Oranssi Pazuzu
par Pentacle (15/04/2020)
Mestarin Kynsi, le prochain album d'Oranssi Pazuzu, sort dans quelques jours chez Nuclear Blast Records. Plus mystérieux, plus expérimental, mais toujours aussi opaque, il promet de belles heures à qui voudra décortiquer leur musique de plus en plus éloignée du Black Metal. On a voulu s'entretenir avec Jun-His, guitariste et chanteur du groupe, au sujet de ce dernier album, mais aussi revenir sur le projet Waste Of Space Orchestra, ainsi que d'essayer de creuser ce qui fait d'Oranssi Pazuzu un groupe résolument à part.
Salut Jun-His, ravi d’échanger avec toi sur le nouvel album d’Oranssi Pazuzu. Avant d’en parler je voudrais revenir sur Waste Of Space Orchestra. Etait-ce quelque chose que vous vouliez faire avec Dark Buddha Rising ou est-ce que Walter du Roadburn vous a demandé de monter ce projet pour le festival ?
Jun-His (Guitare / Chant) : Oh, en fait on avait déjà enregistré des choses avec Dark Buddha Rising, on avait un peu de matériel de côté et Walter est venu nous parler pour nous demander si on ne pouvait pas faire un set collectif avec les deux formations, en tout cas créer quelque chose d’unique pour le festival. L’idée de concrétiser cela est venue de lui et forcément on était super motivés, même si ça représentait beaucoup de boulot pour chacun de nous. Et effectivement, ça nous a demandé beaucoup d’implication, car on voulait créer quelque chose d’assez ambitieux, ne pas se reposer sur simplement un jam de nos deux formations. On souhaitait davantage créer une pièce construite comme un album en définitive, avec un début et une fin. On avait déjà eu l’idée avant bien entendu, de construire quelque chose d’unique, donc on avait commencé à travailler dans cette optique, à mettre des idées de côté sans trop savoir qu’en faire et la demande du Roadburn en a été le déclencheur.
Donc vous n’êtes pas vraiment de partis de jams pour créer cet album ?
Non, comme je te disais on est plutôt partis sur plusieurs thèmes pour structurer l’ensemble et c’était intéressant de créer à partir de ce genre de motifs. Le fait d’avoir une deadline pour le Roadburn ça nous a beaucoup aidé, sinon on n’y serait jamais parvenus.
Combien de temps avez vous eu pour composer cet album avant le concert ?
Quelque chose comme huit ou neuf mois. Donc oui, on a dû s’y mettre rapidement et ce n’est pas évident quand tu composes un album avec dix musiciens (rires).
Et vous étiez dix sur scène, j'imagine c’était compliqué de tous vous faire sonner correctement ? Quelle expérience as tu tiré de ce concert ?
C’était un vrai défi de rendre cette création sur scène et on a pas mal répété en Finlande avant le concert, on l’a même joué sur scène - peut-être pas aussi grande que celle du Roadburn, mais similaire tout de même - pour s’entraîner. Et puis on a fait ça parce qu’on voulait aussi voir ce que ça allait donner avec les projections derrière nous. C’est Kalle-Erik Kosonen qui s’est occupé des visuels et on voulait voir ce qu’allait donner l’ensemble, quitte à corriger certaines choses, avant de jouer au Roadburn. Heureusement, Walter a été vraiment très sympa pour que l’on puisse faire quelques répétitions dans la salle quelques jours avant le festival, pour qu’on puisse se rendre compte une fois sur place si tout était OK, au niveau des balances aussi, pour que tout soit bien équilibré. Sans ça, honnêtement, ça n’aurait pas été possible. Il y avait trop de monde impliqué là-dedans, trop de paramètres à gérer. En général, tu sais, tu as à peine une heure pour faire des balances ou quoi, ça n’aurait pas fonctionné, donc on est très contents qu’ils nous aient accordé plus d’attention que d’habitude sur ce type de projet.
Après, j’étais quand même nerveux et stressé avant de monter sur scène, pas tant par rapport au concert en lui-même, mais pour tous les aspects techniques que tu ne gères pas toi-même une fois le set commencé. Et puis tu as toujours la crainte de qu'il y ait un truc qui déconne, de casser l’atmosphère qu’on essaye d’instaurer et ensuite c’est foutu pour revenir dedans. Mais heureusement tout s’est bien passé et c’était une super expérience pour nous tous. En plus de ça, j’ai aussi pu vivre le fait d’arriver sur scène comme un groupe - ou une sorte d’orchestre - tout à fait nouveau aux oreilles du public. On n'avait jamais joué une seule note avant devant un public, donc tu dois redoubler d’efforts pour avoir l’attention de l’audience, en plus du fait d'être le premier groupe à ouvrir sur le festival, mais oui c’est très grisant et unique comme expérience !
