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David Snug Par Email

Le Mans, 2016. Une délicat échange autour d'une bière à 23H amène à parler de David SNUG et de sa dernière oeuvre, La Vie est Trop Kurt. Alors on se dit que, dans la continuité du cycle dédié au lien entre la musique et la bande dessinée, on calerait bien un échange avec l'artiste. Et on se lance, on contacte David et on lui demande si c'est OK. Comme il est sympa, il nous répond oui. Alors on lui envoie les questions, il répond. Vous pouvez les lire (si si !), ce sont celles dessous, avec même les questions qui sont issues d'un esprit tordu.

Hello. Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter en quelques mots ? Question que l’on t’a posée 1000 fois : pourquoi « David Snug » ? (je triche, je connais la réponse).


Je fais de la bédé et de la musique parce que j’aime bien ça, et j’ai pris un pseudo pour faire américain. David Snug, c’était un sociologue américain qui étudiait l’addiction aux burgers parmi les classes populaires du Texas nord, et son effet sur leur comportement sexuel et politique.

Tu as une page régulière dans New Noise. Comment es-tu venu à collaborer avec eux ? Est-ce que la direction musicale du magazine était un élément déterminant ?

Pendant une tournée avec mon copain Jessica93, je suis allé jouer à Limoges et j’ai rencontré le gars qui organisait les concerts : il était infographiste pour New Noise et il aimait bien mes bédés, alors il m’a proposé de publier une page dans le journal. C’est rémunéré 100€ et ça améliore un peu mon RSA. En fait, je ne connais personne chez New Noise ; j’envoie ma page par mail et on m’envoie mes sous par virement. Il n’y a aucun contact humain, c’est les joies du monde moderne. Dans mon entourage, beaucoup de gens critiquent New Noise parce que ci, parce que ça, ou je sais pas quoi encore… Moi, je n’ai rien contre les gens qui font des trucs par passion, et j’ai l’impression que c’est leur cas.

La musique influe-t-elle sur ta manière de dessiner ? Sur le fond ou la forme par exemple.

Non.

Tu réalises des chroniques assez imagées. Comment t’es venue cette idée ?


Un jour, mon copain Tigrou, qui joue dans « End It », m’a envoyé un lien vers le bandcamp de son groupe. Je lui ai répondu : « c’est chiant ton truc, j’ai écouté un demi-morceau et ça me fait autant d’effet que du ska festif ou de la techno ». Il m’a dit que j’avais un bon esprit de synthèse et une vision de la musique qui pourrait éclairer les jeunes. Alors j’ai décidé de me lancer, et comme j’ai une page dans New Noise, on peut dire officiellement que je suis journaliste professionnel.

D’ailleurs tu as parlé du dernier Noyades, que j’ai trouvé vraiment bon également. Qu’est-ce qui te fait vibrer en musique ?

C’est quoi Noyades ? Ce qui me fait vibrer en musique, c’est quand les basses sont tellement à fond dans la boîte de nuit que ça fait trembler le parquet.

J’ai retrouvé le côté un peu désabusé de Joe Matt en lisant certaines de tes planches. Quelles ont été tes influences en BD ?


J’aime bien Joe Matt, mais il se branle trop et ça rend sourd, ce qui n’est pas très bon pour la critique musicale. Moi, je suis plus « Tintin au Congo », je trouve que ça donne une bonne idée de la mentalité de l’époque.

Comment t’es-tu retrouvé à travailler avec les éditions Même pas Mal ?

C’est parce que Yann (le graphiste) est trotskiste. Et comme je joue dans Trotski nautique, il a cru que j’étais trotskiste moi aussi, alors qu’en réalité je suis plutôt nautique.

Dans « La Vie est trop Kurt », il y a une référence récurrente à Motorhead qui remonte maintenant à quelques années si je ne me trompe pas. Tu l’évoquais en tant que « chanson calibrée pour la rébellion en stade ». Quelle est pour toi la chanson de rébellion qui représente l’essence même du symbole ?

