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Intraveineuse par skype, 2021
Le premier ep d'Intraveineuse, Chronicles Of An Inevitable Outcome, nous avait beaucoup plu l'année dernière pour son approche singulière entre Post-Punk, Doom, influences gothiques, urbaines et romantiques. On s'est entretenu avec le duo composé de Benoit (Batterie) et de Timothée (Guitare) pour discuter de leurs influences, de leur manière de composer et sur l'origine du projet.
Il y a peu d’informations autour d’Intraveineuse, je voulais savoir si c’était voulu ?
Oui, ça l’est un peu, parce qu’on n'avait fait aucune annonce. Seuls les gens proches de nous savaient qu'on avait un projet en court, mais on était très discret là dessus. C'était à la fois volontaire et involontaire. C'est aussi qu'à un moment donné, on ne savait même pas si on allait sortir quelque chose, donc on ne voulait pas lancer une promo et tout un truc autour du groupe, sachant que ça n'aboutirait peut-être jamais. Quand on s'est dit qu'on allait peut-être sortir quelque chose, alors que les morceaux n'étaient même pas bouclés, on a continué à travailler comme au départ, tous les deux. A un moment c'était finalisé. Pas mal de gens proches de nous pensaient que ça n'aboutirait pas. Je ne voyais pas l'utilité de dire aux gens, on a un Facebook, un Instagram et de faire quelque chose de détaillé, ça n'a jamais été dans nos priorités. On a juste quelques photos de nous deux, pas très bien cadrées, on nous voit, mais pas trop non plus. Le fait d'être à deux, de garder cet aspect un peu mystérieux, oui, c'est un peu voulu et on entretien ce truc autour d'Intraveineuse. Après, c'est plus large quand tu écoutes le projet, on a beaucoup d'influences qui s'entendent et qui sont différentes des unes des autres. Tous les deux on aime les mêmes choses que se soit de la Pop au Rock.
Je demandais ça parce qu'en écoutant l'album, même si je l'aime beaucoup, il témoigne d’un background et d'un savoir-faire plutôt costaud, de références, qui ne peuvent pas venir de nulle part. Est-ce que vous pouvez me parler de vos précédents projets ?
Alors oui, on a eu d'autres groupes, mais dans le même genre, absolument pas. Ca s'entend peut-être qu'on a un peu de bouteille et on ne sort pas de nulle part, mais dans le genre, c'est un chalenge et une première de jouer quelque chose comme ça et d'aller jusqu'à en sortir un disque. On n'avait aucune expérience là dedans avant. On venait tous les deux du Punk Hardcore à la base et on écoute des choses différentes tous les deux également. Timothée joue dans Worst Doubt à la guitare et dans Sorcerer à la basse et on a eu pas mal de groupes avant, pas forcément excellents, mais on sait ce que c'est de jouer dans un groupe et de composer. Après pour nous, là où on s'est retrouvé, par rapport à des groupes de Punk Hardcore, on fait ce qu'on veut de A à Z et on n'a aucune limite. Je dis des bêtises, mais par exemple on peut faire un riff Doom avec de l'accordéon ensuite, on s'en fout.
Tous les deux on était dans un groupe au départ, Puis on s'était répondu sur une annonce et on a gardé cette idée de lancer un projet. On était fan de Type O Negative et c'est vrai que c'est assez rare de tomber sur des gens qui aiment ça. C'est aussi qu'on avait davantage de contraintes dans les autres formations et là comme on est deux, on peut aller dans les directions qu'on souhaite.
Le fait d'être deux doit faciliter le fait de composer et de jouer ensemble aussi j'imagine ?