J’imagine que c’était logique d’en faire un album après ce concert du coup ?
Oui complètement, car Syntheosis avait été pensé comme un album, à la base. On y avait déjà pensé en amont du concert et ça aurait été vraiment dommage de laisser le truc inachevé, du moins, comme on l’avait imaginé. Donc on s’est rendus dans un studio où il y avait une salle suffisamment grande pour qu’on puisse tous jouer ensemble et réaliser les prises lives, puis on a fini de travailler dessus dans un studio plus petit à Tampere afin de bosser sur le reste et de rendre les choses du mieux possible. On a travaillé avec Julius Mauranen qui avait déjà enregistré et mixé l'album Värähtelijä.
Est-ce que c’était compliqué de l’enregistrer, de retrouver les mêmes sensations ou la même ambiance que vous aviez eu sur scène au Roadburn ?
Pas vraiment parce que tous les morceaux avaient déjà été composés et la plupart des arrangements également. Donc on a finalement enregistré les morceaux de manière assez basique comme on les avait composés précédemment pour le festival et on a ajouté quelques arrangements pour fignoler les titres, puis rejoué certaines parties bien sûr. Mais l’ossature était là, donc on avait juste à la recréer et revivre ce qu’on avait déjà fait, mais ce n’était très difficile. Par contre, il y a eu pas mal d’étapes de mixage à cause du nombre d’instruments et pour que l’ensemble fonctionne quand tu écoutes l’album chez toi. Mais le fait est que de jouer et d’enregistrer a été très agréable et c’est sans doute l’un des enregistrements qu’il m’a été le plus facile de faire. On avait répété de nombreuses fois, on l’avait déjà joué en live, donc au final, je n’avais plus qu’à le retranscrire sur album en studio, sans même passer par les étapes de post-production ou des choses du genre.
Parlons à présent du nouvel album, Mestarin Kynsi. Pour ce disque, il me semble que vous utilisez plus de claviers que de riffs de guitare. Est-ce que c’est quelque chose avec laquelle tu es d’accord ? Etait-ce une orientation que vous souhaitiez prendre après Värähtelijä ?
En quelque sorte oui, surtout après Waste Of Space Orchestra et le mur que de son que nous avions obtenu en jouant à dix musiciens. Là, en se retrouvant à cinq, ça change du tout au tout et puis de toute manière on avait eu l’impression d’être allé au bout de quelque chose. Donc nous souhaitions prendre une autre direction avec Oranssi Pazuzu et ça a débuté quand on a commencé à composer cet album ensemble. Nous voulions avoir un son plus précis peut-être, en tout cas avoir plus d’espace entre chaque élément de notre musique. Cette espèce de truc tentaculaire, plus flottant, mais aussi plus discernable, tout en gardant les éléments psychédéliques de notre identité, mais en s’éloignant du mur de son et des compositions peut-être plus frontales qu’on avait enregistrées précédemment. Effectivement il y a plus de claviers et aussi davantage d’éléments samplés, mais tout est organisé pour avoir une configuration live et dans le fond, on a toujours utilisé ce genre de procédé. Il est peut-être ici, davantage exacerbé, car nous voulions surtout réaliser un album très organique et développer des thèmes futuristes en même temps.
Ceci dit, ce que tu mentionnes comme des parties jouées par des claviers sont probablement des riffs de guitares, mais tu vois, moi-même je ne saurais pas tout le temps te dire la différence entre les deux (rires). Le fait est que notre second guitariste, Niko Lehdontie, joue ce genre de choses grâce à pas mal d’effets ajoutés sur sa guitare, donc on est plus partis sur ce genre d’éléments. Dans tous les cas, nous ne voulions pas rajouter de gros riffs lourds ou avoir un son hyper massif, mais tester des choses différentes que de se focaliser sur des choses très riffées.
Est-ce que tu dirais que c’est un album plus Electro ? Je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais c’est la sensation que j’ai eu en l’écoutant.
