt sage mais montre quand même qu'il se souvient bien des paroles des chansons qui ont accompagnées son adolescence. Bien sûr, Skid Row ne pouvai finir son set qu'avec l'incontournable Youth Gone Wild avant lequel Johnny prononcera un petit speech "No matter how old you are, no matter how old we are, we are stil the Youth Gone Wild". Rafraîchissant et régressif !
Ceux qu'on pourrait qualifier de "vieux" groupes se rangent facilement dans deux catégories, ceux qui jouent au ralenti, qui baissent de tonalité leurs chansons pour que leur chanteur qui n'a plus toute sa voix ne sonne pas trop "faux", et il y a ceux sur qui les années n'ont aucune prise et qui sont pimpants comme à leurs 20 ans. Saxon est à classer définitivement dans cette deuxième catégorie. D'autant plus qu'une bonne partie du répertoire du groupe traite de courses automobiles, d'avion, de mécanique... Ce serait donc un comble pour ce groupe de tourner au diesel ! Cette tournée marquant leurs 35 ans de carrière, l'accent était mis sur trois albums incontournables et c'est donc la moitié de la setlist qui sera composées de titres issus de Strong Arm Of The Law, Denim And Leather et Wheels Of Steel. Biff Byford, le leader du groupe, avec ses longs cheveux gris et ses presque quarante ans de carrière dégage une aura incroyable et force le respect, avec cette voix qui n'a pas changé d'un iota depuis qu'elle a été posée sur galette dans les années 80. Il y aura également au programme quelques chansons plus récentes, dont le très efficace Sacrifice en début de set, ainsi que Lionheart, Valley Of The Kings et I've Got To Rock (To Stay Alive) avec sa touche rétro. La machine est bien huilée et le show est à la hauteur, avec notamment des canons à fumée installés sur le devant de la scène et dans lesquels les musiciens s'amuseront à se placer. Bien plus classe qu'un simple ventilateur ! Nous aurons droit à quelques moments de bravoure, comme le magnifique solo de guitare sur Frozen Rainbow ou encore l'installation d'un drapeau bleu/blanc/rouge sur la grosse caisse de la batterie, histoire de flatter notre chauvinisme légendaire. On pourrait résumer ce concert à un enchaînement de riffs plus cultes les uns que les autres avec 747 (Stranger In The Night), Strong Arm Of The Law, The Eagle Has Landed, Heavy Metal Thunder... Et bien sûr le meilleur était gardé pour la fin, avec le tube absolu du groupe Wheels Of Steel et la mid-tempo Denim And Leather, histoire de calmer tout le monde avant la sortie. Un concert épique, et une vraie démonstration de heavy-metal old-school.
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