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Harsh le LAB (Nantes), le 3 novembre 2022

Leur album sorti en mars 2022 s'intitule Out Of Control et oscille entre Rock, Hard-Rock et Glam. J'ai pu rapidement comprendre pourquoi un tel titre, vu la verve des membres composant Harsh !

Comme je vous disais quand je vous ai contacté tout à l'heure, j'ai découvert ce matin en me levant qu'Anvil jouait à Nantes. Et conséquemment, je vous ai découvert ce matin en voyant votre nom à l'affiche, j'ai écouté et j'ai immédiatement adoré.

Albert : Merci
Léo : Attends, je vais faire de l'ASMR (il fait des bruits à la bouche sensés être relaxant, mais pas trop en fait)
Séverin : Ah ok il va pas falloir dire trop de conneries...

Malgré le couac d’hier avec l’annulation du concert à Paris, quel est votre état d’esprit en ce début de tournée avec Anvil ?

Léo : Alcoolisé !

Ah, déjà ?

Séverin : Un peu dégoûté pour hier, mais ça va parce que c'était chouette aujourd'hui.
Albert : Ouais grave dégouté pour hier et pour Anvil, on avait plein de monde qui devait venir. Mais bien content pour ce soir, c'était une soirée très cool.
Léo : Vous savez qu'Anvil, depuis le début de leur carrière, ils n'ont joué qu'une seule fois à Paris...
Albert : Du coup, c'est encore plus dégueulasse que la prod ait annulé le concert.
Séverin : Ouais mais la prod, c'est pas notre affaire, c'est leur affaire.

Comment vous êtes-vous retrouvé sur cette tournée ?

Albert : j'ai passé un coup de fil... Nan plus sérieux, on bosse avec une prod allemande et ce sont eux nous ont proposé d'intégrer cette tournée. On leur a dit qu'on était carrément chaud. On avait déjà tourné avant Anvil auparavant, c'est sympa et ça fait plaisir de les revoir.

Surtout que vous allez passer trois semaines avec eux.

Albert : oui, on les connait bien, on connait leur staff, James au son, Tyler au merch, c'est cool.

J'ai habité quelques années à Paris mais je ne vous y ai jamais vus en concert. Vous jouez où quand vous jouez à Paris ?

Séverin : On ne joue pas à Paris !
Léo : On y a joué au tout début, on a fait la Boule Noire, pour la release party de notre premier album.
Séverin : En fait, on n'y joue pas car il n'y a pas de salle intermédiaire. Soit il y a des salles pourries, soit des salles très bien. Les salles pourries on pourrait y jouer quand on veut. Les salles très bien il faudrait les louer 5000€. Du coup il n'y a pas vraiment d'entre deux, donc on ne le fait pas.
Albert : Enfin si, on aurait du le faire avec Anvil hier, on le fera avec The New Roses le 25 février au Backstage By The Mill et on jouera au forum de Vauréal avec Loudness en avril. Le 11.

Votre album est sorti en mars 2022, j’imagine que ça a été beaucoup de travail, chamboulé par le covid ?

Léo : Ça c'est clair ! On avait composé plein de morceaux depuis bien longtemps, on avait beaucoup de matière, on avait carrément numéroté les morceaux tellement il y en avait, en plus de leur noms.
Séverin : on en a enregistré 15, et on en a sorti 8 pour cet album.
Léo : Ouais, on devait être à 150 morceaux.
Séverin : c'est comme le sketch des inconnus, au bout de 2 semaines, on devait en être à 750 chansons.
Albert : On est un groupe de live à la base, enregistrer c'est pas vraiment notre truc et le fait de s'axer sur la sortie d'un huit titres, c'était un vrai boulot pour nous, ça nous a changé. Et on a bossé avec un mec talentueux à la prod, Clément, aux Studios La Batterie à Guyancourt. C'est une salle qui nous a beaucoup aidé, on fait des résidences non stop là-bas. Ce sont des gros bosseurs.
Séverin : si vous avez un groupe connu, appelez Clément ! Et Alex et Cristobald, les trois noms à retenir là-bas. Quoique, il y a deux Clément. Appelez les deux !


