Suffocate For Fuck Sake
par Euka (26/05/2021)
Suffocate For Fuck Sake fait partie de ces groupes énigmatiques dont on sait peu de choses. Un line-up assez flou, Quatre albums autour de concepts assez sombres et surtout un mix entre Post-Rock, Postcore et Screamo. Rencontre avec Sebastian et Tommy, deux des musiciens qui composent le comboVersion anglaise plus bas / English version below
Hello Suffocate For Fuck Sake! Comment allez-vous ?
Sebastian : Hey, je vais bien. Merci !
Tommy : Très bien en ces temps étranges.
Vous avez choisi de ne pas révéler qui vous êtes, mais nous pouvons trouver des informations dans certaines interviews que vous avez données, comme le fait que vous êtes composés de membres de Shirokuma et ioseb. Pourquoi cette décision ?
Tommy : C'est une chose à laquelle nous n'avons pas pensé, mais qui s'est produite tout seul. Au début, nous voulions laisser la musique et les interviews rester au centre, mais ensuite, cela s'est en quelque sorte produit tout seul. C'était quelque chose que nous n'avions pas vraiment réfléchi.
Sebastian : Nous considérons notre musique et notre art comme le point central de notre travail créatif, pas nos visages ou nos noms. Mais en effet, tu as raison. SFFS comprend des membres des deux groupes mentionnés, même si ceux-ci ne représentent que 3 membres sur 7. Les autres membres sont également actifs sur la scène musicale depuis 2 décennies.
Votre nouvel album se concentre sur 4 chapitres: Mickael, Mia, Adam et Martina. Pouvez-vous en parler ? Je peux supposer que Fyra, qui signifie «4», leur est lié.
Tommy : Exactement. 4 chapitres. 4 personnes. Tous les 4 traversent différents types de problèmes liés à la toxicomanie et je pense que tout le monde peut s'identifier un peu aux histoires racontées. Mikael du chapitre 1, était mon meilleur ami en grandissant et c'est aussi ainsi que je suis entré en contact avec les interviews et que j'ai découvert plus tard les autres.
Sebastian : Et c'est aussi notre quatrième album;)
Pourquoi avez-vous choisi d'utiliser le suédois pour les mots parlés et l'anglais pour le chant? Peut-être parce que vous parlez couramment suédois ?
Sebastian : Sur nos premiers albums, l'inspiration est venue de différentes interviews et podcasts, qui étaient en suédois. Nous voulions utiliser les pistes audio originales et ne pas faire de traduction en anglais, c'est pourquoi elles sont en suédois. En les intégrant dans les chansons, je me sentais vraiment bien, car l'accentuation et le son de la langue suédoise sont vraiment intéressants. Nous avons également pensé que cela pourrait sembler un peu plus mystique car tout le monde ne le comprend pas. Mais au sein du groupe, nous en avons déjà discuté, afin de savoir si nous allons continuer avec ça ou peut-être essayer une autre langue.
Qui a réalisé le graphisme de cet album ? Avez-vous eu des demandes spécifiques ou avez-vous laissé l'artiste écouter votre album avant sa sortie ?Tommy : Nous faisons toutes les illustrations nous-mêmes. Cette fois, nous voulions avoir un symbole fort qui avait également une signification de la musique elle-même, nous avons donc imaginé ce symbole construit ensemble par 4 icônes différentes représentant la drogue, l'alcool, le jeu et la nourriture qui sont les sujets des différents chapitres.
Vous avez ajouté des composants électroniques. Comment les avez-vous intégrés ?
Sebastian : Nos influences musicales sont assez variées. Surtout nos gars aux synthés qui ont beaucoup d'influences électroniques. En composant les titres de l'album, il est ressorti que ces composants s'intègrent parfaitement aux autres compositions.
Tommy : C'est quelque chose que nous nous sommes fixé comme objectif depuis le tout début. C'était assez difficile de trouver un équilibre pour qu'il y ait de la place pour les parties électroniques avec les parties de guitare. Mais je pense que nous avons finalement trouvé un bon mix.
Je trouve qu'il y a quelque chose de très mélodique dans votre musique, en grande partie dans une veine post-rock avec l'ajout de voix parlées au-dessus. Je trouve cet album très riche, musicalement mais aussi émotionnellement parlant. Cela ressemble à Godspeed You Black Emperor, Cult Of Luna, Sigur Ros,… Comment s'est passée la phase de composition ?
