Phil, Dog et Betov (ADX) Fall Of Summer, Torcy, le 2 septembre 2016

Au côté de Sortilège ou Killers, ADX a fait parti du fleuron et des précurseurs du Heavy/Speed Metal à la française (et chanté en français) dans les années 80. Malgré quelques pauses, le groupe n'a jamais baissé les bras et cela fait déjà dix ans que le groupe est revenu pour de bons aux affaires, avec 4 albums sortis depuis (Division Blindée, Immortel, Ultimatum et Non Serviam, sorti en juin dernier). L'occasion était trop belle d'aller à leur rencontre lors de la 3ème édition du Fall of Summer. Nous furent accueillis par Phil (chant) et Dog (batterie), rejoints rapidement par Betov (guitare), soit les trois membres de la formation originelle, et nous en avons appris beaucoup sur les 35 ans de carrière du groupe et, surtout, sur son avenir, avec la création récente de leur propre label Ultim' Records sur lequel ils s'apprêtent à sortir moult rééditions de leurs albums.



Bon, cette fin de concert au Fall of Summer a été un peu mouvementée...

Dog : Bah tu sais, on est ADX, on n'est pas Metallica. Avec ADX on peut se le permettre, avec Metallica on le ferait pas. Ils ont pris du retard au démarrage et là, dès le deuxième groupe, ça chie... On s'est expliqué après le concert, tout va bien, mais je trouve ça un peu dommage.

C'était cool malgré tout de finir de jouer Caligula jusqu'au bout !

Dog : Même s'il n'y avait plus eu de cymbales ni de guitares, on l'aurait fini a cappella ! (rires)
Phil : Si on se déplace pour jouer deux morceaux, autant rester chez nous.
Dog : Le contrat c'était 45 minutes de show, on a tenu notre engagement ! Mais bon, c'est pas très grave.

Vous avez sorti un nouvel album, Non Serviam, en juin dernier. Il envoie du lourd niveau son par rapport à Ultimatum. Qu'avez-vous changé dans votre façon de faire ?


Phil : Justement, on a énormément travaillé notre son.
Dog : Et on a changé de studio ! Avec Ultimatum, on a fait un album sympa, mais qui a un son qui ne nous représente pas ! Quand tu écoutes tout ce qu'il sort actuellement, il faut tenir la route, et quand on a sorti Ultimatum, on s'est dit "merde, c'est pas encore ça !" Ça envoyait pas assez le pâté !
Phil : C'était pas assez méchant...
Oui, les guitares ont un son chaud, rond, assez vintage dessus.
Dog : Oui, c'est sympa mais c'était pas suffisant pour nous. On a eu beaucoup de discussion avec Didier Chesneau concernant le son, en milieu d'enregistrement, en lui disant qu'on n'était pas dans la direction qu'on souhaitait. Il nous répondait "ça va le faire, ça va le faire..." Mais au final, ça l'a fait qu'à moitié. Donc il fallait qu'on revoit beaucoup de choses pour l'album suivant. On a mis beaucoup de temps à trouver un nouveau studio en région parisienne, car on ne voulait plus avoir à se déplacer à droite à gauche, on a écouté les productions sorties de ces différents studios et on a porté notre choix sur celui de Francis Caste. On a énormément discuté avec lui, il a compris exactement ce qu'on souhaitait, limite ça lui a paru complètement évident, comme il connaissait bien le groupe. Et ça a donné ça ! On a super bien bossé avec lui et le résultat est là : Ça sonne quand même pas "petite bite" (rires).



Il y a un coté très direct, sans temps mort, sur Non Serviam, c'était ce que vous recherchiez donc ?

Phil : Oui, on ne voulait pas que l'auditeur s'emmerde une seule seconde...
Dog : Et qu'à la fin de l'album il fasse "pfiou..."
Phil : On voulait une dynamique concrète et compacte !
Dog : Vous l'avez écouté ?

Oui, oui, un paquet de fois !

Phil : Et ça va ?

