Whitechapel

par Maxwell (30/11/2016)

Interview avec Alex Wade, guitariste et membre fondateur de Whitechapel

Whitechapel a maintenant dix ans, six albums, quatre démos et une quinzaine de clips. Tout roule pour vous ?

Ouais carrément on est très contents d'être là où on en est aujourd'hui. Si on nous avait dit à nos débuts que dix ans après on serait toujours sur scène, on ne l'aurait surement pas cru, mais c'est le cas et ça le fait !

Il y a toujours quatre membres du line up de départ, ce qui est de plus en plus rare de nos jours. Qu'est ce qui fait votre stabilité ?

En fait on est tous potes avant tout, et ça a d'ailleurs joué un grand rôle dans le fait qu'on soit arrivés si loin, je pense que si on était juste des partenaires musicaux et économiques et qu'on voyait la musique comme un business, ça ferait très longtemps qu'on aurait arrêté.

Pas comme Slayer donc ?

Exactement, c'est important pour l'équilibre de Whitechapel qu'on soit unis dans ce qu'on fait !

Qui compose la musique dans le groupe ?

On fait ça de manière plutôt collective, ça dépend des albums en fait. Certains participent plus sur l'un, d'autres sur le suivant, et ça dépend vraiment de celui qui est le plus inspiré sur le moment et qui ramène le plus de parties qu'on aime tous, il n'y a aucune règle en la matière.

J'ai lu que certains d'entre vous écoutez principalement du death, d'autres du black et d'autres encore du hardcore. Est-ce que du coup, ça a une influence directe sur l'album ?

Les différences se font plus sentir au niveau des chansons plutôt que des albums, si c'est Zach qui écrit une chanson ça va sonner d'une certaine manière, si c'est Savage ce sera autrement et si c'est moi ça sera encore un peu différent et si une chanson a des morceaux de nous trois ça sonnera encore différemment, et c'est la que ça devient vraiment intéressant, d'avoir ces différentes influences tantôt séparément et tantôt un mélange de celles-ci. On a des potes chez nous qui nous connaissent bien et savent reconnaître qui a apporté tel ou tel passage dans un morceau en fonction des influences et de la patte qu'on met sur le morceau.

Depuis les premiers albums, les textes ont beaucoup évolués. The Somatic Defilement parle de la mort et de l'anatomie humaine, This is Exile aborde la religion et la vie après la mort, New era of corruption est à propos de décadence et du déclin de l'Homme, l'éponyme est plus philosophique et misanthropique que les autres. En revanche Our Endless War et Mark of the Blade sont plutôt centrés sur vous, vos vies et vos doutes. Qu'est ce qui a changé dans l'approche de l'écriture ?

En fait on vieillit c'est tout. Plus personne n'a les mêmes préoccupations et les mêmes vies qu'il y a dix ans. On a tous plus de trente balais maintenant et on n'a plus envie de réécrire les mêmes choses qu'on a faites par le passé. A cette époque ça avait du sens pour nous, maintenant si on voulait le refaire ça sonnerait faux et ce serait de la merde du coup. Ça montre également l'évolution du groupe et comment on a grandit depuis ces moments là. A chaque fois les paroles de nos albums sont un reflet de qui on est à ce moment là précis.

Bring me home, une chanson de Mark of the Blade et votre dernier clip en date est vraiment très différente des chansons que vous avez déjà faite jusqu'à présent. Est-ce que vous vous dirigez de plus en plus vers des chansons comme ça ou vous allez redevenir brutal un jour ?

