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Sordide par mail, 2022
Difficile tâche que d'ouvrir la journée sur une des scènes du Hellfest. C'est ce qui est arrivé à Sordide sous la Temple en ce dimanche 26 juin 2022, aka le jour le plus long du Hellfest (dernier jour de cette double édition et venue de Metallica). A froid, on s'est entretenus avec les membres du groupe par mail, histoire d'échanger un peu sur leur ressenti, sur la composition, mais aussi sur leurs influences.

Votre réaction après ce premier Hellfest ?
C'est très grand et il y a beaucoup de monde. Le restaurant artistes est plutôt pas mal même si un gaspacho aurait vraiment été un plus par cette chaleur.
Vous avez pu profiter un peu quand-même et voir d'autres groupes ?
Oui, on a pas mal navigué entre les différents lieux et on a pu voir des groupes chouettes sur les scènes secondaires et des groupes souvent moins chouettes sur les Mainstages.
Ça vous est déjà arrivé de jouer aussi tôt (11h) ? Même si votre dernier album s'appelle Les Idées Blanches, ça ne doit pas être évident de jouer votre musique en pleine lumière du jour ?
En général on répète le matin donc ce n'est pas vraiment un souci pour nous et la tente de la Temple occultait suffisamment la lumière du jour pour permettre d'avoir une atmosphère intéressante. A nous ensuite d'installer une ambiance quelle que soit l'heure, on espère y être arrivé.
Vous avez un pied dans le Black Metal, un pied dans le Punk. On vous retrouve à la Warzone pour votre prochaine venue ?
D'accord !
L'une des forces de Sordide réside dans ses textes et ses refrains qui sonnent très "hymne" (Je n'ai nul pays). Peut-être aussi que c'est dû au fait des plusieurs voix qui chantent. Je trouve que c'est quelque chose qui est très dur à obtenir, et encore plus avec des textes en français. C'est quoi votre secret pour composer de tels morceaux ?
C'est peut-être au contraire plus facile, pour le public francophone tout du moins, de pouvoir se sentir porté par des paroles en français et les reprendre en chœur.
Qu'est-ce qui est plus dur : écrire en français ou en anglais ?
Le français nous permet plus facilement de varier le vocabulaire et de jouer sur les nuances, mais l'anglais nous permettrait de chanter un peu n'importe quoi sans trop se prendre la tête... de plus nous n'écrivons qu'en français dans Sordide, donc la réponse à cette question n'existe pas.
Livres, films, musique... C'est quoi vos inspirations pour écrire en français ?
Livres, musique, films, discussions, observations du quotidien, de l'actualité, introspection... tout est bon pour l'inspiration.
Vos groupes préférés qui chantent en français ?
Téléphone

Jamais plus de deux ans entre vos albums. Comment vous faites pour être si productifs ?
Dès le départ il y avait une envie d'aller vite dans Sordide, avec la volonté de sortir un premier album sans passer par la case démo et sans faire trop de concerts au préalable. Après la sortie de La France A Peur, on a essayé de garder cette dynamique un peu urgente et ça nous a plutôt réussi. Pour le suivant on va peut-être prendre un peu plus notre temps, car la pause imposée par le confinement en 2020 a été assez bénéfique en terme de prise de recul.
Comment vous composez des morceaux qui sont chantés par les trois membres du groupe ? Chacun arrive à y trouver sa place ?
Nehluj compose et maquette les morceaux qui sont ensuite arrangés et peaufinés en répétition jusqu'à l'enregistrement, mais sous une forme purement instrumentale. Quand les instruments sont enregistrés, nous nous réunissions en studio pour enregistrer les voix en les répartissant selon ce qui nous semble le plus judicieux (couleur vocale de chacun, chœurs pour accentuer certains passages, etc.)
Vous avez enregistré vos albums dans des conditions "live". Envisagez-vous à l'avenir d'enregistrer différemment et d'avoir un son plus "produit"?
La formule live nous semble être la plus pertinente pour Sordide, elle nous permet de conserver les dynamiques et l'aspect vivant de notre musique. Cela ne nous semble pas incompatible avec le fait d'avoir un son "produit". C'est d'ailleurs clairement le cas pour Les Idées Blanches : Cyrille Gachet a mis en lumière notre musique par un mix et un son un peu plus précis.

Vous avez déjà fait des reprises de Renaud et Nirvana, comment ces deux entités a priori éloignées l'une de l'autre ont influencé votre musique ?
Pour ce qui est de Renaud, le texte que nous avons repris n'avait jamais été mis en musique (ndlr : Crève Salope), difficile donc de parler ici d'influence musicale. Pour Nirvana et le punk rock en général, disons que ça reflète une approche de la musique sincère et spontanée, qui se joue des codes et évite les artifices.
En parlant de Nirvana, vous avez effectué un set de reprises du groupe de Seattle juste avant le Hellfest au Rock In Bourlon. Que pouvez-vous nous dire sur cette expérience ?
L'histoire de ce cover set remonte au Roadburn : un mois avant notre venue à ce festival Walter, l'organisateur, nous a demandé si on voulait faire un deuxième set composé de reprises et qui serait annoncé le jour même. Notre choix s'est très rapidement porté sur Nirvana et la réponse du public a été assez touchante. Concernant le Rock In Bourlon, notre concert était prévu le vendredi en clôture de soirée et, suite à des annulations, le programmateur nous a demandé de ressortir le set Nirvana pour jouer également le samedi. On l'a fait avec grand plaisir même si l'exercice était un peu périlleux puisque nous n'avions pas répété depuis le Roadburn, n'ayant pas prévu de rejouer ces chansons. Tout ça a un peu chamboulé l'organisation du weekend puisqu'on avait prévu d'arriver tranquillement au Hellfest le samedi après-midi et qu'à la place on a fait la route de nuit, mais ce genre de plan spontané a tendance à nous stimuler et à nous empêcher de dire "non", même quand ce serait plus raisonnable.
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