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The Dead Krazukies (Philippe et Fafo) Xtrem Fest 2023, Cap'Découverte, le Garric (Tarn)

À quelques heures de monter sur la scène de l'Estafette, lors de la deuxième journée de l'Xtreme Fest 2023, nous avons pu nous entretenir avec Philippe (batterie) et Fafo (guitare) pour en apprendre un peu plus sur eux et sur leur nouvel album From The Underworld sorti en juin dernier.



C’est la troisième fois que vous jouez ici, c’est un peu la famille pour vous non ?

Philippe : Ouais, on a compté c’est la quatrième  ! Car on y  joué avant que le festival ait sa forme actuelle, il y a très longtemps...

Y a des groupes qui vous plaisent particulièrement dans le line-up cette
année ?

P : Ah ben on reste exprès demain.Fafo : Il y en a un paquet.
P : On est super contents de rencontrer Drunktank, puisqu’on est très potes avec eux mais on a du mal à se croiser parce qu’ils sont des Pays-Bas. Good Riddance on est fans depuis très longtemps, Alea Jacta Est parce que c’est trop cool. Snuff, un des seuls groupes qu’on n’a pas encore checké sur la liste des groupes qu’on voulait voir. Les Sheriff ! C’est la quatrième fois qu’on joue avec eux.

Ah les Sheriff, ils ont sauvé la mise. On n’a rien contre eux, mais on est un peu triste pour les Descendents.

P : Descendents, on a joué avec eux en Autriche récemment, on a moins les boules du coup, surtout qu’on avait pu parler deux secondes avec Bill Stevenson, on était comme des petits fans devant lui !

Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore : l’origine de votre nom ?

P : De l’alcool en grande partie.
F : Comme beaucoup de groupes finalement !
P : Comme on était très nuls au début, on voulait être un mauvais groupe de reprises, et comme on faisait du punk, on était un peu la version Lidl des Dead Kennedys. On n’est pas spécialement fan des Dead Kennedys mais juste ça nous faisait rire de dire Dead Krazukies parce que Kennedy, c’est un peu plus classe que Krasucki.

Faut avoir au moins 40 ans pour avoir cette référence par contre ?

F : Ouais, alors j’ai que 36 ans, j’ai dû regarder la fiche Wikipedia (rires) et il y a le côté social chez Henri Krasucki que j’aime bien aussi.
P : On fait parfois croire que Krazuki , c’est un animal : on change de légende à chaque fois, surtout pour les media étrangers. Quand ils demandent « What is a Krazuki ? », on répond « c’est un crabe à trois pattes » par exemple (rires). Julien, le bassiste, et moi on s’appelle tous les deux Krazuki sur les réseaux sociaux, du coup on fait croire qu’on est frères.
F : Alors qu'en vrai le frère de Julien, c’est moi !
P : On nous a déjà demandé si on était polonais.
P : Bref, on raconte de la merde à chaque fois mais les media français, on ne peut pas trop les bluffer.
F : Sauf s’ils ont moins de 40 ans !



Comment s’est passé le processus de création du nouvel album, From The Underworld, qui est, je trouve, un peu plus Metal que les précédents ?

P : Ouais, on durcit avec le temps et on avait envie de s'orienter vers le Metal. On aime beaucoup le Metal et le Hardcore. Intégrer des petits éléments comme ça sur du punk, ça nous plaisait. Nos grosses influences, c’est Sum 41, Pour Habit , des groupes Punk Rock voire Pop Punk qui ont intégré du Metal dans leur musique. C’est quelque chose qui nous plaît beaucoup. Après y a aussi le niveau technique. À l’époque il y avait certains trucs qu’on voulait jouer et c’était pas évident et maintenant on arrive mieux à les mettre en place, les enregistrer et les jouer live. C’est pas le tout de faire un album, c’est aussi important de pouvoir le jouer live. Et l’histoire qu’on raconte devient de plus en plus dark aussi, donc la prochaine fois, s'il y a un autre EP ou un autre album, il y aura des éléments de ce style-là.

Vous iriez jusqu'au Black Metal ?

P : Non, pas à ce point-là ! Y a un moment où j’ai essayé de mettre du Black, mais c’était vraiment un pas à sauter ! Mais par contre ce mélange très bourrin, très Punk Rock oui, parce qu’on gardera du Punk Rock toute notre vie, explorer ce genre de choses, c’est dans la continuité.

Alors, en parlant de la thématique de l’album justement, les marins, les
pirates… On dirait que ça vous plaît ?


P : Ouais y a une chanson de marin à chaque fois !
F : Moi j’ai remarqué, sur toutes les pochettes, y a de l’eau !

Qui écrit les morceaux ?

