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Lowrider Hellfest 2022

Il arrive qu'après la folie des reports et de la fatigue post-Hellfest, une interview passe à la trappe. C'est ce qui est arrivé à cet entretien avec Lowrider, qui a passé quelques mois dans les oubliettes. Voici donc le compte-rendu de l'échange très sympathique que nous avions eu en juin 2022 avec Peder Bergstrand, chanteur bassiste du groupe suédois.

Comptez-vous rester au festival et aller voir d’autres groupes ? 

On est arrivés hier. On aurait adoré rester plus longtemps, d’autant que je suis devenu ami avec le batteur de Nine Inch Nails ces dernières années. Ils jouent au Hellfest, donc on pensait se voir à ce moment-là. Mais ils jouent demain, or on s’en va juste après le concert de ce soir, à cause de notre vol. On est Suédois, et demain c’est Midsommar, c’est presque aussi important que Noël, donc on voulait être auprès de nos familles. 

Comment célébrez vous ce jour-là ?

Oh des petits rites païens, on tue des enfants et on nourrit les cochons avec. Tu connais pas ça ? (rires). Non, il y a aussi de la danse, du chant, c’est une fête familiale. Tout le monde est en congé et on passe du temps ensemble. C’est pour ça qu’on est arrivés tôt ici hier soir, histoire de profiter un peu du festival.

Vous avez joué ici pour la première fois en 2014. Vous êtes revenus au Hellfest entre temps ?

Non, mais on avait hâte de rejouer ici. Ici ce fut notre plus folle expérience de concert, on ne s’y attendait pas. A l’époque on tournait en Allemagne, en Belgique devant 2000 personnes. Donc en arrivant à Clisson on s’est dit : “C’est un tout petit peu plus grand !”. On a débarqué sur scène devant 10 000 personnes qui nous attendaient, et le concert a consisté à surmonter le choc : nous n’étions pas prêts pour une telle foule. Mais aujourd’hui on est de retour avec un nouvel album, un nouveau membre Live qui joue de l’orgue, donc on est plus préparé pour le Hellfest. 

Vous vous êtes préparés particulièrement pour le concert de ce soir ?

Ah, il faut préparer quelque chose ?

A toi de me le dire.

On aurait dû répéter, mais ça prend du temps ! Non, plus sérieusement, c’est plus une histoire d’état d’esprit, pour que l’on arrive à apprécier le concert. Et on a bossé sur l’intégration d’un nouveau musicien, pour qu’il joue les parties orgues et claviers présentes sur l’album. Elles ont été ajoutées au moment de la production, et en entendant le résultat je me suis dit qu’il fallait qu’elles soient jouées en live. On a essayé différentes possibilités, mais le plus simple était d’ajouter quelqu’un d’autre sur scène, Pelle. Il joue avec notre batteur depuis qu’ils sont gamins, donc il a fait parfaitement l’affaire. 

Vous avez des démos datant de 1998, 1999 et album en 2000 ; et Refractions a été créé avec des parties de ces démos. Qu’est-ce qui vous a menés à retravailler dessus ?

Je n’abandonne jamais réellement un morceau, ou bien je garde des idées pour d’autres groupes dans lesquels je joue. La réfraction, c’est ce qui arrive quand la lumière passe dans un prisme et réapparaît avec de nouvelles couleurs. Donc nous avons pris des anciennes idées et nous les avons passées dans notre prisme actuel. Peu importe si un morceau date de 2001 ou de l’année dernière, on va les retravailler avec notre regard d’aujourd’hui. La dernière chanson de l’album, Piperider, est inspirée du projet chiptune qu’un ami avait en 1995. Il avait trouvé cette mélodie qui m’est restée en tête, elle était super mais personne n’allait jamais l’entendre. Donc j’ai commencé à construire à partir de ce motif et on s’est retrouvé avec une chanson de 11 minutes. Pendant les premières années de composition de Refractions, on a dû surmonter la peur de sortir la suite d’Ode To Io : l’étape fatidique du deuxième album. Mais dès que l’on a arrêté de le voir comme ça, c’est là que les bonnes idées ont commencé à venir. Pour notre premier album, on a juste joué la musique qu’on aimait et les gens se sont mis à l’apprécier, il n’y avait pas d’attente particulière de la part du public.
Donc bien sûr, il faut que je compose un titre à partir de cet air chiptune de 1995. Parmi les meilleurs passages de Refractions, il y a des idées qui a priori n’étaient pas bonnes pour Lowrider, c’est ce qui nous a permis de faire des choses nouvelles et intéressantes. C’est pour ça que les premières paroles de Piperider sont “Give me something new, something that feels true”. 