Exactement, tu n'es pas obligé de questionner chaque personne dans le groupe. Tu as beaucoup plus de liberté quand tu te retrouves à deux. On est aussi parti du principe qu'on fait ce que l'on souhaite, qu'on ne doit rien à personne. Si on a envie de faire un truc comme ci ou comme ça, à partir du moment où nous on aime bien, on se fait plaisir, on essaye, ce qui explique le manque d'information sur le projet, mais on a fait ça avant tout pour nous. Avant de sortir Chronicles Of An Inevitable Outcome, on avait trois morceaux finis. Le projet date de fin 2016 / début 2017. Le fait est qu'on avait trois titres complets, enregistrés et on se demandait ce qu'on allait faire avec. Si on prenait du chant, ou non. Ca partait un peu dans tous les sens, en étant satisfait, mais sans savoir ce qu'on allait faire avec. Donc on a laissé ça en plan et on est reparti sur autre chose pour continuer et quitte à se lancer là dedans on voulait une vraie prise de décision sur notre direction artistique.
Donc les trois morceaux d'avant n'ont rien à voir avec l'album ?
Non, c'était trois facettes du départ d'Intraveineuse. C'était bien sur le coup, mais on n'était pas du tout satisfait. On a remit le nez dedans ensuite et on avait d'autres envies. C'est à partir de ça qu'on a vraiment fait ce qu'on voulait et qui est le morceau de 35 minutes qu'on a sorti. C'est bien plus abouti que ce que l'on enregistrait il y a quelques années. Les premiers morceaux n'avaient rien à voir. Par contre, ceux qui ont acheté la K7, peuvent écouter la face B et on retrouve ces démos là.

Quand même, c’est super ambitieux de partir sur le fait de composer un unique morceau de 35 minutes. C’était l’idée au départ ou est-ce que ça s’est agencé au fur et à mesure ?
On avait cette idée initiale de proposer quelque chose différent, de monter un groupe à deux, où on compose sur ordinateur et d'aller vers une direction qui nous plait et on s'arrêterait quand on devrait s'arrêter. C'était aussi simple que ça, les riffs s'enchainaient bien, on trouvait d'autres idées qui se succédaient. Bien sûr on ne voulait pas faire 24h de musique non plus (rires), mais il y avait quand même cette volonté de pousser le truc en lien avec les Quatre Saisons de Vivaldi. Les trois premiers morceaux qu'on avait composé faisaient déjà entre huit et dix minutes et flottaient sur une ou deux ambiances. On avait envie de développer les ambiances et on savait dans tous les cas et de ce qu'on avait expérimenté, que ça serait très long, mais on ne voulait pas segmenter la chose : on en a donc fait un bloc de 35 minutes. C'était à la fois une idée et un challenge d'essayer d'aller jusqu'au bout. Quand on a commencé à composer, on s'est dit qu'on voulait que ça ressemble aux Quatre Saisons, donc tu es obligé de te tenir à un morceau long pour poser les bases de chaque mouvement, surtout dans du Doom. Mais lorsqu'on a continué à composer, on s'est rendu compte que c'était plus compliqué que ça, on se mettait des barrières, tout ce qu'on ne voulait pas à la base. On a essayé de faire des choses un peu différentes, mais ça reste une seule piste, un seul bloc qui se suffit à lui même.