Je vois ce que tu veux dire, il y a une part de ça. Car je crois que la musique électronique a été une grosse influence pour nous pour cet album, pas nécessairement dans la manière de sonner parce qu’on en est quand même très éloigné, mais peut-être d’avantage dans la manière de le construire et dans les structures. Tu vois, je suis un grand fan des disques de The Chemical Brothers des années 90. J’apprécie ce type de disques et de musique, qui donnent l’impression de « couler », de se répandre, quand tu ne sais pas trop où commence le morceau et quand il s’arrête. Il faut que tu aies un élément qui arrive dans la dernière partie qui te fasse remémorer le début, quelque chose de suffisamment subtil, que tu n’avais pas remarqué avant, mais tu t’en aperçois tout de même à la fin quand il revient. Il y a ce type d’éléments sur Mestarin Kynsi, qui amorcent, préviennent de ce qui va se passer ensuite. On a également essayé, de faire changer des parties, même si c’est réalisé de manière parfois un peu brutale ou soudaine, que ça garde une forme de cohérence, qu’il y ai cet effet de surprise, mais pas totalement non plus.
Quelle est la part d’improvisation dans cet album ?
Il y a toujours une part importante d’improvisation dans nos albums, même lorsque l’on compose, comme ici pour Mestarin Kynsi. La majeure partie des titres avaient déjà été composée au préalable, on souhaite toujours garder les morceaux ouverts. Ca va être un riff principal par exemple, ou certains accords, enfin peu importe ce qui est joué, mais c’est la ligne directrice que va remarquer et suivre l’auditeur, mais il va aussi s’’apercevoir qu’il y a d’autres choses qui se passent et qui gravitent autour de ces éléments principaux. C’est habituellement là qu’on trouve la partie principale de ce que l’on improvise. Ceci étant, nous utilisons aussi beaucoup d’improvisation et de jams pour trouver de nouvelles idées. Même lorsque l’on enregistre des démos chez soi et qu’on va au studio de répet, ça a tendance à vraiment modifier le matériel de base et l’idée qu’on avait en tête au départ. On essaye de trouver, en quelque sorte, l’aspect magique d’un riff, mettre le doigt sur le truc qui fait que : « pourquoi est-ce que ça, ça fonctionne aussi bien ? ». Bien souvent on ne s’en rend pas compte, on réalise simplement sur le moment, c’est presque imperceptible. Et surtout on ne veut pas trop analyser ce que l’on joue, si telle ou telle partie fonctionne ou si tel élément pourrait aller avec ce riff là, dans tel morceau, ou alors si on combine ça et ça. On le fait forcément, mais il faut que ça vienne de manière naturelle. Parfois, on essaye de jammer et ça ne vient tout simplement pas, on n’a pas d’idée qui se dégage, à l’inverse de cet album, où on avait déjà du matériel de côté et on a travaillé et jammé là-dessus. C’était un peu différent d’avant dans le sens où l'on avait plus travaillé en amont, on avait plus d’idées de création qu’on avait préparées chez nous. C’était un procédé un peu différent dans la manière d’approcher la composition d’un album car nous ne voulons pas répéter les mêmes choses encore et encore. Sur Värähtelijä on avait réalisé beaucoup de sessions de jams qu’on avait enregistrées et on a passé pas mal de temps à trouver ce qui pouvait fonctionner ensemble, à tester des combinaisons de compositions, mais il fallait être tous les cinq dans la même pièce pour cela. C’était impossible pour nous de s’envoyer telle ou telle partie, puis que quelqu'un rajoute son idée. Il fallait qu’on le fasse physiquement tous ensemble, de manière old school (rires).
Mestarin Kynsi va sortir en avril chez Nuclear Blast Records. C’était la fin de votre contrat avec les labels Svart Records et 20 Buck Spin ? Par ailleurs, est-ce qu’ils vous ont imposé certains choix pour cet album. Comme une deadline, ou des choix de production par exemple ?