L'album fait 33 minutes pour 8 titres, soit le format des disques des années 80, des albums qui sortaient en vinyle, est-ce un hasard ou est-ce volontaire ?

Tous : les deux !
Séverin : On n'a pas réfléchi à la durée quand on l'a fait, on a pris nos 8 titres parmi les 15 qu'on avait enregistrés, on a trié "nan celui-là, ça ne passe pas, ..." et on se disait pas il faut en mettre 8, 10 12 ou 15, mais on a choisi les titres qui fonctionnaient le mieux. Après, les vinyles étant un support vraiment chiant, d'une durée maximale de 44 minutes environ, car si tu dépasses 22 minutes par face, tu crées une distorsion harmonique.
Léo : voila, ça c'est la partie technique et relou...
Séverin : je suis ingénieur du son à côté, à mes heures perdues.
Léo : C'est vrai que j'aime les albums pas trop longs de toute façon, 40-45 minutes c'est le mieux. C'est vrai que 33 c'est court.
Séverin : un album de 40 minutes, tu l'écoutes, tu fais "wow" et tu le remets !

C'est vrai qu'avec la démocratisation du CD dans les années 90, des groupes ont saisi l'aubaine de ce nouveau format pour faire du remplissage ad nauseam et sortir des albums de 70 minutes et plus.

Léo : Il y a un autre truc aussi, c'est que maintenant les gens ont une attention beaucoup plus courte. Avec Youtube et le streaming notamment.
Séverin : On prévoit des chansons de 30 secondes pour le prochain disque. Il y en a 7, ça fera pas beaucoup je te laisse faire le calcul !
Léo : Nan mais les gens n'écoutent même plus d'albums de 45 minutes en entier, ces gens là sont en voie de disparition. Avant écouter un disque c'était une expérience. Maintenant ils écoutent un single, wow.
Séverin : Je dirai même plus, les gens ne se posent plus pour écouter un disque, ils écoutent de la musique en faisant autre chose.

C'est vrai que dans le temps, quand j'étais ado, qu'il n'y avait pas Internet, ni smartphone, rien, je me calais avec le livret de l'album pour avoir les paroles et je faisais rien d'autre que d'écouter.

Léo : oui et tu avais l'objet à l'époque. C'est pour ça que le vinyle est revenu à la mode, les gens ont besoin de plus que la musique.
(un mec bourré passe à côté de nous et hurle "ROCK'N ROLL !")

Sans trop me mouiller, je pense que Van Halen doit...

Séverin : alors non, pas du tout.
Léo : Et Bon Jovi non plus !
Albert : les Guns'n Roses, c'est hors de question.
Séverin : Slash, je déteste, c'est du vu et revu (rires)

Ok, alors c'est quoi, les groupes ou artistes qui comptent pour vous ?

Séverin et LéoHerbie Hancock.
AlbertLettuce Funk.
SéverinLionel HamptonOscar Peterson.
Léo : J'aime beaucoup Miles Davis. Pis Damso.
Séverin : Nan mais c'est vrai que Van Halen, les Guns, on adore et ça s'entend dans notre musique. On a tous écouté ça et quand on se met les morceaux ensemble, chacun apporte ses trucs.

Votre duel de solos, justement.

Séverin : Oui, on s'est dit que ce serait marrant d'y apporter une touche de classique.

Vous avez un gros niveau technique, Séverin tu as dit que tu étais ingé-son, est-ce que vous êtes prof de musique à côté du groupe ?

Séverin : Léo oui, moi j'ai arrêté, ça ne paye pas assez.
Albert : je l'ai été aussi.
Léo : Je suis prof de batterie, mais je fais payer très cher (rires). Je suis très demandé, ça se bouscule (rires).

Je vous demanderai bien votre âge, mais je pense pas dire de connerie en disant que l'âge d'or du Glam et du Hair Metal était révolue quand vous êtes nés ?