Oui, ça va carrément bien ! Au niveau des guitares, les riffs sont très orientés Thrash je trouve.

Phil : En fait on va vous le révéler, ce sont nous deux qui avons fait les guitares (rires).
Dog : Et ce sont nous également qui avons appris à jouer de la guitare à Betov ! Il est pas là, on va en profiter (rires). Bon sinon, on a un nouveau guitariste, ça a joué aussi.

Le passage qui me scotche le plus sur Non Serviam, c'est l'intro de La Complainte du Demeter, que vous avez jouée tout à l'heure.

Dog : C'est cool, ça reste du ADX pur jus. Parce que pour nous, groupe français, il n'est pas possible de faire un truc moyen. On a une meute de journaleux qui nous suit et dès que tu fais un truc de travers, tu t'en prends une par derrière. Le mec de Metallian, ça ne lui a pas plu, il nous a déglingué la gueule. C'est son avis, OK, mais c'était bizarre, comme si le titre de l'album en latin... Enfin voila quoi, on ne peut pas se planter, le public français est hyper exigeant avec les groupes français. Metallica qui sort une daube, on va lui dire mais c'est bon ! Un groupe français, il est mort, il reviendra pas.
Phil Non Serviam a eu un très bon accueil à l'étranger, même dans les pays d'habitude réticent au chant en français, comme en Angleterre ou aux Etats-Unis ! Dans tous les autres pays, le chant, ils s'en foutent... Enfin non, c'est plutôt que les seuls qui n'aiment pas le chant en français, ce sont les journalistes français.
Dog : C'est dommage putain. Et pourtant on a eu Trust.
Phil : On est allé joué en Grèce, en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Belgique... Si le chant va bien avec le morceau, la langue utilisée devient secondaire. Il n'y a qu'en France où c'est différent.
Dog : Mais c'est pas grave, on a l'habitude !

Du coup, malgré vos 35 ans de carrière, il y a toujours beaucoup de pression au moment de sortir un nouvel album ?

Dog : Toujours !
Phil : Oui, à chaque fois c'est comme si on sortait notre premier album.
Dog : Avec chaque album d'ADX, on est toujours attendu au tournant, c'est la folie ! Et si ce qu'on sort est moyen... Pour l'instant, Non Serviam semble être un bon album, en tout cas on tire beaucoup de fierté ! Et là on a vendu en deux mois l'équivalent d'Ultimatum en deux ans. Le son y est pour beaucoup je pense.

Le fait d'avoir monté votre propre label aussi, non ?

Dog : Certainement ! Les maisons de disque, c'est bien beau mais quand elles foutent rien derrière, ça sert à rien, une bonne maison de distribution, c'est suffisant !
Phil : Au moins on sait où on en est et on sait ce qu'il se passe.

C'était vraiment une volonté d'indépendance, vous n'êtes pas allé démarcher des labels ?

Dog : Non, car tu finis toujours par te faire baiser...
Phil : On a eu des maisons de disque qui faisaient des trucs de leur côté sans qu'on soit au courant, les rééditions pour Ultimatum n'ont jamais été faites...
Dog : Puis tu as des labels qui parient toujours sur les mêmes groupes, et toi tu arrives là... Le label chez qui on était, il y avait Mass Hysteria. Forcément ils les faisaient tourner à mort, toi tu arrives derrière, t'es le pauvre con ! "Ouais, ya un festival chez machin, ça vous intéresse ?"
Phil : On préfère travailler comme ça !
Dog : Oui, parce que la maison de disque, si on avait voulu, on pouvait sortir Non Serviam chez eux. Mais si c'était pour avoir le même boulot derrière, c'est pas la peine ! On devait faire le Hellfest, le Motocultor, tout un tas de trucs quand on a sorti Ultimatum et au final on n'a rien fait. Maintenant, on se démerde !

Avec toutes ces galères, comment vous faites pour garder encore la foi ?

