Pauline, merchandiser/assistante tourmanager et tourmanager
par Skaldmax (06/09/2019)
Vous les croisez à chaque concert parfois sans même vraiment les voir, ces travailleurs de l’ombre qui accompagnent vos groupes préférés et s’assurent qu’ils ne manquent de rien. Parmi ces routards de l’extrême, nous sommes allés poser quelques questions à Pauline, actuellement sur la tournée de Dopethrone.
Qu’est-ce qu’une tournée, justement ? Qui fait quoi ? Où s’arrête le mythe et où commence la réalité ? Qu’est-ce qu’être une femme dans ce milieu ? Pauline a pris le temps de nous répondre entre deux déchargements de matos sur les routes d’Europe et on l’en remercie.
Salut, comment vas-tu ? Peux-tu te présenter et nous expliquer ton métier ?
Ecoute ça va pas mal, à l’heure où je te réponds, je suis en train de me préparer pour une tournée ! Pour faire rapide, je m’appelle Pauline, j’ai 28 ans et comme on dit vulgairement : je suis roadie. Plus spécifiquement, je suis merchandiser/assistante tourmanager et tourmanager selon les tours sur lesquels je travaille. En résumé, quand je suis merchandiser, c’est moi que vous venez voir pendant les concerts quand vous voulez acheter un beau t-shirt (et soutenir votre groupe !) et je soutiens le tourmanager dans son travail du quotidien. Quand je suis tourmanager, c’est moi qui fais en sorte que toute la tournée se déroule bien : les hôtels, les trajets, la salle, le show, le confort du groupe et de l’équipe (et beaucoup de rôle de maman aussi). Ah et dans tous les cas, je conduis le van aussi, pendant de très longues heures !
Photo : Stand de merch de Dopethrone.
Comment t’es-tu dirigée vers cette branche ? Plutôt suite à des études, des expériences pro, des contacts dans le milieu de la musique ?
J’ai un parcours un peu atypique. J’ai d’abord fait 7 ans d’études en journalisme et j’étais journaliste spécialisée dans le jeu vidéo (j’ai écrit deux mémoires sur le sujet) pour un gros groupe média. En parallèle de ça, j’ai créé en 2015 le premier festival européen dédié à la synthwave à Lyon, ça s’appelait le Synthzilla. C’était mon premier pas dans la production musicale, et ça m’a fait rencontrer énormément de gens du milieu avec qui je suis devenue amie. Ensuite, j’ai été productrice audiovisuelle dans d’autres groupes audiovisuels nationaux. J’ai fait un burn-out, et à ce moment-là je me posais beaucoup de questions sur ce que je voulais faire et surtout ne plus faire. Je ne voulais plus être dans un bureau et surtout je voulais voir l’impact direct de mon travail. J’avais BESOIN de voir que ce que je faisais servait à quelque chose. A ce moment-là, fin 2017, un ami et artiste américain, Gost, m’a proposé de conduire son van et de vendre son merchandising pour un tour européen au printemps 2018…. J’ai accepté et c’est ce qui m’a lancé là-dedans. Beaucoup des gens avec qui j’ai travaillé pour le Synthzilla m’ont conseillé, je pense notamment au manager de Perturbator et à Monsieur Carpenter Brut, qui ont été de vrais soutiens. C’est une chance d’avoir eu des gens comme ça autour de moi pour m’épauler. Depuis, je suis sur la route. Je suis autodidacte et toute l’expérience pro que j’ai accumulé avant ça me sert. J’ai aussi énormément appris de mes premières tournées et je continue à apprendre notamment grâce à des tourmanagers bien rôdés et qui soutiennent mon travail.
Comment est vu ton métier par des gens très éloignés de ce monde-là ?