Léo : oui, on a dans les 25 ans chacun, c'était déjà mort !

Mais alors, qu'est-ce qui a pu vous donner envie de...

Séverin : Alors déjà, nous n'avons jamais dit que nous faisions du Glam.

D'accord, ce sont les gens qui vous ont collé cette étiquette.

TOUS : exactement !
Séverin : on faisait du rock, on s'amusait bien. Et d'un coup des mecs ont commencé à nous sortir "ouah, vous faite du glam, trop bien, vous êtes les meilleurs"... On leur répondait alors qu'on faisait du Rock "olé-olé".
Léo : Il y en a qui disait "ouah, vous faites du Glam-Metal !" mais c'est faux.
Séverin : On aime bien le Metal, en écouter. Mais en jouer, c'est différent.
Léo : On se tape des gros délires, et les gens disent ce qu'ils veulent après.
Séverin : on joue plus du Rock, que du Metal.
Albert : On compose nos riffs, on fait ce qu'on aime.
Léo : il y a des gens qui s'arrêtent à la dégaine, tu t'habille de telle façon tu es de suite catalogué, peu importe ce que tu joues. Beaucoup de clichés reviennent souvent, les fringues y jouent pour beaucoup.
Séverin : On fait du Rock de maintenant, et les gens disent ce qu'ils veulent.
Albert : Et on continuera quand même.
Léo : Et les autres peuvent aller se faire foutre.

À l’heure de #metoo, ce n'est pas trop compliqué, en raison de tous les clichés véhiculés par ce style, d'être catalogué Glam ?

Séverin : Non, c'est pas compliqué. En vrai, ça ne change rien.
Léo : On chante les paroles très très vite, les gens n'ont pas le temps de comprendre (rires).

Justement, je n'ai pas encore eu le temps de me pencher sur les paroles.

Séverin : ça ne change rien dans le sens où le respect reste le respect et tu peux dire des trucs sans être irrespectueux. Si on parle de cul, on peut en parler de plein de façons. Et de tous les sens, par devant, par derrière.
Léo : Et surtout, quand on monte sur scène, on ne joue pas des gens qui ne sont pas nous-mêmes. Mais au niveau des paroles, et y'a beaucoup d'exemples qui existent dans la musique, tu peux partir du point de vue de quelqu'un qui raconte une histoire et ce n'est pas la même chose que si tu parles avec ton coeur. 
Séverin : Je ne pense pas que nos chansons manquent de respect à quiconque en tout cas.
Léo : mais elle est bien ta question, c'est la première fois qu'on nous la pose.
Séverin : Oui, merci bien, maintenant on va en parler  toute la nuit ! (rires) Vraiment, je pense pas que nos chansons posent problème, c'est assumé et ce n'est pas clivant.
Léo : Il n'y a pas d'insultes notamment.
Séverin : On n'essaie pas de faire du tort aux gens.
Léo : Et si ça arrivait, qu'ils aillent se faire ... (rires)
Albert : On fait de la musique et des concerts pour justement partager ça avec le public, le but c'est qu'ils sortent de là et qu'ils aient adoré.



Justement, les petits effets pyrotechniques sur scène, c’est fait pour ça ?

Albert : Oui, on bosse en continue sur le fait d'améliorer le show. On cherche à se faire plaisir un max, pour que ça plaise également aux gens.
Séverin : On aimerait voir un jour toutes les personnes du public porter un chapeau qui fait des étincelles.
Léo : là c'était la première fois qu'on le testé sur un vrai gros concert. Et c'est marrant de voir la différence : dès qu'il y a le feu, les gens deviennent dingues !
Séverin : c'est moi qui ait mis le feu à ses cymbales
Léo : et ensuite, quand je tape dessus, ça libère comme des petites boules de feu.

Vous aviez prévenu la salle avant ?

Léo : Oui bien sûr. Car des fois il peut y avoir des restrictions.
Séverin : Après maintenant, la majeure partie des salles sont prévues pour. Mais il faut faire gaffe, avec tout le matos électrique. Et comme on te disait tout à l'heure, le respect passe aussi par là et c'est donc normal de prévenir la salle à l'avance. Car on a envie de pouvoir revenir jouer ici une prochaine fois !