Phil : Et bien d'entrée de jeu, on savait qu'être musicien ce serait pas toujours la joie et trente ans après c'est toujours le cas
[Betov nous rejoint, Dog s'adresse à lui]
Dog : Tu es allé te rouler dans l'herbe mon salaud ?
Dog : Avec le temps, on connait tellement tout ce qui se passe dans le showbiz et on en est revenu. On est des musiciens et on fait avant tout de la musique pour se marrer !
Phil : Et pour se faire plaisir.
Dog : C'est super important. Si tu veux faire de la musique pour gagner du fric en France, c'est même pas la peine ! On a une fanbase qui est toujours là, on a encore pas mal de monde qui se déplace à nos concerts, ça nous va très bien. Et si on vend plus d'albums que d'habitude, ça nous va aussi (rires). Tout ce qu'on veut faire, c'est sortir des albums et jouer !

Je disais ça aussi en pensant à des groupes comme Metallica, AC/DC, Iron Maiden... qui continuent de sortir de nouveaux albums, alors que d'autres groupes comme Twisted Sister ou Sacred Reich qui n'ont plus sorti de disque depuis des années... Passé un certain cap dans la carrière d'un groupe, est-ce encore utile de sortir de nouveaux albums ?

Dog : Il faut que les albums soient bons, c'est tout ! Metallica c'est un putain de groupe mais, perso, tous les derniers albums qu'ils ont sorti, c'est plus le feu sacré comme avant.
Phil : Ça dépend aussi des contrats qu'ils ont et des sommes qui sont mises en jeu.
Dog : Ils ont tellement de fric les mecs, au bout d'un moment tu ne peux plus avoir le feu sacré et continuer à envoyer le pâté !

Vous avez écouté Hardwired... To Self-Destruct ?

Dog : Oui, c'est bien. C'est pas extraordinaire, ça rappelle "Garage machinchose" qu'ils avaient fait, il y a pas trop de recherche, tu envoies le riff et voila ! Après c'est peut-être ce que les fans veulent. Avec ADX, tant qu'on aura de bonnes idées de chansons, on continuera de sortir des album !
Betov : Notre limite, ce sera quand plus personne viendra nous voir en concert, je pense qu'on comprendra le message. Tant que des gens continuent d'acheter nos albums et de s'intéresser à nous, ça nous motivera ! Sinon, vous avez déjà parlé des rééditions ?

Non, mais on va y venir !

Dog : On a parlé du dernier album, c'est déjà pas mal !
Phil : On n'a pas parlé d'Exécution, il est déjà sorti.
Betov : Non mais je dis ça, parce qu'eux deux, ils sont là que pour parler de sexe et d'alcool (rires). On a mis 30 ans à monter notre label, donc je voudrais bien en parler !

Oui, oui, c'est prévu, je me doutais bien qu'en montant votre label, vous aviez certainement le projet de rééditer d'anciens albums !

Phil : On va ressortir Machine Head, de Deep Purple.
Dog : Et puis deux / trois Metallica, comme ça on partira en tournée avec eux (rires).

Avant, encore une question sur Non Serviam. C'est Stan Decker qui a réalisé l'artwork, c'était déjà lui pour Ultimatum ?

Dog : Oui, oui, c'est bien ça !

Comment vous collaborez avec lui, vous lui laissez carte blanche ?

Phil : Non, on lui donne une idée de départ et il fait un premier jet à base de plusieurs croquis et ensuite on échange tout au long de la création, tu rajoutes ci, tu enlèves ça... Il a l'esprit, il sait ce qu'on attend !

Il écoute l'album en même temps pour s'imprégner de la musique ?

Betov : Alors là, aucune idée s'il travaille comme ça ! Je ne crois pas. Il me semble qu'il a dit dans une interview que la pochette de Non Serviam lui est venue d'un coup comme ça !
Dog : Une inspiration comme un flash.
Betov : Il nous a sorti le projet d'un trait !
Phil : Là on a juste pinaillé sur quelques détails, le choix des couleurs, on laisse libre court à son coté artistique.