Le cinquième titre (Sun Devil/M87*) est particulier : M87* provient d’une jam session de 2019, tandis que Sun Devil est le morceau de transition entre Dust Settin’ et Anchor (ndlr : sur le 1er album du groupe). Pourquoi avoir choisi d’assembler ces deux compos ? 

En entrant en studio pour Ode To Io, on avait simplement des idées de riffs. Et on a manqué de temps pour Sun Devil, on ne l’a pas terminé mais on s’est dit “C’est vraiment un super riff, on devrait en faire quelque chose un de ces jours”. On l’a aussi joué ll<ive dans une version plus heavy en 2015, et il correspondait au concept de Refractions : prendre d’anciennes idées pour les jouer avec notre patte actuelle. Quand on a fini d’enregistrer Sun Devil, j’en jouais la ligne de basse dans le studio, et je me suis retrouvé à la lier naturellement à cet autre motif heavy. Et puis M87* est une référence pour les fans d’espace, c’est le nom du trou noir au centre de la galaxie, et le riff sonnait comme l’intérieur d’un trou noir. 

Peux-tu nous en dire plus sur la pochette ? 

Nous avions cette idée de lumière qui traverse des prismes de différentes formes. C’est vraiment une interprétation du titre du disque. L’album est sorti d’abord via un service d’abonnement à des box vinyles, nommé PostWax. Et si tu ajoutes notre artwork à ceux des autres groupes contenus dans la box, tu te rends compte que notre album est seulement une pièce d’un immense puzzle. 

Toi et les autres membres du groupe vivez dans des villes différentes. Comment vous organisez-vous pour les répétitions ? 

C’est pire que tout, d’avoir un groupe hein ? C’est la même chose pour tout le monde : j’en parlais avec les gars de Fu Manchu par exemple. Ils vivent en Californie, pour eux c’est normal de faire 2 heures de route pour répéter. Donc oui, ça pose quelques difficultés. On peut dire que Refractions est presque un album de pandémie avant même la pandémie. Notre batteur Andreas bosse dans le studio, donc on lui envoie des pistes et vu qu’il a sa batterie sur place, il peut tester des idées et les enregistrer. On s’est rendu compte que c’était plus facile de créer la base d’un morceau de manière individuelle, on se sent moins stressé par le regard des autres. Ensuite on peut se rencontrer quand on a une structure générale du titre. 

Donc l’enregistrement a été moins stressant que pour Ode To Io ? 

Oui, et ça a servi l’album. Pour Refractions, s’il nous fallait un solo d’orgue, on pouvait s’organiser trois mois en avance et l’enregistrer. Ode To Io a été mis en boîte en deux semaines, on dormait au studio, et nous n’étions que tous les quatre. On a produit, enregistré et mixé, donc on n’a eu aucune pause. Aujourd’hui, je pense que c’est insensé de faire de la musique sans prendre un temps de réflexion. A l’époque on se disait : “J’ai entendu cette chanson pendant les deux dernières semaines, maintenant je la déteste, et j’espère juste qu’elle sonne bien”. Pour Refractions on a pris le temps et on a parfois changé la vitesse, le chant de certains titres, chaque piste a 3 ou 4 versions différentes. 

La série PostWax avec Elephant Tree devait sortir en décembre 2021. Y a-t-il une date de sortie prévue ?

La pandémie et les retards de pressage vinyle ont causé des retards. Avant ça prenait 2 mois, maintenant à peu près 14 mois ? On vient d’avoir le master du prochain Acid King (ndlr : Beyond Vision, sorti le 24 mars 2023), Dozer a terminé son album et on aura le master dans un mois, ce qui veut dire que le disque sortira début 2023 (ndlr : il est paru le 21 avril). Tout ça à cause du temps de fabrication des vinyles. Donc concernant notre sortie PostWax avec Elephant Tree, les deux groupes sont en train d’enregistrer actuellement, la sortie devrait avoir lieu début 2023. Et puisqu’on enregistre un LP de notre côté aussi, Lowrider va proposer pas mal de nouvelle musique prochainement. 

Merci pour cette interview, on vous souhaite un bon concert ce soir ! 

Merci, on va faire de notre mieux !


(photos : Florian Denis / traduction : Skaldmax)

Méo (Mai 2023)

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