Sebastian : Merci pour ces mots. Je suis content que tu apprécies l'album. Les trois groupes cités correspondent exactement aux groupes, qui nous ont influencés, ainsi que notre écriture au cours des 15 dernières années. Nous aimons combiner les éléments les plus lourds du post-métal avec les parties longues et constructives du post-rock et combiner cela avec des paysages sonores expérimentaux et ambiants.
Tommy : La phase de composition est toujours très sauvage. Je pense d'abord que nous essayons juste de faire un EP, mais après avoir commencé à écrire et tenté de trouver le bon équilibre, nous avons en quelque sorte élargi le projet jusqu'à avoir composé plus de 80 minutes de musique. Normalement, nous voyons assez large lors de l'écriture de notre musique, puis nous essayons de tout rassembler en un seul morceau en mélangeant l'un à l'autre.
Quels sentiments souhaitez-vous créer avec votre musique ?
Tommy : C'est une question difficile. Différentes personnes ressentent des choses différentes en écoutant notre musique et nous ne visons pas un certain sentiment, mais nous voulons que les auditeurs ressentent de l’espoir, je suppose. Comme s'ils n'étaient pas seuls. Avec les contrastes de la musique, nous pouvons rendre toutes les émotions plus extrêmes. Comme si une partie de piano calme venait après un crescendo plus chaotique, alors le calme devient encore plus calme.
J'ai beaucoup aimé les paroles de Fyra, surtout parce qu'elles sont accessibles et donnent vraiment une impression d'expérience de la vie réelle. Chacun des chapitres semble se terminer de manière positive, même s'il s'agit d'une dernière phrase. Comment avez-vous écrit ces paroles ?
Tommy : Eh bien, nous avons essayé d'entrer dans le vécu des différentes personnes et de leurs problèmes en mélangeant leurs histoires avec leurs propres expériences vécues autour du sujet de la toxicomanie pour avoir des paroles qui restent très proches du sujet et de l'histoire des spoken-words. Le plus grand objectif était de se concentrer davantage sur les histoires de spoken-words.
Y a-t-il des œuvres, qu'elles soient musicales, cinématographiques ou visuelles (par exemple peinture) qui pourraient être similaires à Fyra ? Ou qui aurait pu avoir une influence là-dessus ?
Tommy : Non, pas vraiment. Mais en général, nous sommes inspirés par la musique de film et la manière dont elle est structurée, différemment de la musique "normale".
Quels sont tes projets ? Fyra vient de sortir, les tournées sont difficiles mais j'imagine que vous avez déjà des idées ?
Sebastian : Nous avions quelques concerts / festivals confirmés pour cette année, mais il est impossible d'y jouer. Nous n'avons pas eu l'occasion de répéter ces derniers mois et la situation est encore floue, si voyager sera possible dans les prochains mois. Pour l'année prochaine, nous prévoyons enfin de tourner en Suède (nous n'avions jamais fait ça avant). Je suis à peu près sûr que certains festivals et peut-être une autre tournée auront également lieu. En attendant, nous laisserons à nouveau couler notre créativité. Voyons voir ce qui en sort ;)
Je vous laisse le dernier mot et vous remercie pour cette interview. Fyra est un super album, et je l'adore vraiment !
Sebastian : Merci beaucoup pour ton intérêt et l'opportunité pour cette interview. J'ai vraiment apprécié les questions.
Version Anglaise / English Version
Hi Suffocate For Fuck Sake ! How are you ?
Sebastian: Hej, i am doing good. Thanks!
Tommy: Just fine in these strange times.
You chose not to reveal who you are, but we can find some information in some interviews you gave, like the fact that you are members of Shirokuma and ioseb. Why this decision ?
Tommy: This is something we didn’t through but just something that happened by itself kind of. At first we wanted to let the music and interviews stand in focus but then it kind of happened by itself. It was something we didn’t really thought through.
Sebastian: We see our music and art as the focuspoint of our creative work, not our faces or names. But indeed, you re right. SFFS features members of both mentioned bands, even if those only represents 3 of 7 members. Also the other members are active in the music scene since 2 decades.