En fait après tous les morceaux qu'on a faits, on n'a pas vraiment calculé le coup, c'est juste une suite logique qui est venue naturellement. On n'avait pas prévu de mettre du chant clair un jour, c'est juste que ça c'est fait comme ça. On ne s'ait pas dit un jour "on va faire Bring me Home, elle va être comme ça, il faut du chant clair etc." on ne s'est juste pas mis de barrière sur la créativité et pour la suite on va continuer de faire pareil. On ne va pas commencer à se dire il faut tant de compo chant clair, tant de ci, tant de ça. Ce n'est pas une recette écrite à l'avance, si une chanson doit arriver, elle va arriver. Si on commencer à se forcer à écrire quelque chose ça va se sentir que c'est forcé, et il y a des exemples partout chez d'autres formations ou des albums entiers sentent le réchauffé, ce n'est pas notre cas. Tout ça dépendra de notre inspiration du moment et de nos expériences à ce moment là, s'il doit y avoir du chant clair à nouveau, il y en aura.

Vous venez tout juste d'achever le Straight Outta Hell tour avec Suicide Silence. Quel en est votre meilleur souvenir ?

Probablement la première et la dernière date. La tournée a démarré au Knotfest et s'est fini à l'Aftershock et c'était excellent de commencer et de finir une tournée avec deux gros festivals comme ça, on l'avait jamais fait avant et c'était vraiment cool.

Suicide Silence est actuellement en studio pour enregistrer leur futur album avec Ross Robinson. Vous avez des nouvelles ? Peut être avez-vous entendu des extraits ?

Oui, en fait ils ont terminé là, et on vient tout juste, il y a à peine une heure en fait, d'entendre le résultat final et c'est très bon. Très très bon. C'est différent de tout ce qu'ils ont fait jusqu'à maintenant. Les gens attendent typiquement du Suicide Silence. Je pense qu'ils vont vraiment être choqués, mais c'est bon, différent d'une bonne manière. Je pense que c'est l'album dont le "deathcore" a besoin. Je ne pense pas d'ailleurs à proprement parler ça soit du deathcore, mais l'évolution de ce style. C'est vraiment très brut en fait. Ils ont tout enregistré sans clic du coup ça sonne très naturel, pas du tout "grillagé", over-samplé ou over-triggé comme tout ce qui se fait actuellement.

Vous aimeriez collaborer avec Ross Robinson sur un album ? Qu'est ce qu'il peut vous apporter ?

Bien sûr ! Qui plus est maintenant qu'on a entendu leur album, je me posai justement la question de savoir à quoi ça ressemblerait si nous on enregistrait avec Ross. Je ne sais pas … Mais j'espère que ça se fera un jour.

Qu'est ce qui vous a décidé à faire part du Never Say die tour édition 2016 ?

En fait on avait dèjà fait le Never Say Die en 2008, je crois que Carnifex était tête d'affiche et nous derrière eux et on est assez proche d'Impericon, c'est eux qui s’occupent de notre merch en Europe et on a déjà fait d’autres festivals organisés par Impericon, donc quand l'opportunité s'est faite de jouer avec Thy Art is Murder et qu'on a vu le line-up de la tournée on n'a pas hésité longtemps avant de dire oui.

Tu m'étonnes ! Quel est votre album préféré de Carnifex et pourquoi ?

Hum ! … probablement … celui avec la pochette avec le visage vert … c'est quoi le nom déjà ? Juste avant Hell chose me …

The Disease and the poison 

Oui ! voilà. Celui là. En fait ça me rappelle la période durant laquelle on s'est vraiment connu, on tournait très souvent ensemble et on partageait pas mal à l'époque. Donc ça me rappelle des bons souvenirs.

Vous êtes déjà parti en tournée avec tous les plus grands noms du deathcore. Aujourd'hui avec qui souhaiteriez vous partir ?

Personnellement avec Meshuggah, on a déjà joué une paire de fois avec eux, et on a fait la tournée australienne du Soundwave ensemble, mais j'adorerai faire une plus grande tournée américaine ou européenne avec eux.

Trump or Clinton ?

Aucun !

[rires] Ok ! Pouquoi ?

En fait je ne veux pas m'impliquer ni parler de politique.

Ok, merci Alex, donc dernière question, on change les rôles, à toi de poser une question aux lecteurs de Metalorgie.

Quel est votre album préféré de Whitechapel et pourquoi ?

A vous de répondre à Whitechapel !

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