Slayer / Mastodon / Ghost

par Grum (24/09/2014)

Quelle affiche alléchante que celle organisée par Nous Productions en ce vendredi 4 juillet. Tandis que certains ont choisi d'aller voir le quart de finale de la coupe du monde de football qui opposait le France à l'Allemagne, choix regrettable vu le score final, d'autres ont préféré se rendre à la Villette pour ce qui était une des plus grosses dates indoor de l'année. Il n'était plus arrivé de voir Slayer en tête d'affiche d'un concert parisien depuis 4 ans, presque jour pour jour, et c'était au Bataclan. Cette fois ci, ils étaient de retour au Zénith et accompagnés pour l'occasion de quelques invités de choix, à savoir Mastodon et Ghost. On regrettera tout de même l'annulation d'Anthrax qui devait initialement ouvrir la soirée, une place sur l'affiche qui n'était semble-t-il pas au goût du groupe qui préféra jouer au Sonisphere anglais le même jour.

Après avoir visité les coulisses du Zénith pour interviewer Bill Kelliher de Mastodon peu de temps avant l'ouverture des portes, nous nous sommes donc dirigés vers l'entrée classique de la salle, entourée comme il se doit d'une bonne horde de t-shirts noirs à l'effigie du groupe de thrash américain. C'est dans une salle à la capacité revue à la baisse dans les tribunes que les Suédois de Ghost lancent les festivités. Comme à leur habitude, les musiciens arrivent sur scène à visages couverts pendant que retentit en intro Masked Ball tirée du film Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, la messe peut commencer. "Belial... Behemoth... Beelzebub..." C'est donc par Year Zero que le concert débute. Un choix plus "best-of" que les autres setlists qu'il m'a été donné d'entendre. La fosse est encore parsemée que le groupe enchaîne déjà avec Con Clavi Con Dio, tirée de leur Opus Eponymous. La prestation est carrée mais la basse et les tomes graves de la batterie résonnent trop fortement et perturbent grandement l’appréciation du concert. Il faudra attendre jusqu'à leur récent titre If You Have Ghosts, dont le refrain est chanté en chœur par le public, pour que ce problème s'amenuise. Les nombreux concerts du groupe n'ont pourtant pas appris à Papa Emeritus II à être un bon maître de cérémonie, qui a bien du mal à faire répondre le public à ses interventions entre chaque titre. Il s'excuse également de ne pas avoir l'occasion de jouer plus souvent en France. C'est sans surprise que Monstrance Clock vient clôturer ces 45 minutes, tandis que résonne encore "Come together... Together as a one" dans nos têtes. Un set efficace avec les titres les plus connus du groupe qui correspond bien à la place de première partie.

Le grand backdrop Ghost se baisse et celui de Mastodon, tout aussi grand, se hisse aux couleurs de la version vinyle de leur album à venir (au moment du concert) Once More 'Round The Sun, tandis que la grosse caisse de Brann Dailor reste à celles de The Hunter. Le public est déjà nettement plus nombreux pour accueillir les Américains qui débutent par un Black Tongue avec un son largement meilleur que leurs prédécesseurs. S'ensuit Divinations, unique représentant de l'album Crack The Skye ce soir juste avant le délirant enchaînement Capillarian Crest / Bladecatcher / Crystal Skull de Blood Mountain qui viendra véritablement déclencher la guerre dans la fosse. Les chanteurs multiples, qu'ils soient derrière les fûts ou affublés d'une basse ou d'une guitare, s'échangent les parties vocales, entre couplets et refrains comme sur The Motherload de leur nouvel album, dont Chimes At Midnight et High Road, également jouées ce soir, en sont tirées. Certains disent de Mastodon que c'est un groupe de scène ennuyeux... Je ne sais pas quel groupe ils ont eu en face d'eux car ce n'est clairement pas le même que l'on a pu voir ce soir. Le public l'a bien compris et le démontre avec plusieurs circle-pits pendant les morceaux les plus nerveux du concert. C'est Aqua Dementia de l'album Leviathan qui viendra clore ce set où, malheureusement, aucune chanson de Remission n'aura été jouée. Les membres de Mastodon quittent la scène un à un pendant que Brann Dailor salut longuement le public, lui souhaitant une bonne fin de soirée et promettant d'être de retour très bientôt. Au bout de l'heure de concert, on comprend donc que la demi-heure initialement prévue pour Anthrax n'a pas été redistribuée sur les groupes restants. Un choix décevant qui aurait justifié l'annonce d'un groupe remplaçant.

La prestation de Slayer au Hellfest ayant été excellente, le groupe était attendu de pied ferme par le public parisien. Nous ne le savions pas encore, mais c’était un sans-faute que nous avait préparé les Californiens. Aussi, quand l’intro de Hell Awaits retentit dans l’enceinte du Zénith, c’est la sensation de la première écoute de la K7 de Decade of Agression dans mon walkman qui refait surface : les incantations sont toujours aussi dérangeantes et le cri guttural "Welcome Back" qui annonce le premier riff arrive comme une délivrance. Car on sait alors qu’on va morfler. Cette longue montée met le public d’équerre. En fait c’est quasiment la setlist de Decade Of Agression à laquelle nous avons droit, quelques chansons de l’album Seasons In The Abyss en moins (pas d’Expendable Youth, snif ! Le public n’est jamais content) et seulement 2 titres « récents » au programme, Disciple et Hate Worldwide, qui se fondent parfaitement dans l’ensemble. Le groupe nous colle baffe sur baffe, patate sur patate, en enchaînant les titres à plusieurs reprises, ne laissant pas le temps de reprendre son souffle à un public qui scande des paroles connues par cœur depuis des (dizaines) d’années. Mention spéciale pour quelques enchaînements bien sentis tels que Mandatory Suicide / Captor of Sin / War Ensemble ou Seasons In The Abyss / Chemical Warfare / Dead Skin Mask / Raining Blood / Black Magic. Les lights sont également à la hauteur du show et mettent parfaitement en perspective les titres par le choix des couleurs, avec des tons jaune/vert fluo (radioactif) pour Chemical Warfare et évidemment le rouge pour Raining Blood.

Après une courte interruption à la fin de Black Magic, les deux guitares entonnent le riff culte de South Of Heaven. Mais ce n’était pas cette chanson que tout le monde attendait, mais bien la suivante, LA chanson de Slayer, permettant de rendre un bel hommage à Jeff Hanneman son compositeur : Le backdrop de World Painted Blood tombe alors pour laisser apparaître un second backdrop reprenant le logo Heineken, dont le nom est remplacé par Hanneman avec les mentions Angel Of Death - 1964-2013 - Still Reigning. Alors même qu’il s’agit de la fin du set, Araya n’a pas perdu de sa puissance vocale au moment de lancer le cri sur le riff d’intro. Il sera d’ailleurs accompagné par une bonne partie du public dans cet exercice (quelques uns étaient encore vaillant après 1h30 de set). Dernière raclée de la soirée, du travail bien fait pour les vétérans du thrash ! Bon nombre avait prédis la fin du groupe avec la mort de Jeff et le renvoi de Dave du groupe, mais les apports de Gary Holt à la guitare et de Paul Bostaph aux fûts (un habitué d’ailleurs) leur aura prouvé qu’ils avaient tort. Slayer est plus vivant que jamais, vivement le prochain album avec ce nouveau line-up !

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