Tous les deux on a toujours joué dans des groupes de Hardcore même si on peut jouer des styles différents. C'est un peu grossier ce que je vais dire, mais dans le genre, tu ne vas pas pouvoir poser un passage en plein milieu avec un clavier. Comme on avait tellement l'habitude dans les groupes qu'on avait où à partir de trois ou quatre minutes ça commençait à être long, là, lorsqu'on a débuté Intraveineuse, on s'est dit qu'on prendrait le temps d'installer des ambiances, même si ça devait durer dix ou quinze minutes on s'en foutait. C'est le leitmotiv du groupe, on s'en fout, on part dans la direction qu'on veut, où on se fait plaisir, peu importe si les gens aiment ou pas. Quand j’ai écouté Chronicles Of An Inevitable Outcome, ce qui m’a sauté aux oreilles, ce sont les similitudes avec Type O Negative, vous en avez parlé un peu avant, mais plus encore, dans le son, c’est Hangman’s Chair qui ressort. Est-ce que ça fait partie pour vous de références ou d’inspirations ? Le lien avec Hangman's Chair revient beaucoup effectivement. C'est marrant parce que Medhi (Batterie) et Julien (Guitare) ce sont des gens qu'on connait depuis 17 ans, depuis Es La Guerria, Knockoutz... C'est un projet que j'ai toujours aimé avec le chanteur Keo et avec la tournure qu'ils ont pris, j'aime beaucoup Banlieue Triste qui est sorti en 2018. La tournure musicale qu'a prit Hangman's Chair ces dernières années, nous, on avait commencé en même temps à ce moment là. Qu'on nous dise qu'on ressemble à Hangman's Chair, je vois certaines idées comme les chorus, certaines références en commun, les ambiances, les trucs à la The Cure des fois... Les gens assimilent les deux, parce que c'est Français, c'est de Paris, les chorus et les ambiances sont similaires et on peut matcher ensemble, il n'a aucun soucis, mais on ne s'est jamais dit qu'on allait faire un truc à la Hangman's Chair, du tout. On comprend la filiation, on la fait vite avec pas mal d'idées. Le fait est qu'on a commencé Intraveineuse avant qu'Hangman's Chair adopte ce style là. Par contre, on n'a aucun soucis avec le fait qu'on nous assimile à eux, mais on s'est jamais dit en les écoutant : "Ah ça on va le mettre, nous on va faire ça". Nous on a d'autres idées plus larges, quand tu écoutes le projet sur 35 minutes, tu as pas mal d'influences différentes des unes des autres même si tous les deux on aime des choses qui vont de la Pop au Rock. Medhi et Julien viennent du Hardcore aussi et même si c'est pas les mêmes groupes on doit avoir un peu les mêmes références, donc ça se ressent dans ce que tu veux faire au bout d'un moment. Du coup on se ressemble sur les références mais on ne les as pas pris en influence pour ce qu'on souhaitait jouer.
Alors, c’est très personnel, mais je trouve que vous avez un feeling hyper Emo par moment dans certains passages. Dans des arpèges ou des mélodies. Alors, est-ce que c’est juste moi, ou vous bien je ne suis pas complètement con.
C'est une des choses qui est le plus revenu dans les chroniques ou les retours qu'on a eu sur l'album. On nous a dit Emo Metal aussi comme terme qu'on avait trouvé pour nous. Ca nous va, on ne peut pas le nier, j'en écoute énormément, donc il y a une influence Emo dans les mélodies ou les riffs, même si on ne pense pas à un groupe en particulier, mais ça se traduit dans l'ambiance ou dans un certain feeling. C'est aussi le l'aspect romantique Rock que l'on peut retrouver dans Type O Negative par exemple et le côté sentimental est voulu et totalement assumé. Une de mes influences pour ce projet c'est Jesu, le projet de Justin Broadrick (Godflesh) avec des guitares graves, des riffs très mélodiques, c'est assez lent... mais tu vois j'adore Oasis aussi, donc le panel d'influences est vaste. On n'a jamais discuté de ça d'ailleurs, on ne s'est pas posé de questions et on a fait ce qu'on voulait, mais sans dire qu'on restait dans un cadre définit et du coup toutes nos influences ressortent de ce projet que ça soit Oasis, Alice In Chains ou encore Pearl Jam. Vu qu'on est assez ouvert sur pas mal de styles et que c'est un groupe pour se faire plaisir, mais avec une base romantique / mélancolique, on va placer un peu inconsciemment ce qu'on écoute dedans.
Je trouve qu'il y a un aspect très urbain dans votre musique. On a envie d'écouter Chronicles Of An Inevitable Outcome seul dans la rue en rentrant le soir. Est-ce que c'était voulu ?