J’ai rien compris à la question.

Tu es également musicien, comment t’es venue cette passion de la musique ? Tu avais, dans une note, parlé du D.I.Y. d’une manière assez négative (« le D.I.Y. c’est la mort du Punk »), comment vois-tu la musique ?

Là encore, je n’ai pas trop compris la question. J’ai toujours fait de la musique, je suis né en chantant du grindcore. Par contre, je n’ai jamais pris de cours de guitare ou de piano. J’apprends sur le tas, par tradition orale comme les manouches. Le DIY, ça veut tout dire et rien dire, chacun a sa propre définition. Ce qui est chiant, c’est qu’il y aura toujours quelqu’un de plus DIY. que toi. On est enfoncé jusqu’au cou dans la culture anglo-saxonne, les Américains vont même jusqu’à nous proposer une contre-culture prête à l’emploi grâce à des kits à base de « DIY » : « Support your local scene », « By The Kids For The Kids », etc.

Dans une autre interview (celle de Confliktarts), tu indiquais que le rapport du monde occidental à la musique est biaisé par cette notion de réussite. Quel est pour toi le rapport idéal à la musique ?


L’idéal, ça serait que tout le monde en fasse et qu’il y ait des concerts partout pour tout le monde. On vivrait une fête de la musique permanente, et Jack Lang aurait fait du 21 juin la Fête du Silence.

Tu es plutôt CD, mp3, tape ou vinyle ? Est-ce que tu es plus attaché à l’objet et son packaging ou uniquement à la musique ?

Mp3, rien à foutre du packaging. Tout le monde reste attaché à ce truc du bel objet, parce qu’on n’arrive pas à imaginer un partage de la musique sans aucun business autour.

Est-ce que tu as toujours eu ce point de vue sur les milieux culturels dits alternatifs ? Quel en a été l’élément déclencheur ?

Quel point de vue ?

Tu indiques être totalement détaché du Punk. Est-ce que pour toi ce mouvement doit être rattaché à une idéologie particulière ou être punk, est-ce aussi faire ce que l’on a envie quand on a envie, sans se soucier des badges, t-shirts obscurs, … ?

Étymologiquement, punk, ça veut dire un truc comme « bon à rien ». Donc je pense que les Sex Pistols sont de vrais punks parce que ce sont de sacrés bons à rien. Et les Happy Mondays aussi, ce sont de vrais bons à rien. Mais après, il y a des gens qui ont voulu politiser la scène punk pour faire tomber le grand capital. J’en suis pas sûr, mais j’ai l’impression que ça a bien foiré. Aujourd’hui, les punks travaillent à faire des petits cendriers à base de cannettes de 8.6, et ils te réclament une pièce pour acheter de la Valstar. Ou alors ils sont profs de socio et ils sortent leur guitare le week-end. La révolution n’aura pas lieu mais les gens ont bonne conscience parce qu’ils ont un patch de Minor Threat sur leur bonnet.


Tu parlais de l’anecdote du Petit Journal et de Grâce de Capitani, et par extension de l’absence d’informatif dans le Petit Journal, qui est plus un spectacle qu’un média d’information. Est-ce que pour toi ces aspects-là peuvent se retrouver dans la bande dessinée ou la musique ? 



J’ai rien compris à la question.

C’est toi qui a réalisé certains visuels de « Et mon cul, c’est du Tofu ? » ? Notamment sur leur Bandcamp il me semble.

Dac’.

Quelles sont, pour toi, les œuvres qui ont marqué ta vie (bande dessinée et/ou musique) ?

Tintin au Congo, de Hergé.

Definitely Maybe, de Oasis.


Un dernier mot pour la fin ?

Non merci, j’aime pas trop la fin.

Euka (Décembre 2016)

Le blog de David Snug. Toutes les illustrations en sont issues.
Un grand merci à Arnaud pour la bière !

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