Il faut seulement qu'il y ait une guillotine quoi ?

Tous : Ben... (rires)
Betov : Pour Non Serviam on est servi, il en a mis partout, dans la rosace de la cathédrale, partout !
Dog : Il y a même une bite j'ai vu ! (rires)
Betov : Du coup ça rend mieux sur la version vinyle car on voit mieux la pochette

Ce choix de la guillotine, c'était un symbole fort à l'époque. C'est en relation avec le fait que la peine de mort a été abolie en France à peu près à l'époque où vous avez formé  le groupe ?

Phil : Alors oui mais non, il n'y avait aucun symbole politique derrière, chacun a ses opinions.
Dog : En fait, tu prends le deuxième album de Metallica, il y a une chaise électrique sur la pochette, ça fait très ricain. On s'est dit "très français, dans le genre, qu'est-ce qu'il y a ?" On n'a pas eu à réfléchir longtemps et ça collait parfaitement avec la chanson Exécution, qui est devenu le titre de l'album. La guillotine s'imposait.
Betov : C'est plus un symbole pour le coté historique des paroles. On voulait se faire remarquer par rapport aux autres et ça a super bien fonctionné !
Dog : Oui, faut pas croire qu'on est pour la peine de mort ! On aime simplement être rasés de près (rires).
Betov : Par contre, je voudrais bien une mini guillotine pour couper le saucisson !

En parlant de guillotine, Hexecutor en a une dans son logo, vous avez eu le temps d'aller les voir jouer tout à l'heure ?

Betov : Oui, oui, on leur a fait un procès d'ailleurs (rires). Non, ils sont très cools.
Dog : On a fait une soirée avec eux, qui a été très arrosée ! Ils sont jeunes et jouent super bien, c'est très bon ce qu'ils font !

Je voudrais revenir sur un point déjà abordé. J'ai commencé à écouter du Metal et à lire la presse spécialisée au début des années 90, j'ai l'impression qu'on n'entendait quasiment pas parler des groupes français, est-ce que vous avez l'impression de ne pas avoir été assez soutenu à l'époque ?

Phil : Disons qu'il y a des médias qui ont bien parlé de nous, d'autres qui n'ont pas du tout parlé de nous et d'autres qui en ont dit du mal. Si on fait un medley de tout ça, on a quand même eu un bon accueil !
Betov : Après tu parles de 1990, c'est un peu une année charnière, nous avons débuté au début des années 80 comme beaucoup de groupes et on a eu une période faste pendant toute cette décennie et ça a décliné début 1990 et on a fait une pause en 1992. Le Grunge est arrivé à ce moment-là et le public voulait autre chose. La majeure partie des groupes français avait disparu dans les années 90, en tout cas Heavy comme nous, et ce sont des groupes comme Loudblast et la vague Death qui avait pris la relève. Maintenant les magazines, à part Gojira ou Mass Hysteria en couverture, il n'y a rien en groupe français ! Mais ils ont des impératifs commerciaux, ça se comprend.
Dog : Autant revenir à l'époque d'Enfer Magazine et de Metal Attack !
Betov : Maintenant avec Internet et les réseaux sociaux, ce n'est plus une priorité les magazines. Enfin, on aime bien y être quand même, comme on travaille à l'ancienne. Mais bon le bouche à oreille se passe plus sur internet maintenant !

On ne va pas dire le contraire !

Betov : Ben oui la preuve, heureusement que vous êtes là, les webzines pour relayer les infos. C'est autant efficace même si c'est plus glorifiant d'être sur un bout de papier pour nous, car on a connu la grande époque, où on y allait sans rien demander : Les mecs venaient nous voir, chez Metal Attack ou Enfer Magazine, pour nous interviewer et tout... Maintenant il faut les démarcher !



Est-ce que vous auriez envie aujourd'hui de retenter des chansons en anglais comme ce que vous aviez fait avec Weird Visions ?