Pour beaucoup, ce sont des vacances ou du tourisme. Je dis « J’étais à Moscou » et on s’imagine que j’ai passé ma journée à visiter la ville. En réalité, c’est : on arrive après des heures de route, on s’installe, le show se déroule, on range, on va dormir et on repart le lendemain. C’est très rare qu’on ait le temps de profiter des endroits où l’on se trouve. Je suis allée deux fois à Oslo, je n’en ai rien vu. Ça c’est surtout quand tu es en van. En tourbus, tu as un chauffeur pro qui conduit la nuit, donc si la salle n’est pas en périphérie de la ville, tu peux profiter de quelques heures pour aller te promener. Il y a aussi les jours de repos qui le permettent, mais la plupart du temps, c’est un jour qu’on utilise pour effectuer les longues distances, donc je les passe à conduire.
Photo : Tournée de King Dude.
A quoi ressemble une de tes journées ?
Ça va dépendre du rôle que j’ai. Dans tous les cas, je conduis et charge/décharge le van. Donc j’emmène le groupe depuis l’endroit où l’on a séjourné (un hôtel plus ou moins nul, une auberge de jeunesse, un parking, une salle qui nous héberge) jusqu’à la prochaine salle.
Si je suis merchandiser, je « harcèle » l’équipe de la salle pour savoir où je peux m’installer, j’installe le merch et je n’en bouge plus jusqu’à la fin de soirée (et j’aide le tourmanager s’il y a besoin). Après le concert, je fais les comptes et le stock pour le suivi des ventes, puis j’emmène l’équipe à l’hôtel. Ça peut paraître peu, mais il faut quand même rester debout et alerte toute la soirée, gérer l’argent et surtout rester en forme pour conduire. Ce n’est pas juste être jolie et jouer à la vendeuse.
Si je suis tourmanager, je dois gérer l’installation des instruments et du groupe, je vérifie que les loges ont bien tout le nécessaire pour les artistes, je vérifie avec le promoteur si le cachet est bien okay pour les deux parties (on compte là-dedans les repas, l’hébergement s’il y a, les différents aspects du paiement en fonction du contrat etc), je vérifie les préventes, je suis présente pendant les balances pour vérifier que tout se passe bien, j’aide le ou la merchandiser si besoin, je gère le planning du groupe s’il y a des interviews, je récupère l’argent, je prépare le trajet du lendemain (s’il y a un parking, des péages, des frontières et si oui, est-ce qu’on a besoin de papiers spécifiques, de vignettes pour l’autoroute) et je réponds à la tonne de mails que je reçois de la part des prochains promoteurs… ensuite on charge, et j’emmène le groupe à l’hôtel. Je gère aussi l’aspect humain : est-ce que tout le monde va bien, a ce qu’il faut, a besoin de quelque chose etc. Ça c’est la partie « maman », et c’est très important car un artiste qui est frustré ou qui n’est pas en forme veut dire une mauvaise performance.
Comment s’établit le lien avec les artistes avec qui tu travailles ? Qui contacte qui au début ? Bosses-tu uniquement avec des artistes dont le travail te plait ?
Il y a plusieurs cas. Souvent, ce sont les tourmanagers ou agents qui me contactent directement pour que je vienne avec eux, sinon j’envoie une tonne de mails à des artistes/agents qui vont avoir des tournées pour espérer être sélectionnée (ça n’a jamais marché). Ce que j’ai appris à mes dépends, c’est que tout fonctionne au réseau et à la recommandation, d’autant plus quand tu es une femme. Le tourmanager de Saint Vitus m’a dit « Une recommandation vaut tous les CV du monde ». Grâce au tourmanager de Dylan Carlson (Earth) qui m’a rencontré, m’a fait confiance et a appuyé mon travail, j’ai pu intégrer l’équipe d’une boite de tourmanagement. Maintenant, on me propose directement des tournées. Mais ça m’a demandé un an d’acharnement, de creux et de doute. J’ai même failli accepter des tournées aux conditions déplorables pour dire de faire quelque chose. Concernant les artistes, si ce sont des gens que je connais, on en parle en amont. Sinon, soit je rencontre le groupe le premier jour de la tournée, soit le premier contact se fait par email.
