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Scott Kelly (Corrections House) La Flèche d'Or, le 10 décembre 2013
C'est à quelques minutes avant de passer à table que nous sommes aller déranger Scott Kelly pour lui poser quelques questions sur ce nouveau supergroupe qu'est Corrections House. Et alors que le réfectoire de la Flèche d'Or fleurait bon la choucroute, voici ce que le frontman de Neurosis nous a révélé...
Comment est né ce projet, qui en a été l’instigateur ?
C’est arrivé par accident, en quelque sorte. Avec Mike et Bruce on faisait une tournée ensemble avec nos projets solos respectifs, et on s’est dit que ça serait bien de faire un truc tous ensemble en clôture des concerts. Mike et Bruce avaient déjà fait un truc ensemble par le passé, et j’avais fait une reprise avec Bruce. Et Sanford s’est tapé l’incruste (rires). « Je peux en être ? ». Qu’est-ce qu’on pouvait lui répondre ? Il avait déjà des boucles de prêtes et ça nous a servi de base pour faire les trois premiers morceaux - les titres du 7’et Party Leg and Three Fingers qui est sur l’album. On a ensuite directement planifié une tournée, et on faisait alors durer ces trois titres sur une heure et demi, en improvisant chacun de notre côté pour essayer d’aboutir à quelque chose de nouveau. Au fil du temps, ça a pris de l’ampleur, et lors d’un jour off pendant la tournée, nous sommes passés par un studio et j’ai enregistré tous les riffs qui me passaient par la tête, pendant cinq ou six heures. Sanford s’est approprié ce que j’avais fait, en a fait des boucles, et on avait ainsi la base de ce qui allait devenir l’album.
D’où vous est venu ce nom pour le groupe ?
Ça faisait partie de la quinzaine d’idées de noms qu’avait Mike ! (rires) On en a simplement choisi un.
Y a-t-il un message derrière ce logo énigmatique ? Une signification « religieuse » ?
En fait, avec le logo, on voulait seulement un truc qui soit instantanément reconnaissable. On a un ami tatoueur qui s’appelle Heath Rave, il exerce à Chicago, et c’est à lui qu’on a demandé de faire le design. Il a dessiné plusieurs projets, on lui disait « il faut un peu plus de ci, un peu moins de ça ». On voulait quelque chose de régulier, un peu symétrique. Il n’y a pas de signification derrière. On voulait un signe distinctif, qu’on pourrait coller partout grâce à des stickers, et c’est qu’on fait ! On va d’ailleurs loin dans ce domaine. (NB : les membres du groupe portent le logo sur un brassard pendant les concerts)
Vous devez être très occupés chacun par vos propres groupes, est-ce que ça a été difficile de mettre en place l’enregistrement de l’album et cette tournée ?
Pas vraiment en fait. Forcément on a fait passer nos groupes en priorité. Mais comme ce projet est sérieux, et qu’on prend du plaisir à jouer ensemble, on a voulu faire les choses comme il faut.
Est-ce que tu as utilisé ton matos habituel pour cet album, ou en as-tu profité pour essayer de nouveaux instruments, effets, amplis ?
Oui, j’ai utilisé des pédales différentes à celles que je prends pour Neurosis, une pédale de reverb notamment, chose que je n’ai jamais utilisé avec Neurosis, ainsi qu’un octaver. Mais à part ça j’avais plus ou moins le même équipement, notamment ma pédale Blue Box.
L’album est très brut, et brutal, est-ce que vous aviez en tête qu’il devait sonner comme ça au moment où vous avez commencé à travailler dessus ?
Oui, c’était vraiment un des objectifs qu’on s’était fixé. Mais on voulait aussi dépeindre toute une palette de couleurs différentes, aussi à côté des passages un peu rugueux, il y a également des plages de calme, des passages lents ou parlés.
Scott Kelly, [mode rage /on]
Votre album me fait penser à l’ambiance glauque et sombre du film New York 1997 (NB : Escape From New-York pour le titre original) de John Carpenter ?
C’est cool que tu penses ça ! J’ai vu ce film à de nombreuses reprises, je réécouterai la musique du film pour m’en faire une meilleure idée. C’est intéressant !
Pour rester dans la veine cinématographique, les chansons Run Through The Night et Hallows Of The Stream seraient parfaites pour la bande-originale d’un western !
C’est vrai ! Si jamais on nous demande l’autorisation de les utiliser pour un bon film, on sera d’accord, mais si c’est pour un film de merde, on leur dira d’aller se faire foutre (rires).
Je ressens une forte influence neurosissienne qui plane sur l’album, principalement de la période Through Silver In Blood ?
C’est normal, c’est ma faute, c’est ce que je fais, ce que je sais faire. Je joue de la même manière avec Corrections House qu’avec Neurosis, donc c’est normal de retrouver des similarités. Mais juste pour que ça soit clair, je n’ai pas du tout cherché à faire un tribute à Neurosis, hein !
Le dernier titre de l’album, Drapes Hung By Jesus sonne très indus, comme le reste de l’album d’ailleurs, et me fait penser à ce qu’a fait récemment Necro Deathmort.
Jamais entendu parler de ce groupe, c’est récent ? j’écouterai ça !
Pourquoi ne pas avoir intégré vos deux précédentes chansons Hoax The System et Grin With A Purpose sur Last City Zero, elle ne collaient pas avec le reste de l’album pour vous ?
Non, on voulait simplement les garder séparées : l’album c’est l’album, le 7’ c’est le 7’ c’est tout !
La plupart des paroles sont inspirées du livre de Mike, Cancer As A Social Activity, peux-tu nous en dire plus sur ce livre ? Car les paroles ne sont pas dans le livret de l’album…
Son livre, c’est quelque chose de très profond, qui te remue et te met la tête à l’envers. C’est difficile d’en parler comme ça en fait, il faut le lire ! Sinon Bruce et moi on a écrit des paroles sur l’album, mais c’est vrai que la majorité est issue du livre de Mike.
Est-ce que l’on peut s’attendre a un autre disque de Corrections House ?
Oui ! Notre objectif est de faire un autre album dès que possible ! On aime trainer ensemble, jouer ensemble, on se sent inspirés les uns par les autres, il n’y a pas d’embrouilles et on fait de la musique barrée ! Que demander de plus ?
C’est un peu la récréation alors, d’être en dehors de Neurosis ?
Oui, ça permet de garder de la fraicheur ! Mais honnêtement, je ne ressens pas le besoin de jouer en dehors de Neurosis, car jouer avec Neurosis me satisfait pleinement au niveau artistique. Corrections House m’est tombé dessus comme ça en fait, je n’ai pas du tout cherché à monter un nouveau groupe, mais une fois que ça s’est mis en branle, ça paraissait évident ! C’est la vie qui m’a apporté une nouvelle opportunité d’être créatif, alors autant la saisir.
Et avec Neurosis, on peut s’attendre à quelque chose bientôt ?
On a commencé à y travailler mais qui sait, ça pourrait prendre deux ans… cinq ans… (rires). Vous verrez bien !
Le plus vite possible, s’il te plait !
Promis (rires).
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