Coilguns - Partie 1/2 Par Mail

Parfois, on rencontre des personnes que l'on apprécie, qui restent faciles d'accès malgré un emploi du temps chargé. C'est le cas avec Jona de Coilguns qui a répondu par mail durant la tournée du combo. Vous aurez donc droit à une interview qui s'étale sur plusieurs jours mais qui permet d'en apprendre un peu plus sur Coilguns.

Hello Jona. Première chose, la tournée avec Coilguns se passe bien ?
Oui, bien que je déteste un tiers du groupe, la partie frisée pour être plus précis, ça se passe plutôt bien. On a malheureusement dû faire face à 3 annulations en France pour diverses raisons mais autrement je pense que cette tournée était un bon follow up du Mastoid Tour qu'on a fait en septembre. Paris et Le Havre étaient parmi les shows les plus violents et intenses que j'ai jamais joués. Au même titre que la France, Coilguns a été très bien accueilli au Royaume-Uni, et ce depuis le split. C'était donc une bonne opération de se rendre là-bas pour la première fois et prendre la température. Sinon le package avec Earthship est vraiment bien. De base, on a pas exactement le même public mais jusque là ça a été une situation de win-win. Earthship tourne actuellement en trio et c'est franchement puissant. Tous les soirs, lorsqu'ils jouent, c'est vraiment fat, genre une version sludge de Red Fang, ça nous met la patate et après on peut célébrer les ténèbres dans la bonne humeur.
Cette tournée nous a aussi permis de découvrir des groupes avec qui ont partage le même état d'esprit et qui triple tabassent. Je ne citerai qu'HushAttic et Ohme pour faire court. 
Malheureusement, et comme tout le monde s'y attendait, je pense qu'on va rentrer déficitaire de cette tournée, mais c'est pas encore sûr. Dans tous les cas, on se marre bien. Pas de pressions, pas de tensions, aucun besoin de se pointer à 14h au club pour faire des soundcheck interminables...C'est les vacances quoi!

Tu peux nous résumer un peu ce qui s'est passé depuis nos derniers échanges à la sortie du split avec Kunz ?
Ben, tu vois, comme la dernière fois, je t'écris depuis le van, en tournée. Cette fois-ci en direction de Bruxelles (11.04.2012) où on jouera au Magasin 4 avec Valient Thorr
Et oui, timing oblige, je reprends cette interview et nous sommes le lendemain du show de Bruxelles. Je ne connaissais pas Valient Thorr mais putain qu'est-ce que ça envoie. Excellent show, et c'était réciproque apparemment. Là, nous sommes direction Valenciennes où nous allons rester pendant 2 jours et ce soir on va voir Blood Red Shoes à l'Aeronef de Lille. Bref, je m'égare.

Et oui, timing oblige bis, je reprends cette interview une fois de plus mais cette fois 3 jours plus tard, en route pour Celle en Allemagne pour l'avant dernier show du Gunship Tour.
La première interview qu'on a faite ensemble s'était déroulée alors qu'on était en plein milieu du Mastoid tour. Tournée sur laquelle on jouait déjà Stadia Rods. Ensuite on est partis 3 mois en tournée avec THE OCEAN et de retour à la maison en décembre, on avait tous besoin d'un peu de temps pour nous. Quoiqu'il en soit, Louis, Luc et moi avons beaucoup parlé du futur de Coilguns et si quelque chose a changé depuis la dernière fois c'est bien notre détermination à dominer le monde. 
C'est un processus assez marrant de, finalement, analyser TON projet et d'essayer de comprendre où exactement tu veux en venir en relisant des chroniques ou interviews...Comme tu le sais, on a monté ce groupe à la base uniquement pour faire du punk, se marrer et, malgré ça, la sauce a pris et fatalement on s'est retrouvés devant le fait que ça prenait de l'ampleur (toutes proportions gardées, on est d'accord...) et qu'il fallait choisir d'en faire quelque chose ou pas...Mon point, c'est qu'on se découvre un peu en même temps que les gens nous découvrent et faire ces tournées nous permet de vraiment nous positionner, de consolider ce statut de newcomer et surtout de bien faire comprendre que Coilguns est une entité à part qui n'a rien à voir avec The Ocean si ce n'est ses membres.

Autrement, dans l'aspect plus business, nous avons sorti STADIA RODS en vinyl le 15 mars de cette année. Lorsqu'on a enregistré STADIA RODS et avons fabriqué les 150 premières copies (en août, l'année passée..) j'ai posté sur Facebook en disant que si quelqu'un voulait le sortir en vinyl, on acceptait volontiers et là, 2 minutes plus tard, j'avais un e-mail de Neil (Dead Dead Dead Music) qui me disait qu'il voulait le faire...De notre côté, on s'est occupé de la sortie CD. Ce qui veut dire qu'il n'est pas dispo ailleurs que pendant nos concerts, via notre Bigcartel et par e-mail...
Il s'est aussi passé qu'on a réalisé, et ce sans vraiment trop le chercher, qu'on avait vraiment monté un groupe dans la pure tradition DIY et que c'est vraiment un état d'esprit qui nous convient et auquel on est très attachés. Perso, ça m'a permis de me remettre au poste de Manager-agent promo-papa-producteur-despote-négociateur-geek-guitariste et c'est quelque chose que j'aime bien faire.

