Children Of Bodom - Halo Of Blood Over Europe Le Zénith (Paris) le 23 octobre 2013

"Rien ne sert de courir, il faut partir à point", mais parfois c'est nécessaire pour être un minimum à l'heure. Et c'est en sueur que je me présente devant le Tour Manager de Children Of Bodom pour me voir dire "si ça ne te dérange pas, est-ce qu'on peut faire l'interview après le concert ? On a pris du retard là". Pas de problème, ça va me laisser le temps de sécher... Et c'est quelques minutes après la fin de leur set donné devant un Zénith moitié plein que je rejoins finalement Jaska (batterie) dans les loges.



Beaucoup de vos fans considèrent que Halo Of Blood constitue un retour aux sources, vers le Children Of Bodom des débuts, est-ce que c’est aussi ton avis ?

Je le pense aussi, il y a beaucoup de similitudes.

C’était quelque chose de voulu ?

Non, pas du tout ! On n’est pas du tout du genre à prévoir les choses à l’avance, c’est simplement venu tout seul, comme ça. Et ça nous a plu, on est content du résultat.

Les parties vocales d’Alexi semblent plus puissantes, hargneuses sur ce disque, je me trompe ?

Oui, il a eu l’aide de Peter Tägtgren pour le chant, c’est pour ça !

A côté de ça, il y a des chansons, comme Dead Man’s Hand On You, qui développent une sorte d’atmosphère mélancolique comme on en trouve dans le Doom Metal. C’était une nouvelle direction que vous vouliez explorer ?


Oui, Alexi est arrivé en répétition un jour avec le riff et la mélodie de cette chanson, on était surpris tellement c’était lent, mais ça sonnait bien !

Cette chanson, c'est la plus lente que vous ayez jamais faite ?

Tout à fait, et encore, arrivé en studio on l’a jouée encore plus lentement ! C’est bien pour nous d’avoir apporté de nouveaux éléments à notre musique sur cet album.

J’ai lu les paroles de cette chanson, on dirait que non mais juste pour être sûr : malgré son titre, ça n’a rien à voir avec le poker ? (NB : la dead man’s hand est une main au poker constituée d'une paire de 8 noirs et d’As noirs, elle est citée dans les paroles de Ace of Spades de Motörhead)

Absolument pas (rires). En plus Alexi est complètement nul au poker !

Comment s’est passé l’enregistrement avec Peter Tägtgren ?

En fait, il n’était là que pour aider Alexi sur le chant. Alexi a une grande confiance en lui, avec toutes ses années d’expérience en tant que chanteur avec Hypocrisy et PAIN. Et Alexi voulait quelqu’un derrière la platine pour le conseiller sur le chant, pour qu’il sorte le meilleur de lui-même.

Comment s’est passé votre retour chez Nuclear Blast ?

Super bien, en fait on est resté plus ou moins en contact avec eux tout au long de notre carrière, on avait signé chez eux au tout début, puis quand on n’était plus chez eux, on continuait à tourner avec des groupes qui l’étaient… Bref, c’était comme des retrouvailles quoi.

Votre son et vos chansons sont reconnaissables en quelques secondes, est-ce que vous êtes arrivés à un résultat qui vous convient parfaitement, ou est-ce que vous cherchez toujours à l’améliorer ?

On n’a jamais vraiment réfléchi à la façon dont on devait sonner. Après on joue tous ensemble depuis tout ce temps, ça fait 10 ans que le line-up du groupe n’a pas changé, et donc quand Alexi arrive avec une nouvelle idée, on sait de suite quoi en faire. L'expérience et le fait de bien tous se connaître fait qu'il y a une alchimie qui fonctionne entre nous.

Il y a eu cette blague entre Alexi et Jeff Waters (Annihilator), selon laquelle il lui devait un solo, il y a eu des rumeurs… Est-ce que finalement Jeff a fait le déplacement pour enregistrer quelque chose avec vous ?

En fait non, ça n’a pas eu lieu. Alexi voulait vraiment qu’il fasse un featuring sur Halo Of Blood, mais il s’est passé quelque chose, je ne sais pas précisément quoi, sûrement un problème d’agenda, qui l’a empêché de nous faire cet honneur.