Photo : Tournée de Dopethrone
De quel(s) genre(s) musical(aux) sont issus les artistes avec qui tu bosses ? Est-ce que le style musical du groupe a un impact sur la tournée ?
Je tourne autant avec des groupes de métal, que du punk, de l’électro ou du blues ! Mon style de prédilection, c’est le métal mais je vais aussi là où on a besoin de moi. Honnêtement, j’apprécie partir avec des groupes qui ne sont pas issus de mon milieu préféré, car ils ont énormément de choses à m’apprendre, je rencontre des publics différents et je pense que ça m’aide aussi professionnellement de ne pas être juste étiquetée « métal » (bon avec mon look malheureusement, c’est quand même le cas).
Oui, le style musical impacte sur la tournée, mais pas forcément vis-à-vis du comportement du groupe. J’entends par-là que ça picole, ça prend de la drogue, ça drague, ça disparaît au milieu de la nuit qu’importe le style (qu’importe le genre des artistes aussi !) c’est du cas par cas, il n’y aura pas moins de problème avec un groupe de jazz qu’avec un groupe de Grind. C’est plutôt sur l’ambiance, sur les lieux, les festivals, les autres groupes que l’on rencontre qu’il y aura une différence. Les problèmes et les contraintes sont les mêmes car c’est la même machine à faire fonctionner. Mais ça serait vraiment réducteur de se dire « ah c’est plus difficile avec un groupe de Black Metal, parce que le Black Metal c’est comme ci ou comme ça », car on oublie le facteur humain en cataloguant de cette manière. Je pense que mes tournées les plus difficiles ont été avec un groupe de Sludge et un groupe de blues, sans pour autant que ça soit de mauvais tours. A côté de ça, je suis partie avec un groupe de Black qui nettoyait le van, faisait attention à ses affaires, était raisonnable sur les consommations, et était à l’heure…
Photo : Tournée de King Dude
On idéalise sans doute un peu le fait de partir en tournée, est-ce que c’est plus sex, drug and rock’n roll ou route/station service/sandwich triangle ?
Les deux ! Ça reste quand même beaucoup : aire d’autoroute miteuse, hôtel pourri et embouteillage. Mais pour le reste... Je rigole souvent d’être devenue dealeuse de drogue sans le vouloir. Tu peux être amené à gérer cet aspect-là. Et il faut le faire sans jugement, plutôt avec de la mesure. Ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que le show doit être à la hauteur des attentes du public. Quand je suis tourmanager, je demande toujours en amont s’il n’y a pas de soucis d’addiction, comme ça je sais à quoi m’attendre et ce que j’aurais potentiellement à réguler. Mais les artistes sont adultes et je ne suis personne pour les empêcher de consommer.
Concernant l’alcool, c’est traître car les promoteurs nous fournissent parfois énormément de bières ou de liqueurs, et il faut parfois faire un tour en loges pour retirer ce qui est en trop et éviter que ça dérape. La règle que je m’applique, c’est tolérance zéro car je conduis (donc j’ai la vie de l’équipe entre les mains) et que dans certains pays, ils sont sans merci sur les contrôles. Je vais boire une bière ou deux dans l’après-midi ou si on a un jour de repos sans conduite, mais sinon, c’est rien du tout. Il y a trop de choses à devoir assurer et assumer pour se permettre de faire des bêtises.
Concernant le cul, je dirais bien que chacun-e fait ce qu’il veut tant que ça ne dépasse pas les limites (on évite de ramener quelqu’un si on partage une chambre avec quelqu’un de l’équipe), que tout le monde est consentant et qu’on est à l’heure le lendemain pour partir. Le plus important sur ce point-là pour moi, c’est de respecter le « no zob in job » : pas de sexe avec les gens avec qui tu travailles, car ça peut entraîner des soucis par la suite. Aussi, en tant que femme, tu vas vite être cataloguée… c’est ce qu’on retiendra de toi plutôt que le travail exemplaire que tu pourrais faire.