En gros, depuis notre dernier échange, Coilguns a su prendre de l'ampleur sans même tourner et je ne sais pas comment l'expliquer si ce n'est que les gens doivent kiffer quelque chose dans notre son. Je ne cherche pas nécessairement à savoir quoi, je suis juste content car il semblerait que nos auditeurs reçoivent le message tel qu'on l'envoie et c'est exactement ce que je recherche en faisant de la musique.

Comment tu définirais l'évolution entre Stadia Rods et le split avec Kunz ?
Aussi simplement que :  le split était un empilement de riffs rigolos suite à un mauvais gag alors que Stadia Rods, ce sont des titres - certes toujours composés dans l'urgence- mais des titres où tu entends qu'il y a eu un peu de boulot et d'efforts pour ne pas sonner comme n'importe quel autre groupe. 

Après le split et l'envie d'être un vrai groupe, on est passés par un processus très simple, mais aussi très efficace et qui me paraît logique.
On a fait un EP sans savoir ce qu'on foutait, même si les influences sont très présentes sur les 3 titres, il nous a juste fallu bien écouter l'histoire et isoler ce qui faisait que ces morceaux te restaient dans la tronche et quelles parties étaient génériques et lesquelles étaient "nous". Une fois que tu mets le doigt sur ces choses, tu peux développer ce que tu es et très vite diluer tes influences et par conséquent sonner plus personnel.
Il y a aussi eu une grosse différence dans le processus d'enregistrement. Si pour le split on a enregistré au click, en séparé, mais toujours en gardant une prise complète par instrument, pour Stadia Rods, la musique c'est du pur live sans click, overdubs ou edits...4 boxes de guitares, 2 de basses, autant d'amplis, 21 pédales d'effets, Luc et moi dans une pièce.. 5h d'enregistrement et on avait une prise satisfaisante de chaque morceau. Ce groupe n'enregistrera plus jamais autrement. A moins qu'on ait une idée farfelue dans le cadre d'une expérimentation satanique. Le but concernant l'enregistrement de l'album sera d'enregistrer live mais cette fois avec Louis également.

Un split, un EP. Et du coup, ensuite ? Tu t'imagines plutôt t'orienter directement sur un album ou plutôt sortir encore quelques EPs avant ? En effet, lors de l'interview précédente, tu laissais entrevoir que tu aimais planifier à l'avance.
On va bosser sur un album, c'est sûr. Et on va pas juste faire un album live, on est en train de mettre en place tout un truc pour rendre le processus d'enregistrement intéressant, pas seulement pour nous mais aussi pour les gens qui seront intéressés à y "participer" d'une certaine manière. Pour plus d'infos il faudra cependant attendre.
Disons que ça sera notre objectif principal lorsqu'on sera de retour de tournée mais ça ne veut pas dire qu'on va pas faire de sorties occultes entre deux... On a des enregistrements live assez cools et on pensait peut-être en faire un nouveau split avec Kunz avec un site web pour l'occasion sur lequel le live serait en libre téléchargement ou quelque chose comme ça...
On a aussi cette idée d'enregistrer des nouveaux morceaux au local de répète avec un enregistreur 6 pistes moisi du cul. T'es obligé de faire tes volumes avant d'enregistrer car après tu peux seulement y connecter un lecteur mini-disque ou cassette pour enregistrer...On va peut-être sortir une cassette entre deux, donc. 
Mais le projet concernant l'enregistrement de l'album est vraiment très excitant.

Si tu devais revenir sur un titre d'un autre groupe que vous aimeriez avoir composé, ce serait lequel ?
En ce qui me concerne il y pas mal de titres que j'aurais voulu composer...
- 43% burnt de Dillinger
- Homwrecker de Converge
- The Sadist Nation de Darkest Hour
- Plug-In Baby de Muse
- Pyramids de Radiohead
- L'album Song for the Deaf de Queens of the Stone Age dans son entierté
- Straws Pulled at Random de Meshuggah
- Walking Idiots des Hives
- Die by The Drop des Dead Weather..
je vais m'arrêter là car sinon on en a pour 8 pages...

Quelle est la raison de ce léger changement dans l'orga du groupe (Louis se concentrant uniquement sur le chant) ?
C'est aussi bête et simple que, après avoir enregistré le split, Louis a décidé avant même le premier concert qu'il ne voulait pas apprendre mes riffs "trop chiants" et qu'il voulait se concentrer sur la voix et occuper l'espace sur scène, quitte, peut-être un jour, à pouvoir jouer d'autres instruments ou faire des machines... Sur le split, j'ai même dû jouer une ou deux parties à la basse car ça le faisait chier de les apprendre. 
Franchement, cette décision a été ce qui est arrivé de mieux à ce groupe. Je suis ultra satisfait de la formation qu'on a et du rendu en live et sur disque. Louis est un excellent frontman et, avec Luc, on a travaillé très dur pour donner de la dimension à notre musique en étant uniquement deux.

Oiseaux, Chats, Singes-Putois, Vautour, … ? En ensuite ? Je parierais sur un ornithorynque, mais je suis pas sûr que vous soyez d'accord…
Récemment, on a émis l'hypothèse d'un écureuil pourri zombifié. Je sais vraiment pas qu'est-ce qu'on va foutre après tout ça. Sans compter que Dawid M. Piprek qui s'occupe de nos artworks m'a avoué avoir bientôt dessiné tous les animaux possibles et imaginables. ça rend le truc excitant car on ne sait pas qu'est-ce qu'il va faire la prochaine fois...Mais l'écureuil va devenir réalité, ça c'est sûr.

La suite se lit par ici...



Euka (Mai 2012)

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