Ok, vous êtes des rockeurs et pas des gros punks.

Léo : ouais, mais on aurait quand même été très cons de cramer la salle, non !

Et donc vous repassez à Nantes en concert dans pas longtemps. Que diriez-vous aux gens qui n'étaient pas là ce soir pour les motiver à venir vous voir avec The New Roses le 26 février ?

Albert : ben regardez, elle était marrante l'interview ! Venez
Léo : Et on vient de parler de boules de feu, qu'est ce qu'il vous faut de plus ! (rires)
Albert : C'est mieux que Naruto. 
Séverin : Dans Clash of Clans, ce qui marche le mieux, c'est les boules de feu. Avec nous, c'est pareil ! (rires)

Merci, c'était parfait pour terminer cette interview.

Séverin : quoi, il n'y a plus d'autres questions ? Attends, on va t'en poser une alors ! Pourquoi tu aimes le rock ?

Bonne question ! Ça remonte à loin ça... Déjà, j'aimais bien faire chier mes parents à l'époque, c'est donc le genre de musique par excellence pour ça et surtout en 6ème, j'ai eu la chance de tomber sur un pote qui avait un grand frère, car je suis fils unique, et il me prêter des cassettes qu'il lui piquait en douce. Et la grosse révélation, je pense que ça a été un soir, allongé sur mon lit avec mon walkman, quand j'ai lancé l'album Highway to Hell pour la première fois.

Tous : ah mais oui, quel album !
Albert : c'est le premier morceau que j'ai voulu apprendre à la guitare
Séverin : pareil !

Ouais, avec cette petite vibration de la caisse claire pendant le riff sur l'intro...

Séverin : 75% des gens qui se sont mis à la guitare, c'est à cause d'Highway to Hell
Léo : les 25% restant, c'est pour Back in Black
Séverin : Leur prod à l'époque était incroyable, ça tabasse. (avec une voix de vieux) "Ah mais maintenant on fait plus ça !"
Léo : et c'est l'ingé son qui parle.

En plus dessus ils ont une tonalité 1/4 de ton plus basse que l'accordage classique.

Séverin : Alors oui, c'est parce que jusqu'à Back In Black, en fait les mecs ne s'accordaient qu'entre eux et pas par rapport au La 440hz. Donc tu peux être décalé de quelques hertz, ça sonne puisque tout le monde est sur le même rapport fréquentiel physique.
Léo : Chut ! Chiant !!!
Séverin : Si tout le monde est accordé ensemble, tu peux être entre deux notes pile poil, ça marche. Et ACDC c'est ça. Surtout à l'époque des vinyles et cassettes, où tu avais des vitesses de lecture différentes qui pouvaient également changer la note. Oh purée, c'est un beau bordel, j'en ai marre. 
Albert : ah bravo, tu nous l'a vrillé ! Merci en tout cas d'avoir lu cette interview. On s'appelle Harsh, on est dans votre salon en train de tout brûler.
Léo : avec des boules de feu, comme d'hab, et on vide votre frigo !
Séverin : et on fait des étincelles après.
Léo : mais comme on disait tout à l'heure, on n'est pas méchant (rires).
Séverin : et si vous avez des bières on est encore plus gentils ! (rires)Albert : Hey mais le bassiste n'a rien dit de toute l'interview... Allez, le mot de la fin !
Julien : Salut !

Grum (Février 2023)


Prochains concerts en France pour Harsh :
*avec The New Roses 
- 24 février 2023 au Rock'n Eat (Lyon - Event FB / Billetterie)
- 25 février 2023 au Backstage By The Mill (Paris - Event FB / Billetterie)
- 26 février 2023 à l'AK Shelter (Saint-Herblain/Nantes - Event FB / Billetterie)
*avec Loudness
- 11 avril 2023 au Forum de Vauréal (Billetterie)

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