Archspire

par Skaldmax (01/11/2021)

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Deux ans après notre interview au
Hellfest, il était temps de prendre des nouvelles d’Archspire. Le groupe défendait alors sur scène Relentless Mutation, qui a su retourner le monde du Death Metal Technique à sa sortie. Son successeur, Bleed The Future, vient de paraître chez Season Of Mist et cherche à grimper un cran plus haut sur l’échelle de la violence clinique et millimétrée. 

Salut, comment allez-vous ? Vous devez être contents de voir votre nouvel album sortir.

Archspire : Hey ! OUI ! Après deux ans et demi d’écriture et d’enregistrement, notre disque sort enfin. On a passé beaucoup de temps dessus alors on est impatients de voir ce que tous les gens en pensent. 

Bleed The Future a été votre album le plus long à composer et enregistrer, comment ça se fait ? 

C’est vrai ! On a mis environ neuf mois pour Relentless Mutation, en 2015 / 2016. Vu que c’était le premier album en compagnie de notre bassiste Jared Smith, on avait plein d’idées et on avait mis les tournées en pause pendant près d’un an pour se focaliser sur l’écriture. La démarche a été la même pour Bleed The Future, sauf que l’on a tourné en 2018 / 2019, ce qui a rallongé la période de composition. Et ce avec le même line-up, dans la même salle de répète dégueulasse. 

Avez-vous changé votre processus de création pour Bleed The Future ? 

On a fait beaucoup de démos en pré-production. Avant ça, on enregistrait nos idées à la maison et on les amenait en répète, puis une fois le titre terminé, on l’enregistrait en version démo. Mais cette fois, notre espace de répète était configuré pour enregistrer à tout moment, ce qui veut dire que l’on pouvait créer des maquettes en temps réel. On a aussi passé pas mal de temps à peaufiner ces démos, à les mixer, pour avoir une idée de comment sonneraient nos idées une fois complètement finalisées. Donc on a en quelque sorte enregistré l’album deux fois, ce qui à mon sens était la clé pour sortir un disque encore meilleur que son prédécesseur. 

Je trouve que Archspire a beaucoup d’accroches rythmiques : est-ce que c’est une de vos priorités ? Comment travaillez-vous dessus ? 

On a vraiment essayé de rendre nos refrains plus « chantables » et nos mélodies un peu plus accessibles. Quand tu joues des morceaux qui dépassent les 300bpm (ndlr : battements par minute), ce n’est pas une mince affaire. Pour ce qui est des accroches rythmiques, on se bat constamment contre nos anciens morceaux pour éviter de répéter les mêmes choses. C’est arrivé que l’on créée une super section, puis que quelqu’un remarque « Mais, c’est pas l’outro d’un de nos titres du deuxième album ? ». C’est frustrant, mais on s’en est sortis malgré tout. 

Quand j’écoute votre album, j’ai cette sensation de joie destructrice et extatique. C’est quelque chose que vois ressentez en jouant ensemble ? 

On écoute un clic (une piste audio avec un métronome) quand on joue, et on ne s’entend pas les uns les autres en live. Donc ce qu’on entend, c’est un mix de l’album, je pense que ça rend l’ensemble plus stérile et moins chaotique. C’est peut-être moins amusant et galvanisant pour nous, mais ça rend nos performances live plus solides, et on n’a donc pas besoin des autres musiciens pour se repérer. 

Continuez-vous de vous améliorer au niveau de la technique musicale ? Ou même physiquement, vue les efforts que demandent votre musique ? 

Le principe du groupe : « composer des morceaux 10 % plus exigeants que ce que l’on sait déjà jouer ». Avec ça en tête, c’est presque impossible de ne pas s’améliorer. On essaye toujours d’écrire une musique plus complexe, ce qui signifie qu’on finit par pouvoir jouer une musique plus complexe, et le cycle continue comme ça. Parfois en revanche, sortir un riff « plus difficile » ne sert pas la musique. On a donc fait de notre mieux pour aérer ces différents passages avec des mélodies plus lisibles ou des breaks. C’est une affaire d’équilibre entre les deux. 

Ce disque vous a permis de tourner vos premiers clips, dont celui de Drone Corpse Aviator. Comment ça s’est passé ? Ça fait quoi de voir son propre corps exploser en mille morceaux à l’écran ?

C’était étrange. On a vu nos propres têtes être remplies de faux sang et de cervelle, puis mises dans des réservoirs à air comprimé pour en répandre dans toute la pièce. C’était super drôle et terrifiant à la fois. On avait une super équipe de tournage et d’effets spéciaux pour la vidéo, c’est à eux et à leurs longues heures de travail que l’on doit ce clip. 

Extrait du clip de Drone Corpse Aviator. 

Une fois de plus, votre album dure tout juste une demi-heure, ce qui est à mon avis un choix judicieux. Craignez-vous de perdre votre auditeur en sortant un disque plus long ? 