Oui, c'est complètement voulu. A chaque fois qu'on compose un riff mélodique par exemple, on se demande ce qui peut contrebalancer cela. On a cette sorte de dualité romantique / ville. Tim il habite à Saint-Denis, moi j'habite à Malakoff donc on est en banlieue, mais on est entouré de ça, on a grandit dans cet environnement, on est entouré de béton, donc ce côté urbain il est inévitable. Ca colle aussi avec le romantisme qu'on n'assimile pas forcément à cela de base, mais dans ce qu'on a composé par exemple avec des riffs très Doom et on vient poser une mélodie mélancolique par dessus : cette ambivalence elle fonctionne bien. On s'est aussi dit que le Doom tout seul, ça n'avait pas d'intérêt, ça peut être bien, mais ce ne nous intéressait pas et quand on a lié ces deux choses, on s'est dit que là ça marchait. De même avec la pochette qui représente un sex-shop qui est un peu l'antithèse du romantisme.
Concernant la compositions vous partez de riffs ou mélodies un peu claires ou est-ce que vous jammez pour trouver des idées ?
Depuis que Intraveineuse existe, donc 2017, on a fait deux répétitions et je ne suis même pas sur que ce qu'on ai joué, on l'ai gardé. On fait tout chez moi sur ordinateur et c'est beaucoup plus simple comme ça vu qu'on est deux et qu'on rajoute des claviers, des instruments divers et qu'on n'a pas 36 bras chacun. On se fait des sessions de compositions pure et dure devant un ordinateur pendant quelques heures. Ca nous est arrivé d'enlever deux minutes d'un passage parce que ça ne nous plaisait plus. N'importe quel passage peut partir d'une idée à la guitare, d'une partie de batterie ou de percussions et de plages ambient. On trouve aussi des choses à la guitare, mais on les joue plutôt au claviers car ça se prêtait davantage au titre. C'est principalement de la composition, d'expérimentation et d'arrangements pour aboutir aux morceaux et au final on a utilisé pas mal d'instruments même s'ils peuvent sembler un peu cachés. C'est un peu partout, tout le monde ne le repère pas forcément, mais nous on sait que c'est là. Comme on n'avait jamais décidé de faire du live au départ, on s'est dit qu'on s'en foutait et qu'on faisait ce qu'on voulait, on n'avait zéro contrainte là dessus. Du coup, on a le cul entre plusieurs chaises. Quand on a commencé à se poser sur la sortie de Chronicles Of An Inevitable Outcome, on nous a demandé ce que c'était comme style et on était bien emmerdé pour nous définir. J'ai envie de dire que c'est une chanson de Rock. Mais vu les influences inconscientes qu'on a mise dedans comme je te disais avant, ça va du tout au tout. Pour revenir à ta question on avait quand même cette envie de créer des riffs mémorables, donc forcément il y a ce côté Pop, qui rejoint la musique Emo dont on parlait car les "refrains" sont chargés en mélodies et on voulait que les gens puissent réécouter en se disant "ah ça je n'avais pas noté" et puis comme c'est un morceau assez riche, personne ne retient tous les riffs.
J'ai vu que vous aviez bossé avec Førtifem notamment pour le logo ?