Dog : Chanter en breton, peut-être !
Phil : Le chant en anglais, non, plus jamais ! Déjà ça n'a rien amené au groupe, voire même on a eu beaucoup de fans à l'étranger qui ont été déçus.
Dog : Oui, il y en a qui pensaient que tu chantais en allemand...
Phil : En plus ! Oui, je lis un peu l'anglais, je le comprends, je le parle très mal et je le chante très mal aussi. Faut dire ce qui est...
Betov : On partait avec un nouveau contrat sur un nouveau label et ce chant en anglais faisait partie du deal.
Phil : On devait le sortir également en français à l'époque.
Betov : Oui, ils nous avaient promis la sortie d'une version française mais on n'a jamais rien vu venir, car le contrat s'est arrêté très vite.
Phil : Il n'y a donc eu que la version de l'album en anglais.
Betov : Mais avec le label qu'on vient de monter, c'est une idée qu'on a de finir par le sortir en version française, c'est un truc qui nous trotte dans la tête.

Cool ! Oui, les paroles avaient été écrites en français à la base ?

Dog : Oui et il y a eu une adaptation des paroles en anglais.
Phil : Une adaptation et pas une simple traduction, attention !
Betov : Sur Ultimatum on a fait un test, on a repris un de ces morceaux avec les paroles en français et le résultat était plutôt bon. Donc tout est possible !
Phil : Tout. Est. Possible !
Dog : D'ailleurs si vous voulez venir chanter avec nous, on vous donnera l'adresse du studio !

Ok, je chante, mais très très mal !

Dog : Ah ben tant mieux, ça ira bien avec Phil ! (rires)
Phil : Merci...

Malgré ce qui s'est passé à la fin du concert, ça doit vous faire plaisir d'être là ?

Dog : Ce qui nous fait surtout plaisir, c'est d'être toujours là, et qu'il y ait toujours du monde pour venir nous voir !
Phil : Il y a toujours un public et il y a beaucoup de jeunes, ça se renouvelle.
Dog : Et de la scène Speed / Heavy, on est un peu les derniers représentants. Et oui, il y a un renouvellement des générations spontané, le papa qui vient avec son fils, bon il n'y a pas encore la grand-mère (rires). Donc voilà, tant qu'on peut on continuera de jouer et le jour où on sera ridicules, on arrêtera ! Je pense qu'on est loin d'être ridicules "ah si je vous ai vus cet aprèm, c'était de la merde !" (rires)

Vous passez au Pyrenean Warriors Open Air II la semaine prochaine, vous jouerez un set spécial ?

Dog : Oui, on jouera un set d'1h30, ici au Fall of Summer c'était 45 minutes. (il s'adresse à ses deux comparses) Il y a les petits vieux là qui vont bien morfler (rires).
Phil : Bah, si ça fait comme aujourd'hui, on va peut-être enlever deux ou trois chansons de la setlist (rires).

Bon, il ne nous reste plus beaucoup de temps, vous devez partir en dédicaces. Pour finir, est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur votre nouveau label, Ultim' Records ?