Avec Svart Records nous avons sortis trois albums dont le Waste Of Space Orchestra et avec 20 Buck Spin nous avons sortis deux opus ainsi que les rééditions des précédents disques. Donc c’était le bon moment pour essayer quelque chose de différent, car nous ne sommes pas un groupe qui aime rester trop longtemps au même endroit, donc c’était le bon timing pour passer sur un plus gros label et tenter l’expérience. Étonnamment, c’est Nuclear Blast Records qui s’est montré le meilleur des choix possibles car je crois qu’ils comprennent quel genre de groupe nous sommes et ce qui nous intéresse artistiquement : ce qu’on pourrait faire et ce que l’on ne devrait pas faire. C’est pour cette raison qu’on a signé chez eux. A mon avis, c’est une bonne chose que de plus gros labels commencent à s’intéresser à des groupes plus underground, à pourquoi ce sont des groupes respectés dans ce genre de milieu et qu’est-ce qui en fait leur valeur. Il y a des choses à apprendre de ça.
Pour répondre à ton autre question, non, nous avons toujours fait ce que nous souhaitions, de la manière dont on voulait, que quelqu’un sorte ou pas notre album. De plus, quand nous avons signé chez Nuclear Blast Records, nous avions déjà terminé l’enregistrement de Mestarin Kynsi et eux était très contents de le sortir. Donc non, s’il y a quelque chose de différent, ça vient de nous, pas du label, ce sont nos choix. De toute manière, ça n’aurait pas marché en nous imposant des contraintes ou des choix divers… notre seule manière d’avancer c’est la manière que nous, nous choisissons. Et j’ai l’impression que c’est un mythe le fait que des labels imposent aux groupes une manière dont ils doivent sonner. Ce n’était pas notre cas, ici, de toute façon.
Quand j’écoute Oranssi Pazuzu et quand j’en discute avec des amis, on revient souvent sur le fait que vous jouez une musique effrayante. Est-ce que c’est quelque chose que vous recherchez ?
En quelque sorte. Les parties effrayantes, du moins dans l’intention qu’on a de les jouer, viennent d’une sorte d’auto-analyse, d’auto-réflexion sur nous même, un peu comme quand tu es sous substances hallucinogènes et que tu trouves des choses en toi qui te dérangent ou qui sont inquiétantes. J’essaye de traiter, d’analyser ces pensées dans ma tête, de les sortir, de mettre une lumière là-dessus pour mieux les dominer, les apprécier et les intégrer ensuite. Cela tient plus de l’horreur psychologique à mon sens. Et si tu regardes les bons films d’horreurs récents, on voit que pas mal d’imagerie horrifique tient d’avantage de tensions psychologiques, d’aller chercher les craintes que l’on peut trouver enfouies dans le cerveau. Rien à voir avec des monstres, Satan ou je ne sais quoi. C’est bien plus effrayant de trouver la pensée, l’idée qui te fait peur, surtout celle dont tu n’as pas accès, qui est cachée dans un coin de tête, dont tu n’as même pas conscience qu’elle existe. Donc oui, il y a de ça, un peu comme un mauvais trip, tu apprends quand même quelque chose sur toi. Et nos albums ou nos concerts peuvent faire cet effet-là, je crois, repenser à des choses, deux semaines plus tard, des pensées qui travaillent, qui resurgissent, qui nous angoissent. C’est peut-être de là que vient le côté effrayant de notre musique.
Est-ce que tu as vu le film Midsommar ?
Oui, c’était à ce film là que je pensais en te parlant ! (rires)
Dans le Black Metal voit parfois que l’intensité de la musique vient comme une recherche de la transcendance. Quelle est la part de spiritualité chez Oranssi Pazuzu ? Et qu’est-ce qui vous motive à créer une musique parfois proche de la folie ?
Je crois que ça vient, d’une certaine façon, des secrets que renferme l’âme humaine et de l’existence que nous menons tous ensemble, qui nous intéresse. Ceci dit, dans nos albums, on va traiter de thématiques qui vont faire référence de manière un peu plus concrète aux religions, à l’aspect mystique et magique de celles-ci, au contrôle de l’esprit, à la paranoïa et à la surveillance des masses. Tu pourrais dire que nous sommes un groupe athée et en définitive, c’est ce que nous sommes d’une certaine façon. Ca ne veut pas pour autant dire que les choses sont moins mystérieuses selon ta perception du monde. Je pense qu’il y a beaucoup de choses dans la psyché humaine et dans notre rapport avec les autres êtres-humains qui restent en suspend et qui sont à explorer. On trouve aussi de l’inspiration dans notre psyché et chez d’autres personnes, des trucs inexploités et qui sont très inspirants sur les questions que l’on se pose. Peut-être que ce genre de question laisse le champ libre aux religions ? Je n’ai rien contre les religions en elles-mêmes, mais les dogmes organisés qui semblent être là pour contrôler les masses et les esprits, me semblent user de ces points d’interrogations trop facilement. Pour moi, ces questions, ces espaces un peu magique, sont des choses que nous devons chercher et trouver par nous même, dans notre propre intérieur ou dans la relation que nous avons avec les autres personnes. Donc oui, j’apprécie les choses spirituelles ou mystiques car elles me posent des questions et me font réfléchir sur moi-même, mais je n’ai pas besoin de la religion pour m'aider à cela.
