Beastmilk, In Solitude
par Pentacle (07/11/2014)

Après Conan, Yob, Pallbearer et Huata au Ferrailleur de Nantes en ce début de mois, on ne lâche pas l'affaire et on bouge ses petites fesses pour écouter le Heavy Metal des suédois de In solitude et le Post-Punk des finlandais de Beastmilk.
En ouverture, Daniel Bay est chargé de remplacer Obnoxious Youth. Le géant suédois affublé d'un perfecto, d'un jean troué et d'une guitare acoustique en bandoulière égrène ses chansons qui parlent d'amour déchus tantôt en anglais tantôt en suédois. On sent le bonhomme passionné par sa musique, mais sa voix rocailleuse et ses accords classiques ne suffiront pas à convaincre le maigre auditoire qui a fait l'effort de venir écouter ses morceaux. La plupart auront préféré passer leur temps en terrasse en sirotant un mélange houblonné, ce dont on ne peut pas leur reprocher.
Première rencontre avec Beastmilk et j'attendais avec impatience de voir ce que donnait leur album Climax, révélation Post-Punk / Rock Gothique de cette année, sur scène. Tout d'abord, le groupe a subit un changement de line-up assez conséquent puisque ce n'est plus Paile qui est derrière les fûts, mais un nouvel et illustre inconnu. De plus, Linnéa Olsson (Sonic Ritual, The Oath) est venue prêter main forte en tant que seconde guitariste que ça soit pour doubler les rythmiques ou en apportant ici et là mélodies accrocheuses. Ces changements imposent une dynamique nouvelle à Beastmilk qui fera ce soir un concert très énergique, mais aussi bien plus metallisé que ce dont on pouvait s'attendre. En cause, des rythmiques beaucoup plus lourdes et soutenues qui annihilent parc conséquent le groove froid donc Post-Punk) qu'on peut entendre sur Climax. Ce n'est pas non plus pour me déplaire, parce dans tous les cas les titres sont excellents, mais un petit regrets néanmoins sur la version originale que j'aurais préféré entendre. Parce que pour le reste c'est du tout bon. Kvohst (Hexvessel, ex-Code, ex-Dodheimsgard) s'impose de son charisme, mais aussi et surtout par sa voix incroyable et on a vraiment du mal à croire qu'il a pu chanter dans des groupes de Black Metal. Côté setlist, le groupe n'ayant qu'un album à son actif, tout y passe et même plus (c'est à dire les deux eps) de l'ouverture sur le Heavy The Wind Blows Through Their Skulls, l'imparable Fear Your Mind ou du très drôlement introduit Surf The Apocalypse. Beastmilk maintient un rythme entraînant de tous les instants (You Are Now Under Our Control) et ne relâche la pression que sur le plus doux Love In A Cold World en fin de set.
Difficile de passer après une pareille prestation, mais In Solitude qui ne fait pas tellement plus dans la retenue concernant la mise en scène, ne se dégonfle pas. De l'encens se consume sur le devant de la scène et des bouquets de fleurs blanches sont installées sur la batterie, les amplis et au micro pour ajouter du cachet à leurs ambiances romantico-gothique, finalement plutôt en contradiction avec le Heavy assez couillu. Du coup, le groupe frôle la catastrophe du kistch / too much quasiment en permanence avec un frontman, certainement atteint pas l'alcool (ou autre) qui ne peut pas s'empêcher de se se déhancher et de faire des mouvement amples un poil ridicule. Mais passé ce détails, il faut se rendre compte que ça sert admirablement les cavalcades Heavy et les mélodies à la pelle, et les rythmiques qui tiennent en otage ta nuque. Musicalement, In Solitude est impeccable, rien ne déborde, le son excellent et les suédois nous tiennent en haleine pendant toute la durée du set. Forcément c'est leur dernier opus qui est mis en avant A Buried Sun, Lavender et en conclusion He Comes. Quel plaisir aussi d'entendre le morceau éponyme, moment phare du disque selon moi. Une reprise de Cortex, une poignée de titres plus anciens, plus NWOBHM aussi et In Solitude livre un concert endiablé, surpassant celui de Beastmilk en terme d'intensité. Bon, le final dans un fracas musical était un peu ridicule lorsque Pelle Åhman s'est pris d'une envie irrésistible de déchirer tous les bouquets de fleurs dans des mouvement théâtraux. La limite du bon goût franchie, il reste malgré tout un sacré concert à l'énergie Rock 'n roll qu'on n'oubliera pas de si tôt.
Vous aimez ce genre de contenu ? Soutenez-nous !
Vous pourriez aimer
le 28/04/25 Paris (Trabendo)
La Rayonne, Villeurbanne (2025-04-29)
L'aéronef, LILLE (22/03/2025)
"Après quelques galères de GPS et des nerfs bien stimulés, des sandwichs au Jambon végétal La Vie avalés, me voilà finalement arrivé bien accompagné au Trabendo [...]