Betov : Ça tombe bien, j'ai une exclu pour vous !
Dog : Ah bon, c'est quoi ? (rires)
Betov : On l'a dit à personne d'autre qu'à vous pour l'instant, donc faudra vous magner de sortir votre papier !
Dog : Bon, c'est quoi !!! Putain ! (rires)
Betov : Nous allons sortir un Picture Disc de Didier "Dog" alias "jaiungrossexe.com" batteur d'ADX, une photo de lui sur scène, tout nu, quand il était tout petit ! (rires)
Dog : Sérieux...
Betov : Ça va être sympa, non ?
Dog : Pfff...
Betov : Plus sérieusement, on s'est rendu compte que beaucoup de gens gagnaient de l'argent sur notre dos, en sortant des albums en bootleg notamment, donc on s'est dit qu'on allait ressortir ça officiellement sur notre label fraîchement créé. On l'a baptisé Ultim' Records, par rapport à l'album Ultimatum et l'Ultim' Fest. Dans un premier temps on va rééditer deux albums qui sont très recherchés et difficilement trouvable : Division Blindée, sorti il y a presque 10 ans et qui sera agrémenté sur la version CD de bonus live et également réédité en version vinyle collector en couleur, et Ultimatum qui, même s'il est sorti en 2014, n'est plus du tout fabriqué par notre ancien label, Verycords, ils n'ont jamais fait de réassort. On va enfin le sortir en version double vinyle, avec des bonus également. Et vu le succès de Non Serviam, on va le ressortir en double vinyle à Noël !
Dog : OUAIS !!!
Betov : On a été très frustré par la version simple vinyle sortie en juillet sur laquelle on avait dû retirer des morceaux. Cette version double sera accompagnée de goodies inédits, ça sera un vrai coffret de noël qui sera disponible sur notre boutique Big Cartel. L'an prochain on se mettra déjà au travail pour notre nouvel album et on a donc deux autres rééditions en prévision : Weird Visions, dont on parlait tout à l'heure, qu'on souhaiterait ressortir en français, et l'album Résurrection, sorti en 1998 et qui est quasiment introuvable ! On a épuré tous les contrats qu'on avait avec nos précédents labels et on est maintenant pleinement propriétaires de notre patrimoine musical, donc autant en profiter ! Par contre, on tient à sortir tout ça à des prix raisonnables, pas à une centaine d'euros comme on peut voir maintenant pour certains groupes... Enfin, voila, je trouve ça inadmissible que nos albums n'étaient plus disponibles, donc on va se rattraper ! Mais ce sont des menteurs les deux autres là (il pointe du doigt Phil et Dog), ils sont au courant de tout ! (rires)

Donc pour l'instant, votre label n'est réservé qu'au sorties d'ADX, vous n'avez pas prévu de sortir d'autres groupes dessus ?

Betov : Pas pour l'instant, on a déjà eu des demandes d'amis mais pour l'instant ce n'est pas possible. On a un distributeur qui nous fait confiance, c'est Season Of Mist, et s'il nous fait confiance, c'est parce qu'on est ADX ! Il va falloir faire ses preuves avant de pouvoir proposer d'autres groupes. Et même un groupe comme Factor Hate (FB) mériterait largement d'être sur Ultim' Records ! Mais bon, pour l'instant on débute, on a investi beaucoup, il faut qu'on rentabilise un minimum avant. Je sais pas si cette aventure ira loin, on verra, mais en tout cas, une chose est sûre, on est jamais mieux servi que par soi-même ! Quand on voit les ventes de Non Serviam, on est super contents, on sait enfin précisément le nombre ventes, où ça se vend, à quel prix. Et là on reste en association loi 1901, donc tout l'argent récupéré est réinvesti dans ADX. On a notre matos, on est autonome, c'est une des façons de s'en sortir aujourd'hui en France ! On ne peut que recommander aux groupes qui le peuvent de faire comme ça. Nos potes de Killers ont toujours fait ça par exemple, ils produisent et vendent eux-mêmes depuis 30 ans.

Le truc à la mode en ce moment, c'est le crowdfunding.

Betov : Ce serait une solution d'extrême urgence si on devait en passer par là avec ADX. Je pense qu'on peut se débrouiller autrement pour l'instant. Si on faisait une campagne, je suis sûr qu'un tas de personnes participerait. On en est pas encore rendu là. Par contre, ce qu'il faut dire au gens, c'est de pré-commander, ça, ça rassure beaucoup ! Et en plus souvent ça coûte moins cher (rires).

Grum (Septembre 2016)


Merci à ADX pour cette bonne tranche de rigolade !
Merci à Ronnie et au Fall Of Summer pour nous avoir organisé cette interview.
Crédits :
Photos live : Nicolas Fruchart - DNF MUSIC PRODUCTIONS
Photos Interview : Olivier Landais  - OLAN Live-Pics
Interview réalisée avec l'aide précieuse de Pentacle.

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