Quel lien entretiens-tu envers les musiques psychédéliques ? Quels groupes écoutes-tu ? Des vieux groupes comme 13th Floor Elevator ou Jefferson Airplane par exemple, ou des formations récentes ?
A vrai dire j’ai toujours eu une préférence pour la musique psychédélique électronique. Je suis resté par mal bloqué sur la musique sérielle et des vieux albums avec des thèmes et des atmosphères surréalistes. Le truc, c’est que je pense que beaucoup de musique récente, qui ont plusieurs tonalités, plusieurs couches de sons peuvent être psychédéliques. Je pense à tout ce qui a attrait à la musique minimaliste contemporaine comme Philip Glass ou Steve Reich, car chez moi, les couches successives de tonalités, les quelques changements peu perceptibles, les différents mouvements qui arrivent par doux remous et le fait qu’on puisse interpréter la musique à différents niveaux qui peuvent aussi dépendre de ton état d’esprit selon le moment ou de ton ressenti émotionnel font partis de la musique psychédélique. De manière générale j’aime les musiques qui ont plusieurs niveaux d’interprétations ou de ressentis selon les jours et les états dans lesquels tu te trouves. C’est aussi ce que j’essaye de créer à mon niveau, mais par contre je ne sais pas si on peut dire que je suis un grand fan de musique psychédélique. J’aime beaucoup ces types de musique qui évoquent ce genre de ressenti, ou des musiciens qui sont capables de jouer ça. Mais pour moi ça dépend vraiment de ce que tu vas chercher et de ce que tu attends en terme de musique.
J’ai cru comprendre que tu aimais certains groupes français ? Lesquels par exemple ?
Aluk Todolo est vraiment incroyable, on a réalisé une tournée avec eux il y a quelques années de ça, mais même avant, j’étais un grand fan de leur musique. Et quelque part je crois que ça a joué sur la musique que l’on joue et compose actuellement.
Je vous avais vu il y a quelques années sur un concert à Nantes avec eux justement.
J’adore ces gars et en plus c’est super d’écouter un groupe étranger qui vient de très loin par rapport à chez toi, de rencontrer les musiciens et de discuter avec eux de philosophie, de comment ils créent leur musique et ça t’ouvre de nouvelles portes et de nouvelles influences artistiques. Sinon, j’aime beaucoup la scène Black Metal française avec des groupes comme Aosoth, parce que je pense que ces groupes ont une manière d’amener le genre vers des choses plus expérimentales, de pousser les choses plus loin, qui n’avait jamais été abordées jusqu'alors. J’aime aussi beaucoup ce que fait Jessica93 dans un style complètement différent.
Vous allez jouer au Roadburn cette année et vous êtes invité par James Kent de Perturbator. Comment ça s’est fait ?
Tout à fait, avec James et Walter nous étions en contact et ils nous ont demandé de venir et de jouer Mestarin Kynsi en intégralité et c’est vraiment un cadre parfait et adapté pour jouer cet album en entier. On n’a pas hésité, on avait déjà eu une super expérience avec Waste Of Space Orchestra comme je te disais, donc ça devrait être le cadre parfait pour apprécier ce nouvel album !
Une dernière question, simplement pour la blague, mais est-ce que vous utilisez un Korg Monotron ? (NDLR : un petit clavier-jouet de la marque Korg, qui peut sortir des sons de l’espace)
On utilisait un clavier Korg il n’y a pas si longtemps, mais qui nous a lâché. Mais pas ce genre de choses (rires). On avait des claviers analogiques aussi et du matériel digital et on a essayé de fusionner un peu tout cela. Heureusement, je ne joue d’aucun de ces instruments. (rires) Notre bassiste en utilise un, l’autre guitariste parfois de temps en temps et nôtre claviériste bien évidement, mais ce sont plus eux qui sont spécialisés là-dedans, moi je me concentre sur ma guitare. (rires)
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