On ne peut tout simplement pas composer beaucoup plus que ça ! Et malgré tout, on pense qu’il vaut mieux laisser les gens un peu sur leur faim plutôt que de leur en donner trop. Une demi-heure ou un peu plus semble être la durée idéale pour une musique aussi rapide et intense. On reste sur sept ou huit morceaux par sortie, en fonction du temps que l’on a pour composer. 

De ce que j’ai pu constater, Relentless Mutation a eu un gros impact sur votre carrière. Il est sorti il y a maintenant cinq ans, quelle importance a-t-il pour Archspire

C’est vrai. Il a généré beaucoup d’attention autour du groupe, ce que l’on doit à Dave Otero (du studio parisien Flatline Audio). Ca faisait des années que l’on voulait bosser avec lui, après avoir vu les vidéos documentaires de Cattle Decapitation en studio. On a fini par avoir un créneau dans son planning. Nous avons super bien travaillé ensemble, et nous avons renouvelé l’expérience pour ce disque. Il nous a donné plein de bonnes idées pour Bleed The Future, donc ce serait inconscient de ne pas continuer cette collaboration en espérant retrouver la même chose ailleurs. 

Merci pour le temps passé à nous répondre, tu peux conclure comme tu le souhaites. 

Stay Tech !


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Hi, how are you doing ? You must be happy to see your new album released. 

Archspire : Hey there! YES ! After two and a half years of writing and recording, our new album is finally releasing! We spent a ton of time on this one, very excited to see what everyone thinks.

Bleed The Future was your longest album to write and record, how come ?

That's true! We wrote our previous album Relentless Mutation in about nine months, during 2015 / 2016. It being our first album with our bassist Jared Smith, we had a ton of new ideas incoming, and the band took nearly a year off of touring to focus solely on writing. The writing process for Bleed The Future was similar, except that we took breaks to tour during 2018 / 2019, so it extended our writing period. Same lineup, same disgusting dirty jamspot. 

Did you change anything in the writing process for Bleed The Future ?

We utilized a lot more pre-production demoing this time around. Previously we would record ideas at home and bring them to rehearsal sometimes, and once the song was finished, we'd record a demo of the track. This time, we had our entire rehearsal space setup for on-the-fly recording, which meant we could demo ideas in real-time. We also spent a lot more time tweaking those demos, mixing them, and trying to get a feel for how they might sound as a finished product. So, essentially we recorded the album twice, which I feel was the key to making a better record.

I think Archspire has a lot of rhythmical hooks : is it one of your priorities ? How do you work on these hooks ?

We really tried hard this time to make our choruses more "singable" and the main melodies a bit more accessible. When you're playing songs at 300bpm+, this isn't exactly easy to do. In terms of rhythmic hooks, we're constantly in a battle with our existing material to avoid being deritative. There would times where we'd write a section, and it'd sound really great! Only to have someone say "hey, isn't that the outro of something off our second album?" It's frustrating, but we made our way around it.

When listening to your album, I get a feeling of joyful, ecstatic sonic violence. Do you feel it too when you play together ?

We listen to a click track (metronome) while we play, and we don't hear eachother during a live set. So what we're hearing is a mix of the album, and I think that makes the whole thing more sterile and less chaotic. It might take some of the energy and excitement out of it for us, but it means our live performances are much more consistent, and we don't have to rely on eachother for cues.

Do you still improve technically as musicians ? Or even physically ?

The band is based around "writing 10% above your skill level." So, with that in mind, it'd be pretty impossible to not get better at your instrument. We are always writing harder music, which means we can play harder music, and the cycle continues. At some point however, writing a "more difficult" section or riff isn't the best thing for the music. So we did our best this album around to temper the difficult sections with clearer melodies and breaks. It's a constant balance between the two.

This album was the occasion for you to shoot your first music videos, including the one for Drone Corpse Aviator. Can you tell us about how it went ? How does it feel to see your bodies exploding on camera ?

That was a bizzarre experience. We saw our own heads get filled with fake blood and brains, and then put onto an air compressor tank and blow chunks all over the room - that was hilarious and terrifying all at once. We had such an amazing crew of FX and film people that made the whole video possible, it's 100% owed to them and their long days. 

Extract from Drone Corpse Aviator music video. 

Once again, your album lasts no more than half an hour, which is a clever choice in my opinion. Are you afraid you might lose the listener's focus with a longer record?

We simply can't write much more than that! Although we do feel that it's better to leave people wanting another song than give them too much. A half hour or just over seems the right amount of music for stuff this fast and intense. We usually sit around seven or eight songs per release, depending on how much time we have to compose.

From what I see, Relentless Mutation had a huge impact on your career. Now that it has been out for five years, how important was that album for Archspire ?

That's correct, it really brought a ton more attention to our band, which we owe a lot to Dave Otero (Flatline Audio.) We had wanted to work with him for years, since watching the Cattle Decapitation studio documentaries, and we managed to get a spot in his schedule. We worked perfectly together, and we did it again for this record. He gave us a ton of great ideas for the last album, so it'd be crazy to give up that repoire in hopes we'd find it with someone else.

Thanks for your time, you can conclude with whatever you want.

Stay tech!

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