Interview de Sickbag

1) Que me répondez-vous si je vous dis qu’à l’instar d’un groupe comme Hangman’s Chair, de Paris également, votre son et vos textes évoquent le reflet de cette ville, dans tout ce qu’elle a de plus extrême et de plus enivrant? J’ai vécu quelques années à Paris, et cette ville possède une atmosphère réellement unique, très attirante et excitante mais en même temps épuisante, dévorante voir parfois déprimante, un peu à l’image de vos nouvelles compos.

Julien : Il y a clairement un coté urbain et sale dans le sickbag 2010 et comme tu le soulignes très bien et le fait d’avoir quitté notre ville natale pour la crasseuse et chronophage Paris a clairement influencé la compo du disque. Pour ceux qui nous connaisse, la différence est flagrante entre les 2 derniers albums, nous sommes passé d’une musique rapide et solaire à quelque chose de plus noir, rampant et réaliste.
Il faut préciser aussi que c’est Adrien Lederer, guitariste de Hangman’s Chair qui a écrit les textes de l’album donc les deux univers se sont côtoyé de très prés. La méthode d’enregistrement a également joué un rôle important, Francis Caste à tout de suite compris ce qu’on attendait de lui c’est à dire un son live sans artifice, crade, saturé et imparfait.

2) La question renvoi indirectement à la précédante, mais peut on voir un lien entre l’évolution de votre musique avec le fait que vous ayez rejoint la capitale récemment?

Julien : En fait ça n’est pas si simple, bien sûr quitter la province plus verte et moins stressante ça a eut un impact relatif sur l’orientation musicale mais c’est surtout le fait d’avoir changé tout le line up qui a modifié la composition. Avec Diego, le rescapé du groupe originel tout comme moi, nous avions depuis longtemps envie d’opérer ce virage à 360. Passer d’un son ultra métal à quelque chose de plus cru et punk dans l'interprétation.
Les anciens membres étaient moins enclin à ce changement de style donc finalement avec le déménagement du groupe et le changement de line-up, tout c’est fait naturellement. En 2006 date du précèdent enregistrement nous avions enregistré des titres qui avaient déjà deux ans alors qu'avec ce nouveau disque nous avons proposé quelque chose de diffèrent mais rien de plus naturel parce que finalement il y a cinq ans qui sépare l’écriture des morceaux entre les deux albums.

3) Vous semblez avoir des affinités, tant musicalement qu’humainement avez le courant Black Metal, pouvez-vous nous en dire plus?

Julien : Oui, on écoute certains trucs de black mais ça reste marginal. Pour ma part j’aime bien les vieux Dodheimsgard, Kvist, Emperor… la scène du début 90’s quoi. Après c’est devenu sans intérêt pour moi. Puis Diego conduit pas mal de groupes sur des festivals ou en tournée par exemple Merrimack avec qui il a fait la tournée US, Hell Militia, Secrets Of The Moon entre autres. Donc on connaît pas mal de gens qui gravitent dans ce milieu effectivement...

4) Depuis peu, un certain courant bien représenté par le dernier album de Kickback se voit mélanger la violence et l’énergie du Hardcore et des atmosphères et ambiances propres à des styles tels que le Black Metal ou le Sludge. Des groupes comme Nesseria, Celeste et même Sickbag ont contribué à enrichir ce nouveau genre en France. Quel regard portez-vous là-dessus?

Julien : Je n’écoute plus énormément de groupes de la scène Metal / Hardcore and co actuel mais j’ai vraiment accroché sur le dernier Kickback, j’avais vaguement écouté l’album précédent et je n’avais pas aimé, mais le dernier album est très bon, sans doute un de mes albums favoris dans ce registre. Maintenant, parler d’une scène c’est un peu risqué et réducteur et je n’ai pas porté assez d’attention à tout ces groupes pour donner un avis objectif, mais il se passe quelques chose d'intéressant c’est palpable. Malheureusement toujours avec un train de retard sur les scandinaves, british ou ricains…

5) S’il y avait une morale ou une doctrine à retirer de Shade Among Shades? (Quelque chose du genre «Fumez tous du crack en attendant la faucheuse?»)

Julien : C’est a peu près ça, il y a un parfum de narcotique tout au long du disque. Beaucoup de groupes ont un discours positif que ce soit sur scène ou à travers leurs lyrics. Nous avons préféré mettre l’accent sur une thématique noire, presque occulte. Ce disque a été écrit de manière très égoïste, pour nous, sans calculer quoi que ce soit d’un point de vue marketing ou succès quelconque.

6) La défonce, le rock n roll, l’alcool, jouer cette musique pour vous c’est : profiter de la vie et se fendre la gueule ou fuir la dépression?

Julien : C’est clairement un exutoire, une manière de fuir le quotidien qui est bien souvent ponctué de déceptions, de galères, de problèmes divers et variés… la musique et tout le reste c’est pour s’étourdir, oublier ce merdier ambiant.

7) Vos albums de l’année?

Julien : En ce moment j’écoute pas mal de Danzig, le dernier Woven Hand, l’album des copains d’Hangman’s Chair qui est excellent, Burning Love , puis tout un tas d’autres trucs qui n’ont rien à  voir avec le Metal.

8) Les albums que vous attendez le plus?

Julien : Un nouveau Neurosis, Tragedy, Crowbar

9) Le mot de la fin?

Julien : Merci pour l’interview et vous pouvez écouter notre dernier album en streaming sur notre myspace. www.myspace.com/sickbag et télécharger toute notre discographie gratuitement sur : http://sickbag.bandcamp.com/. Notre shop online : http://sickbagstore.bigcartel.com/

Tortue Rouge (Septembre 2010)

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