Bosser c'est un grand mot, Adrien de Førtifem l'avait expliqué dans une émission de Horns Up. Le logo date de 2016 en fait. Lorsqu'on a commencé à se mettre dans le projet et qu'on s'est dit que ça allait être un side-project, on avait déjà pas mal d'idées sur les visuels, le merch etc. On connait Adrien depuis très longtemps et je lui avais demandé s'il pouvait créer un petit truc en fonction des indications qu'on lui donnait, il n'avait pas trop le temps, mais a tout de même réalisé le logo avec les seringues. On avait trouvé ça cool et on l'a gardé. Mais le projet a mis du temps pour se développer, on avait d'autres idées et ça nous était pas mal sorti de la tête entre temps vu que ça faisait quatre / cinq ans. Quand on a été prêts, on s'est demandé si ce logo marchait toujours et oui ça marchait. Ca nous a fait plaisir de garder ce logo d'Adrien parce qu'à chaque fois que je lui demandais un service il nous a toujours dit oui, il ne nous a jamais laissé en plan. Le taff qu'il a fait est top donc on est très content que ça soit avec Førtifem. Après, est-ce qu'on refera d'autres choses avec eux, pas forcément, ce n'était pas une collaboration très réfléchie où il fallait absolument que ça soit eux derrière Intraveineuse, mais ça fonctionne complètement, dans l'atmosphères du projet et la musique que l'on joue.

Et pour la pochette, qui s'en est occupé ?
Plusieurs personnes on travaillé dessus. Benjamin Dubois de Hightower a pris la photo et il en fait plusieurs sur son Instagram alors qu'il n'est pas du tout photographe. De toute manière on n'est que deux, c'est assez DIY, que se soit pour la composition, la production et les visuels, on gravite autour des gens qu'on connait. Pour l'édition, c'est Alexandre Fort qui s'en est chargé. Je le connais depuis 15 ans au moins, Adrien de Førtifem le connait très bien également, c'est un gars qui a fait les beaux-arts, qui est allé aux Gobelins et aujourd'hui il est tatoueur. On avait donc cette photo de sex-shop de Benjamin qui était trop belle. D'ailleurs, on avait plus d'idées au départ du projet sur ce qu'on souhaitait visuellement que de matériel musical. On voulait cette image urbaine, romantique, nocturne, qu'on a retravaillé en ce sens avec le logo. Tout marchait bien. Et quand tu regardes la pochette, tu vois un sex-shop, si tu ne connais pas le groupe, tu ne t'attends pas à 35 minutes de mélodies romantiques. Concernant Alexandre Fort et pour finir sur l'illustration on, ne pouvait pas juste mettre une photo, une typo et basta. Mais on savait qu'il était pris, à ce moment là, il bossait pour David Guetta, mais en une heure il nous a fait visuel sur ce magasin avec le cœur, le logo, le nom du groupe et de l'album et on a vraiment l'impression qu'il s'appelle comme ça. Il a caché de petites choses dans les rayons de la devanture, si tu cherches bien. Les gens qui ont travaillé sur Intraveineuse, c'est des gens qu'on connait depuis longtemps. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire que de bosser avec des gens comme ça.
La suite pour Intraveineuse c'est quoi ? Tu m'as dit qu'il n'y aurait pas de concerts a priori ?
C'est compliqué vu qu'on a sorti un morceau de 35 minutes et qui est très chargé et même si on a fait quelques essais de répétitions avec d'autres personnes, c'est difficile à mettre en place. Mais est-ce que ça vaut le coup de mettre en place un live à cinq ou six personnes, pour obtenir un rendu qui sera moins bien que ce que tu as sur album ? Je ne pense pas. Il y a des gens qui trouvent ça cool, mais tu as aussi des groupes de Black Metal qui ne jouent jamais en live et ça le fait. On est assez exigeants avec les autres en terme d'exécution, mais on aimerait une imagerie réfléchie. On ne veut pas arriver comme ça et jouer. Si on le fait, on veut les gens pour et le visuel qui collerait. Il y aura peut-être du live, parce qu'on aimerait bien, mais on n'y est pas encore. Quand tu as un groupe, que les gens aiment bien ce que tu fais, c'est frustrant de pas le faire. Après si c'est pour qu'on soit cinq sur scène avec de la lumière noire et qu'il ne se passe rien sur scène comme 97% des groupes, je ne vois pas l'intérêt. Ou alors on fait un truc à la Celeste (rires), mais en vrai ça déjà été fait, donc merci, bonsoir. Ca reste assez flou l'avenir d'Intraveineuse dans tous les cas. On préféra ne pas jouer que proposer un truc bancal. Il faudrait trouver de quoi et comment le faire et si ça se trouve dans un an on se lance.