P : C’est moi qui écris les chansons. L’album précédent, si tu as bien suivi, ça parle d’Icare, qui a chuté, donc là, c’était pour raconter le point de chute, en fait, où l’être humain fait tellement de merdes qu’il sait pas trop ce qui va lui arriver. Donc là il est tombé avant les enfers, c’est le moment du jugement. C’est une continuité : Charon est là pour le juger. L’Underworld c’est l’Enfer grec, et tout l’album parle du jugement, du purgatoire avant d’avoir un sort plus tard. Mais y a une chanson sur les fonds marins c’est vrai !

Comment vous est venu l’idée de reprendre le tube Maniac ?

P : Franchement, c’est une réponse de merde ! J’y ai pensé une nuit, j’ai appelé Maider le lendemain et elle m’a dit « non, t’es con, ou quoi ? » Je lui ai dit « je vais quand même faire l’instru, on sait jamais je pense que c’est cool » . Elle est venue et on a fait la démo à la maison. Avec juste couplet-refrain, on a compris que c’était ça qu'il fallait faire ! Maider et moi on partage quand même une bonne playlist de merde, on aime bien toutes ces saloperies. Ce riff là est génial et n'attendait qu’une chose, c’était d’être assaisonner en Punk Rock. Je me suis empêché d’écouter aucune reprise, je l’ai fait vraiment comme je voulais la faire. Et dès que Maider a mis sa voix dessus, je me suis dit « ouais c’est sûr, ça
va marcher de ouf ! » On savait pas en toute honnêteté si elle allait figurer sur l’album ou si ça serait un B-side et à force de la mettre dans la setlist du futur album, on s'est dit qu'elle rendait trop bien, donc on l’a laissée là !



Et l’idée du clip ?

F : Moi je pense que c’est parti de l’idée du clip en fait ! Il me voyait bien dans ce maillot de bain et il s’est dit « faut qu’on la reprenne » ! (rires)

Et c’est toi qui réalises Phil ?

P : Oui, c’est moi. Fafo il est danseur étoile, il avait déjà assez de boulot (rires !) On a même du mal à l’avoir en concert maintenant parce qu’il est constamment en tournée avec les petits casse-noisettes de Paris (rires !) Sérieusement, on voulait faire un clip, parce qu'en toute honnêteté, d’un point de vue marketing , parce qu’y a quand même du marketing dans un groupe, on s’est dit qu'on allait l’évacuer en single direct avant même de présenter quelque chose de plus personnel. Et on s’est dit « on va faire la reprise avec le clip qui va bien ». Et c’était soit on reshootait complètement un truc qui n’avait rien à voir, y avait de la danse et Fafo était déjà inclus plus ou moins sans son accord dans la danse parce que c’est lui qui danse le mieux de tout le groupe ! Et après je me suis dit, « est-ce que je pousserais pas le bouchon un peu loin en virant l’actrice, des séquences et en la
remplaçant par Fafo, et ça a marché et c’est cool !

En parlant de clips, toujours pas de procès de Matt Stone et Trey Parker, pour la vidéo de Short Song For Old People)

P : Pas du tout ! (rires) Je sais que quelqu’un l’a vu à Comedy Central, je sais pas s’ils l’ont passé, mais connaissant les gars, ils viennent quand même d’un milieu super Hardcore, super Punk Rock, ça m’étonnerait. Au mieux, on recevra un mail qui dit « les mecs, c’est mega cool ! » mais jamais ils nous foutront un procès.

En plus, vous aviez mis une mention à la fin.

P : Ouais, j’ai précisé, j’ai demandé « quand même, soyez cool, ne nous attaquez pas ! » Après, je pense qu’ils auront un certain respect, parce que, pour ceux qui connaissent, les épisodes de South Park sont animés en 3D sur Maya et moi je l’ai fait en 2D comme un grand sur After, en dessin animé, vraiment dessin animé. Heureusement que le clip dure une minute et quelques, je ne me serais pas attaqué à un morceau de 4 minutes ! (rires) Au moins , pour ça, j’espère qu’ils auront un certain respect de se dire « il est pas passé par la 3D ! »

Vous jouez rarement au nord de la Loire, vous êtes un peu frileux ?

F : On s’éloigne difficilement de la mer, c’est vrai. Après on a tous des boulots, on a tous des enfants. Les plannings sont assez compliqués. On a même du mal à tourner sur des weekends complets parfois, on fait que les samedis. On espère bouger un peu, mais c’est compliqué. On a fait St Brieuc quand même !
P : C’était pas mal ! Après si on commence à taper sur la région parisienne ou même le Nord-Nord, on a eu des propositions sur Lille, Strasbourg, ça veut dire qu’il faut prévoir 2 à 3 jours et là ça commence à être compliqué au niveau de la logistique. Parfois on a des opportunités d’aller tourner encore plus loin. Par exemple l’an dernier on a fait un sacrifice, on est partis en Autriche. C’était le trip qu’on devait faire, parce que, comme dit Fafo, on en a pas 15000 dans l’année.



