Nesseria
par Euka (28/08/2008)
Merci à vous Nesseria pour cette interview pour Metalorgie. Tout d'abord, pouvez vous vous présenter en quelques mots?
Julien : Nous sommes juste une bande de ploucs qui font du bruit depuis quelques années :-). Notre objectif est d'y mettre le plus d'énergie et de passion possible. C'est une activité qui nous est nécessaire de toute façon. On a toujours privilégié la scène, ce qui nous a permis de voir un peu de pays (Allemagne, Suède, Finlande, Pologne, République Tchèque, Japon etc).
Jérôme et Ben sont nos Van Halen et Ingwie Malsteem maison, Greg notre Tommy Lee. Mikro crie, je fais de la tronçonneuse musicale. Thomas nous donne un coup de main pour le son dès qu'il en a le temps.
Jerome : Pour ma part j'ai intégré le groupe il y a maintenant 2 ans.
Comment se passe l'écriture des morceaux ? Plutôt un brainstorming ou alors chacun compose et vous assemblez le tout ?
Julien : Jusqu'à présent, on composait tout en répétition, "sur le tas" donc. Mais cette méthode, ou plutôt cette absence de méthode nous à beaucoup ralentis. Maintenant qu'on prépare l'album, c'est sensiblement différent.
Jérôme : Effectivement on laissé tomber la composition à l'arrache, ça ralentissait le processus plus qu'autre chose. Depuis le retour de la tournée japonaise Julien et moi multiplions les séances de composition à la maison. Nous sommes voisins, donc nous nous chargeons principalement de l'écriture, avec le but de faire quelque chose de plus cohérent. On essaye de progresser en ce qui concerne les structures, les harmonies etc. Une fois les bases jetées, on les présente au reste du groupe. On essaye de prendre du recul sur les morceaux précédents. De digérer nos influences, mais aussi de les élargir. Nous souhaitons proposer quelque chose de plus agressif, et nettement plus noir. Mais le but reste le même, c'est à dire faire des morceaux efficients sur scène.
Julien : Les morceaux du split Venosa ou Son correspondent à l'intégration de Jérôme dans le groupe. C'est pour ça qu'il s'agit un peu d'un disque de transition. On conçoit le prochain disque comme la synthèse du côté plus agressif de Dead Rodeo et le côté "mieux écrit", plus "écoutable" du Split Venosa.
Comment se passe l'intégration du nouveau chanteur (arrivé en février 2008) ?
Jérôme : On a eu pas mal de problèmes avec les cantatrices. Manque de disponibilité pour les tournées, ou une motivation laissant à désirer...
Julien : On a fait la connaissance de Mikro lors d'un petit fest. Julien, le chanteur présent sur le dernier split, n'a pas eu le choix... Il fallait qu'il bosse, qu'il paye ses factures, tu vois. On a dû s'adapter dans l'urgence. De toute façon, avoir ce genre d'activité te met forcément de façon régulière au pied du mur. Ensuite, Mikro est parti avec nous faire la tournée dans l'est, puis la Jap'.
Vous avez sorti plusieurs splits&démos, après vous être formés en 2004. A quand un album ?
Comme on le disait précédemment, notre lenteur découlait directement de notre méthode. Et on a pas mal tourné, ce qui nous laissait peu de temps pour composer du neuf. Mais l'album est en cours, on devrait enregistrer ça en décembre, encore une fois chez Neb Xort. C'est chez lui qu'on a enregistré nos splits. C'est ce qui occupe tout notre temps et notre énergie.
On ressent une grosse influence Norma Jean dans les titres du split avec Venosa. Est-ce un groupe qui vous inspire ? Y'en a t'il d'autres comme cela ?
Jérôme : c'est marrant, dans pas mal de chroniques on nous ressort cette influence... Pour ma part c'en est pas une ! Cependant j'aime beaucoup le premier mais uniquement celui-ci. Mais ça ne m'inspire pas plus que ça. Par exemple des trucs comme Trap Them me parlent carrément plus. Bref je me sens plus « inspiré » par des styles au sens large que par des groupes en particulier.
Julien : C'est comme ça qu'on se retrouve avec des sonorités plus hardcore, grindcore, black etc... Des relents de tout ça. Marrant en effet, moi je déteste carrément Norma Jean :-). C'est peut-être leur côté grenouilles de bénitier à mèches qui m'enpêche d'être objectif.
Avez vous des thèmes que vous aimeriez explorer, aborder au sein de votre musique, que ce soit au sein d'un morceau ou d'un album concept ?
Julien : Je me charge une nouvelle fois de l'écriture des paroles. Sur ça aussi, on essaye de faire mieux. C'est à dire éviter les écueils « je suis torturé », ou encore le « slogan » facile. On essaye juste d'être plus « cash », plus sincères avec notre rage, ce qu'on observe dans notre environnement direct. Pas vraiment de thème directeur donc, mais plutôt une sorte de nausée permanente.
On ressent un certain malaise dans les paroles de vos morceaux, est-ce personnel ou plutôt un constat de société ?
Julien : Effectivement il y a un malaise global. Le « retour à l'ordre », l'apathie générale, les fossés qui se creusent... Le monde entier prend un gros virage à droite, dans la peur, et tout le monde s'en branle. Il me semble impossible de ne pas avoir l'impression que tout se décompose. Si la désertion est une politique, alors oui nous sommes plus politiques que par le passé. C'est personnel parce que c'est un constat sur la société dans laquelle nous vivons chaque jour.
A l'heure d'Internet, du téléchargement et du mp3, quelle est votre position sur les lois anti-piratage ?
Jérôme : Le téléchargement est peut-être une forme de reconnaissance, bien que ses effets sur le fonctionnement des groupes soient très dommageables.
Julien : J'achète des disques dans la mesure de mon budget. Le reste, oui je le « vole »... Qui n'a jamais DL me jette le premier disque dur. Le téléchargement m'a permis de découvrir pas mal de trucs intéressants. Mais quand j'achète un disque, c'est clairement pour soutenir l'artiste; je sais que c'est nécessaire et juste.
Vous revenez d'une tournée au Japon. Comment s'est-elle passée ? Le public a bien accueilli votre musique ?
Jérôme : Oui, parfait! Le public nous a chaque fois réservé un accueil extraordinaire. On a vu pas mal de pays (sur 3 îles), tout y était vraiment différent. C'était une expérience en vraie immersion, pas un trip de touriste superficiel. Bien qu'on aie eu droit à ces choses-là aussi.
Julien : C'est clair. Tournée tarée. Si vous voulez vous faire une idée précise de ce qui s'est passé, j'ai rédigé un tour report, il est disponible sur notre myspace, dans les blogs.
Un dernier mot pour la fin ? En tout cas, merci pour vos réponses et à bientôt sur Metalorgie.
Jérôme : Merci pour votre soutien! L'album arrive à grands pas, on vous tient au courant. On y consacre toute notre énergie, chaque jour.
Julien : Longue vie à vous et merci pour l'interview. On retourne au taf tout de suite d'ailleurs.