On aimerait bien sortir quelque chose l'année prochaine, mais comme on te dit, Intraveineuse existe depuis 2016, donc on ne sait pas trop comment ça va se passer sur la suite. Mais quand tu bosses sur quelque chose comme ça, tu te dis que ça ne sortiras jamais, mais au final on a vraiment sorti l'album et les retours dessus sont trop cool. Donc, on n'a pas fait ça pour rien, les gars de Horns Up je les ai croisé la semaine dernière et ils me disaient qu'ils avaient hâte de voir la suite, parce qu'on avait ouvert un passage et qu'ils voulaient voir ce que vous allez amener avec Intraveineuse. Donc on se dit qu'ils ont compris là où l'on voulait mener le projet. On est que deux, on a fait ça comme ça, mais, on est quand même considéré comme un vrai groupe. On a vendu tous les exemplaires de la tape alors que je ne le pensais vraiment pas.
Vous avez aussi de nombreuses possibilités. Si vous décidez de partir sur une orientation Hip-Hop, Shoegaze ou autre, ça semblerait cohérent avec ce que vous proposez déjà.
Oui c'est vrai, vu qu'on a enfoncé plusieurs portes avec Intraveineuse ça serait cohérent dans tous les cas. On n'a pas repris à composer, mais lorsqu'on s'en parle, on se dit que ça serait bien de faire un peu de ci ou ça. Faudra aussi qu'on se concentre un peu, mais on sait où l'on va. C'est la question de quand, mais on ne sait pas. Pour des gens qui ont découvert le projet en 2021, ils ne savent pas que que ça nous a pris cinq ans. Pour eux c'est comme si c'était tout récent et qu'on avait fait tout ça six mois avant. Une fois que Chronicles Of An Inevitable Outcome est sorti, on souffle, donc on prend du temps, du recul et on verra pour la suite pour quelque chose de nouveau. On est confiant parce que l'on pourrait partir d'un riff et avec toutes possibilités et idées qu'on a, ça coulera de source. Mais pas quelque chose de 35 minutes, j'annonce (rires).
Le fait qu'on ne soit pas dans un studio, on peut passer plus de temps à chercher des choses, donc c'est un avantage et à la fois un inconvénient vu qu'on peut se disperser. Ca explique pourquoi le projet existe depuis longtemps. On en a essayé des claviers façon Daft Punk, Jean-Michel Jarre... Ce qui change maintenant depuis la sortie du disque, c'est que les gens considèrent le projet comme un vrai groupe et pas comme juste comme le fait de jouer avec un pote comme ça pour s'amuser. On joue dans Intraveineuse désormais. Il y a quelques personnes qui attendent la suite donc c'est cool ça aussi, d'autant plus que notre disque plait. L'éventuelle sortie qui pourrait arriver c'est la face B. Parce qu'on a sortie la face A que tu connais, et la face B serait une reprise, une interlude et un morceau inédit, ainsi que les trois premiers morceaux qu'on n'a jamais sorti. (NDR : la face B est sortie à l'heure de la publication de cette interview). On s'est pris un peu la tête sur la direction artistique du groupe, sur comment on allait sortir ça. Ca prendra aussi du temps pour la prochaine sortie parce qu'on vaudra de nouveau créer quelque chose d'original. On ne voulait pas juste le sortir sur Spotify ou sur une K7 lambda. L'avantage qu'on a, c'est qu'on connait désormais le processus et pour la prochaine fois on voudra faire mieux. Le fait d'être deux ça nous force a avoir des idées pour ne pas dépenser 5000€ de notre poche, mais sortir quelque chose quand même de qualitatif et original.
Merci à Clément Duboscq d'avoir rendu cette interview possible.
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