Le rôle de manager peut sembler un peu flou, quelles sont ses fonctions ?
Le manager, c’est la personne qui gère le groupe depuis son bureau : l’aspect promotionnel, l’aspect financier si tu as besoin d’argent pendant la tournée, l’aspect juridique aussi. C’est lui qui fournit aussi le rider du groupe (les fameuses listes de ce que le groupe demande aux salles), qui s’occupe de la communication, des listes d’invités officielles, avec les gens des labels par exemple, et aussi des commandes de merchandising. Il chapeaute un peu de loin vu qu’il aura fait le travail en amont de la tournée. Tous les groupes n’ont pas de manager cela dit et font ça eux-mêmes.
Avec quel(s) groupe(s) as-tu établi les meilleures relations ?
J’ai la chance d’avoir noué de très bonnes relations avec tous les groupes avec qui j’ai travaillé. Mention spéciale pour The Coathangers, un groupe de punk-rock, car c’est la première fois que je travaillais avec une équipe exclusivement féminine, et c’était génial. Ensuite, je dirais Gost car il est le premier à m’avoir fait confiance et il est un ami proche. Mais ensuite, que ça soit avec King Dude, Dopethrone, Bongzilla, Sons of Otis, Au-Dessus, Carpenter Brut ou Fantastic Negrito… tout s’est toujours très bien passé et là où j’ai commencé les tournées avec des clients, je les ai finies avec des amis.
Photo : Tournée de Dopethrone
Ce métier a-t-il changé ton regard d’amatrice de musique ? Prends-tu davantage cet aspect en compte quand tu vas voir un concert ?
Oui ! Déjà, je ne suis plus capable de faire un festival sans avoir un accès loges car ça m’épuise vite, la foule me met mal à l’aise et le confort me manque terriblement, une vraie mamie ! Ensuite, je vais être un peu critique sur le stand de merch ou au contraire, me dire que tel truc est une bonne idée et le réutiliser ensuite. Je vais aussi remarquer des choses qui se passent sur scène ou au son. J’ai aussi beaucoup plus de compassion si quelque chose ne se passe pas bien, ou si le ou la merchandiser est dépassé-e parce qu’au fond, je vais plutôt soutenir la personne. C’est un peu « je suis venue, j’ai vu, j’ai vendu » et je sais que tout n’est pas aussi facile que ce qu’on essaye de montrer.
J’ai lu via tes tweets que tu n’étais parfois pas prise au sérieux suivant les endroits où tu allais, avec des mecs qui te disaient comment faire ton métier. Qu’est-ce que ça implique d’être une femme dans ton taf (dans les relations avec les autres, la promiscuité etc) ?
J’avoue que j’ai ri jaune en lisant cette question. Il y a tellement à dire sur le sujet ! Ce que ça implique le plus, c’est donc d’être prise pour une incapable. Alors qu’à côté de ça, je vais faire un créneau avec mon énorme van ou porter un ampli toute seule, le tout en ayant géré la lessive de 13 personnes, les desiderata de tout le monde, l’organisation des dates à venir et ma vie personnelle en prime. Être une femme, ça implique d’être irréprochable car on ne te donne pas de seconde chance, là où un homme pourra merder une ou deux fois et on passera outre. Par exemple, j’ai rencontré un promoteur très désagréable dont l’excuse était qu’il avait la migraine. Dommage pour lui, ce jour-là j’avais conduit 8h, j’avais mes règles, et j’étais en pleine crise de migraine et pourtant, j’étais aimable et avenante. Je dois aussi souvent répondre à la question pleine de mépris de « Mais pourquoi t’es là ? » comme si je n’avais pas ma place. Un jour, un ingé son m’a sorti « Bon courage pour quand tu feras ton premier tourmanagement dans quelques années ! » alors que je l’ai déjà fait et que je n’ai que d’excellents retours sur mon travail. Ce ne sont que deux exemples, mais en réalité c’est tous les jours.