Your new album is focused on 4 chapters : Mickael, Mia, Adam and Martina. Can you speak about them ? I can presume Fyra, which means « 4 », is linked to them.
Tommy: Exaclty. 4 Chapters. 4 People. All 4 going through different kind of problems linked to addiction and I think everyone can relate a bit to the stories being told. Mikael from Chapter 1, was my best friend growing up and this is also how I came in contact with the interviews and later also discovered the rest of them.
Sebastian: And also it is our fourth album ;)
Why did you choose to use Swedish for spoken-words, and English for singing ? Maybe because you are fluent in Swedish ?
Sebastian: On our first albums the contentual inspiration came from different interviews and podcast, that were in swedish. We wanted to use the original audio tracks and not to do a translation into english, so thats why they are held in swedish. With integrating them into the songs it felt really good, cause the accentuation and sound of the swedish language is really interesting. We also thought it might sound a bit more mystic, when not everyone understands it. But within the band we already discussed, if we will continue with this or maybe to try a different language.
Who did the artwork for this album ? Did you have any specific requests or did you let the artist listen to your album before its release ?
Tommy: We do all artwork ourselves. This time we wanted to have a bold symbol that also had a weeping meaning from the music itself so we came up with this symbol built together by 4 different icon representing drugs, alcohol, gambling and food which are the topics of the different chapters.
You added some electronic parts. How did you integrate them ?
Sebastian: Our musical influences are pretty wide ranged. Especially our synth guys have a lot of electronic influences and while composing the songs for the album, it came out, that they fit perfectly to the other compositions.
Tommy: This was something we put up as a goal from the very beginning. It was pretty hard finding a balance so that there is room for electronic parts together with the guitar parts. But I think we finally found a good mix.
I find there is something very melodic about your music, largely in a Post-Rock vein with the addition of the spoken vocals above it. I find this album very rich, musically but also emotionally speaking. It sounds like Godspeed You Black Emperor, Cult Of Luna, Sigur Ros,… How was the composing phase ?
Sebastian: Thanks for your words. Glad, that you enjoy the album. With the three bands above you exactly match bands, that formed us and our songwriting in the last 15 years. We like to combine the heavier elements of postmetal with the long and upbuilding parts of post-rock and to combine this with experimental and ambient soundscapes.
Tommy: The composing phase is always very wild. I think first we we’re just aiming at doing an EP but as we started writing and was trying to find the right balance we kind of expanded the project until we landed over 80 minutes of music. Normally we shoot pretty wide when writing our music and then we try to put everything together into one piece by mixing it into eachother.
What feelings do you want to create with your music?
Tommy: That’s a hard question. Different people are feeling different things while listening to our music and we are not aiming for a certain feeling but we wan’t the listeners to feel hope I guess. Like they are not Alone. With the contrasts in the music we wan’t to be able to make all the emotions more extreme. Like if a calm piano part comes after a more chaotic crescendo, then calm becomes even calmer.
I really liked Fyra's lyrics, especially because they are accessible and really give a sense of real life experience. Each of the chapters seems to end in a positive way, even if it is on a last sentence. How did you write these lyrics?
Tommy: Well we tried to get into the situation of the different persons and their problems by mixing up their stories with own lived experiences around the topic of addiction to have lyrics that stay very close to the topic and the spoken word story being told. In the biggest goal was to put more focus on the spoken word stories.
Are there any works, whether musical, cinematographic or visual (eg painting) that could be similar to Fyra? Or who might have had an influence on it?
Tommy: No, not really. But in general we are inspired by film music and how it is structured differently to normal music.
What are your projects ? Fyra has just been released, touring is difficult but I imagine you already have some ideas?
Sebastian: We had some live shows / festivals confirmed for this year, but it is impossible to play them. There were no opportunities for us to rehearse in the last months and the situation is still vague, if traveling will work in the next months. For the next year, we plan to tour sweden finally (we never did that before). Pretty sure, that some festivals and maybe another tour will also happen. In the meantime we will let our creativity flow again. Let's see, what comes out of that ;)
You’re free to add any other comment, and thanks you for this interview. Fyra is a great album, and I really love it!
Sebastian: Thanks alot for your interest and the opportunity for this interview. Really enjoyed the questions.
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