Vous faites souvent des choix surprenant pour les reprises que vous enregistrez. Pour les bonus de l’édition japonaise de Halo Of Blood, vous avez enregistré une reprise de
Loudness et de Roxette… Quel est le secret pour faire une reprise réussie, faut-il aimer la chanson d’origine ?

Oui !

Ça veut donc dire que vous aimez
Britney Spears ?

Euh, on va dire que oui… d'une certaine façon (rires). Pour celle-là, c’était vraiment pour se marrer, on voulait faire quelque chose qui puisse choquer, faire peur à ses fans et aux gens. Après, on ne se prend pas la tête, on choisit des titres cools qu’on apprécie, on voit ce que ça donne en répétition, et si ça fonctionne bien, on l’enregistre. C’est pas plus compliqué que ça. Pour Loudness, c’est notre label japonais qui nous l’a suggéré (NB : Loudness est un groupe de Heavy japonais) et comme Roope (guitare rythmique) est un gros gros fan, on s’est bien amusé à la faire. Pour Roxette, c’est une excellente chanson. Je l’ai entendu à la radio juste avant d’aller enregistrer mes parties de batterie et ça m’a fait tilt « il faut la faire ! ».

Il y a quelques années vous avez fait la reprise d’Antisocial, mais vous avez pris les paroles en anglais de la version d’Anthrax. Alexi avait peur d’avoir un accent français pire que celui de Joey Belladona (NB : Anthrax a également fait une version française d'Antisocial) ?

Non (rires). Simplement, ça marchait mieux en anglais pour la distribution à l’international, mais c’est vrai que ça aurait pu être très marrant de la faire en français !

Vous prenez toujours au moins une chanson de chacun de vos albums pour vos setlists, alors que beaucoup de groupes se contentent de ne faire que des chansons de leurs derniers albums. C’est important pour vous de continuer de jouer vos vieux titres ?

Je trouve ça très important oui, car il y a toujours de très vieux fans du groupe qui nous suivent depuis nos débuts et continuent de venir à nos concerts après toutes ces années. Et même si ça nous arrive de ne plus aimer certaines des chansons qu’on a faites dans le passé, elles font quand même toujours partie de nous, et il y aura toujours du monde dans le public qui attendra qu’on les joue. Sur cette tournée on fait Lake Bodom et 2 titres de l’album Hatebreeder qu’on n’avait pas joués en live depuis des années, on voulait donner un côté old-school à cette tournée.

Vous ne jouez pas non plus la même setlist chaque soir, vous changez quelques chansons, ne les jouez pas dans le même ordre…

C’est parce que les tournées sont longues, celle-là va durer 10 semaines, c’est une façon de casser la routine. Et ça laisse de la surprise au public, de ne pas savoir forcément à quoi s’attendre.

Oui, j’ai été un peu déçu que vous ne fassiez pas Needle 24/7 ce soir !


J’en suis bien désolé (rires).

Lordi a fait gagner la Finlande lors de l’Eurovision en 2006, depuis, est-ce que l’on vous a proposé d’y participer ?

(Rires) Non, non !

C’est pas plus mal ?

Carrément, c’est pas du tout notre truc !

Et pour l’été prochain, vous avez déjà des contacts pour jouer dans des festivals ?

Oui, on a été confirmé au Wacken Open Air, et il y en a d’autres mais je ne sais pas si ça a été confirmé…

Donc tu ne peux pas en parler ?


Oui... Bon, on devrait peut-être jouer dans un festival en Angleterre, un festival en République Tchèque…

Le Brutal Assault ?

Il se pourrait que ce soit ça…(rires)


Merci à Joerg Michael et Jaska Raatikainen pour leur disponibilité
Merci à Valérie de Nuclear Blast France de nous avoir permis de réaliser cette interview.

Grum (Novembre 2013)

Partager :
Kindle
A voir sur Metalorgie

Laisser un commentaire

Pour déposer un commentaire vous devez être connecté. Vous pouvez vous connecter ou créer un compte.

Commentaires

Pas de commentaire pour le moment