J’ai aussi dû apprendre à ravaler mes émotions : quand une situation m’énerve ou m’indispose, je ne hausse jamais la voix car on me traitera d’hystérique ou de mégère quand un homme pourra crier ce qu’il veut, on lui accordera du respect. Je dois être ferme mais toujours calme.
De même sur l’aspect vestimentaire. Si je viens avec une chemise en flanelle et un tshirt de groupe, on m’appellera « dude », on jugera le logo sur mon tshirt, on me prendra pour une poseuse. Par contre si je suis un peu coquette et que je me maquille, je suis une pouffe qui attire pour vendre son merch. Il n’y a jamais de bonne solution. Du coup, je fais ce que je veux maintenant, je préfère être à l’aise avec mon image, ne pas penser à tout ça et faire mon travail correctement. J’ai remarqué que ça met plus mal à l’aise de voir une petite nana sortir du gros van en robe et sourcils parfaits qu’autre chose. Mais ça c’est un problème d’ego qu’on projette sur moi, ce n’est pas moi le souci.
As-tu déjà discuté avec des artistes femmes qui ont un ressenti particulier en tournée ?
Oui. Je fais partie d’une association européenne qui s’appelle Women In Live Music où des femmes échangent beaucoup, posent des questions, se soutiennent, s’embauchent, se rencontrent, proposent des formations etc. C’est très important ce genre de plateforme car ça te fait te sentir moins seule. J’ai la chance d’être entourée de tourmanagers hommes qui me conseillent, m’écoutent et ne partent pas du principe que mon genre me rend moins compétente.
Ensuite, je mentionnais ma tournée avec The Coathangers et le fait que nous étions une équipe exclusivement féminine, et nous avons eu des échanges vraiment enrichissants pour moi. Ça m’a fait du bien car il y avait le facteur « elles comprennent ce que je vis, elles le vivent aussi » et on se sent moins seule. Sur la route, je ne croise pas beaucoup de femmes techniciennes. Il y en a, ça pas de doute, mais on manque de structures d’échanges et de partages, de réseaux de communication. J’ai déjà entendu des artistes me dire qu’ils étaient contents d’avoir une femme avec eux, car il y a ce « truc en plus » : la compassion, la douceur, le soin… c’est très sexiste comme approche, car ça renvoie à une binarité femme = maman gentille / homme = brute, mais ils le vivaient comme ça. Cependant, la volonté d’intégrer des femmes dans les équipes et pas que derrière les bureaux commence à faire son chemin.
On oublie aussi beaucoup l’aspect santé mentale en tournée, et si ce mode de vie est déjà difficile par la solitude, l’éloignement, le manque de confort et de soin ainsi que la fatigue, être une femme décuple ces soucis car on y ajoute le sexisme subi et la frustration qui va avec. L’association que je mentionnais possède une équipe de psychologues que l’on peut joindre en cas de souci et est formée pour répondre aux problèmes liés à cet environnement. J’ajoute que ces cellules psy devraient être plus répandues, et accessibles à tous.
Photo : Tournée de The Coathangers
Ton meilleur souvenir de tournée ? Et le pire ?
Meilleur souvenir : c’est difficile car chaque tournée a son bon souvenir ! Mais je dirais avoir pu serrer la main de Robert Smith, visiter Saint Petersbourg, et avoir pu tourner avec un de mes groupes préférés.
Pire souvenir : chaque panne de van, et avoir dû gérer une grosse crise d’alcoolisme.
Mot de la fin ?
Mon mot de la fin sera pour les meufs qui me lisent. Si ce métier vous tente, allez-y et devenez indispensables, on a besoin de vous.