On vous a découverts au Punk In Drublic 2019 à Angoulême et c’était incroyable ! C’était comment cette expérience ? Fat Mike tout ça…

P : Pfff, c’était la meilleure date de tous les temps !
F : Ouais ! Notre ancien guitariste il avait un bouquin de NOFX, qu’il voulait faire dédicacer par Fat Mike.

La biographie ?

F : Ouais, c’est ça ! C’était celui d’un pote, et au moment de lui demander de le dédicacer, Fat Mike l’a envoyé chier ! Plus tard Maider a pris le bouquin, elle l’a fait signer à tout le groupe, y compris Fat Mike, qui n’a eu aucun problème à le signer à ce moment là ! Et l’autre était trop bourré, il a perdu le bouquin ! Si jamais quelqu’un l’a retrouvé, vous savez où nous joindre.
P : C’était vraiment une affiche de rêve, c’était que des influences. On a passé la journée à halluciner ! Merci encore à Manux et à David du Xtreme Fest de nous avoir mis dessus ! On était comme des gosses toute la journée ! On était au catering avec Bad ReligionAnti-Flag et NOFX...
F : On connaissait tout le monde mais personne ne nous connaissait !
P : Et on a mangé des huîtres avec Joey Cape de Lagwagon ! Ça c’était quand même super cool.
F : Et y avait des perles de Cognac aussi ! Toi qui aimes bien les crustacés, t’aurais aimé ! (rires)

Pour continuer, j’avais une question plus pour Maider…

P : Vas-y tu peux la poser, on connaît ses positions, on la connaît depuis 10
ans !

Ok ! Alors, vous pensez quoi du déficit de femmes dans les musiques extrêmes ?

P : Connaissant Maider, elle encouragerait les meufs à se sortir les doigts du cul et à venir faire de la musique ! Dans le groupe, on trouve pas qu’il y ait forcément un frein. Je ne trouve pas que les gens s’opposent à ce que les femmes viennent jouer. Je connais aucun musicien qui dirait « ah non, c’est une meuf qui joue, je veux pas en entendre parler ! » Nous on est toujours hyper bien accueillis. Maider on la traite comme un copain. Pour nous, y a zéro souci et ça ne devrait poser aucun problème.
F : Après ça change aussi, y a de plus en plus de groupes avec des filles, regarde l’affiche du Xtreme de cette année, déjà !

Carrément, par rapport à d’autres festivals, c’est cool !

P : Ce que j’aime bien, c’est que Maider elle arrive à sensibiliser des filles plus jeunes qui vont se dire « ah ouais, moi aussi, j’ai envie de faire ça ! C’est cool comme elle chante sur scène, j’aimerais bien faire pareil ! »
F : On le voit, tout le public féminin vient voir Maider au stand. Le public punk, il vieillit, ils ont des enfants, et y a des petites filles, elles adorent, elles s’identifient et ça fait plaisir !



Dernière question très importante : Comment on devient membre du Hossegor Crust Club ? Et qui a fait ce magnifique design ?

P : Tu sais qu’il est né ici ! Julien ici présent nous a pris en photo alors qu’on était en mode punk à chien, dégueulasse, bourrés comme c’était pas possible. Moi j’ai dormi par terre, Julien pissait à côté. Il a pris la photo et on s’est dit que c’était le Hossegor Crust Club !
F : Attends, le nom est sorti avant en fait ! On nous avait offert une bouteille de gin au bar et pour savoir à qui c’était, quelqu’un avait écrit Hossegor Crust Club dessus, tout le monde au bar a compris que c’était nous !
P : Après on a fait des gin/ jack, jack/bière, on a fait à peu près tout ce qu’il fallait … On a quand même une réputation de fête qui nous précède tout le temps.
F : Réputation qui n’est pas fondée ! (rires)
P : On a essayé de monter un crew et à un moment, je me suis dit que j’aimerais bien faire un blason pour pouvoir adouber les gens parce qu’il y en a quand même beaucoup qui veulent en faire partie ! Faut être méritant mais on peut se faire adouber dans le club, ouais.
F : On va y réfléchir.

Et si on ne boit pas d’alcool, on peut quand même rentrer dans le club ?

Les deux : Oui !
P : Tout est possible, mais c’est plus dur ! Parce que je me dis « Est-ce que c’est
possible de rouler dans un escalier en étant sobre ? » (rires)

Metalorgie Team (Août 2023)


Merci à l'équipe de l'Xtreme Fest pour l'organisation de cette interview !

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