The Raven Age
par Chris (22/06/2016)

The Raven Age est un groupe britannique de Metal mélodique co-fondé par George Harris, fils du bassiste et âme d'Iron Maiden Steve Harris. Rencontre avec quatre des cinq membres de la formation (le bassiste Matt Cox manque à l'appel) à deux heures de leur prestation parisienne.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous nous parler un peu du groupe ?
George Harris (guitare) : tout a commencé en 2009, l’année où Dan (Wright) et moi nous sommes rencontrés. En fait, au début, on se contentait d’écrire des chansons ensemble, le groupe en tant que tel n’existe que depuis début 2013. Cela fait donc un peu plus de trois ans que les choses sérieuses ont commencé pour nous, et depuis on tourne beaucoup. Pour l’instant ça se passe quand même plutôt bien pour nous !
Dan Wright (guitare) : nous avons tourné avec de nombreux groupes présents ici à Paris. Nous avons joué avec Anthrax, Gojira, Tremonti, The Wild Lies et bien sûr Iron Maiden. C’est vraiment cool d’avoir eu l’occasion de côtoyer tous ces groupes. En plus ce sont tous des mecs très funs !
J’imagine qu’avoir fait cette immense tournée en compagnie d’Iron Maiden et Anthrax a été une expérience assez incroyable pour vous ? Vous avez dû beaucoup apprendre au contact de ces groupes mythiques ?
George : cela a été une expérience tellement forte pour nous. Avant, le plus gros concert que nous avions pu faire était une date avec Tremonti à Londres où il devait y avoir 3000 personnes. Il a donc fallu apprendre à gérer une grosse scène, à apprendre comment s’y comporter. C’est une expérience complètement différente, mais je pense qu’on a trouvé notre rythme et qu’on s’en sort vraiment pas mal (rires).
Dan : il ne s’agit pas seulement d’apprendre sur scène, mais aussi sur la vie en tournée. On passe nos journées ensemble et, heureusement, on s’entend tous très bien. Cela fait quatre mois et demi que nous sommes sur la route et je n’ai pas souvenir d’une seule engueulade entre nous. Rien que ça, c’est une très belle expérience !
George, cela fait quoi de tourner avec ton père ? Est-ce juste du plaisir ou ressens-tu parfois une sorte de pression ?
Non c’est du plaisir. Si pression il y a, elle ne vient pas vraiment du fait que mon père soit là. Il nous voit jouer tous les soirs et cela ne me rend plus du tout nerveux, même si ce n’était pas forcément le cas au début (rires). Il est vraiment cool et puis je ne le vois de toute façon pas autant que l’on pourrait le penser, il est très occupé.
Vous n’avez pour l’instant à votre actif qu’un EP de 4 titres sorti en 2014. Quand pouvons-nous espérer votre premier LP ? Est-il déjà écrit ? Enregistré ?
George : dès la sortie de notre EP, il y a deux ans, nous avons commencé à écrire pour un album. Et en effet, nous l’avons enregistré avant de démarrer cette tournée. Il est prêt, il nous reste juste à décider de la meilleure façon de le sortir. Nous sommes en contact avec plusieurs labels, la balle est dans notre camp.
Vous n’êtes donc pas spécialement pressés ? Avoir les meilleures conditions possibles pour sa sortie est votre priorité ?
George : on veut quand même qu’il sorte assez rapidement, mais on s’est dit qu’on pouvait attendre la fin de cette tournée avant que ce soit le cas.
Dan : il sortira cette année en tout cas.
Pouvez-nous nous parler de la musique qui est sur cet album ? Avez-vous apporté de nouveaux éléments à vos compositions par rapport à l’EP ?
Dan : la musique de l’EP a évolué de manière naturelle pour donner naissance à ce qui se trouve sur l’album. Ils sont assez similaires en termes de style, même si l’album montre évidemment plus de diversité et nous permet de mieux exploiter notre potentiel. Pour le reste, nous composons de façon très naturelle et spontanée, en laissant un peu la musique venir à nous.
George et Dan, vous écrivez tous les morceaux ? Est-ce que certains d’entre eux ont été composés avant que le groupe ne se trouve « au complet » ?
George : les chansons de l’EP ont été écrites lorsque nous n’étions encore que tous les deux, sauf peut-être Angel in Disgrace. En ce qui concerne les morceaux de l’album, certaines idées sont nées avant que les autres ne nous rejoignent et ont été revisitées par nous cinq.
Dan : avant, avec George, quand nous avions une ou deux idées nous courions tout de suite en studio ! Maintenant, on prend le temps d’en discuter tous ensemble, pour que chacun puisse apporter son opinion et ses suggestions.
Jai Patel (batterie) : le truc cool, c’est qu’on parvient aussi à écrire en tournée. Avant ou après un concert, quand on est dans la loge…on profite de ces occasions pour jammer et faire progresser certaines idées.
Votre musique est à mi-chemin entre le Heavy Metal et le Metal progressif, à la épique et mélodique. Quelles sont vos principales influences ?
George : il y en a beaucoup, évidemment. Je dirais que deux groupes qui m’ont particulièrement influencés sont Killswitch Engage et Bullet for my Valentine, ils m’ont fait entrer dans le Metal. On est tous assez fans d’Avenged Sevenfold aussi. Et c’est vrai, on a aussi des passages qui peuvent rappeler le Metal progressif, j’aime bien un groupe comme Oceansize par exemple. Après, on ne se réunit pas en se disant « il faut que l’on sonne comme tel groupe ou tel autre… ».
Dan : personnellement, je citerais des groupes comme Parkway Drive, As I Lay Dying, Trivium…
Une autre chose qui m’a marquée en écoutant votre EP, c’est le souci de toujours garder une certaine dynamique, un groove permanent. Est-ce quelque chose que vous vous forcez à faire ou est-ce que cela vient naturellement au moment de composer les morceaux ?
Dan : en fait on ne réfléchit pas à grand-chose quand on écrit (rires). Encore une fois, on laisse vraiment les idées venir à nous sans trop forcer les choses. On a en général un « concept » musical pour le morceau avant même de penser aux paroles, ensuite on laisse la musique raconter l’histoire. Si celle-ci nécessite des changements de rythme ou une rythmique particulière, c’est ce qu’on fait.
Justement, parlons des paroles. Quel est votre processus d’écriture et par quoi sont-elles influencées ?
George : c’est moi qui me charge des paroles. En fait, lorsqu’on n’était encore que tous les deux, avec Dan, je ne me sentais pas forcément à la hauteur de la tâche. Mais on mettait tellement de temps à sortir ces paroles que je me suis dit qu’il fallait vraiment que je me lance, et j’espère m’améliorer au fil du temps (rires). En ce qui concerne les thèmes abordés, je trouve la religion fascinante. C’est un sujet particulièrement puissant, Angel in Disgrace en parle d’ailleurs clairement. Sinon, The Death March m’a été inspirée par un livre, « The Man Who Broke Into Auschwitz », qui relate bien sûr une histoire et une période particulièrement marquantes. Je peux être inspiré par de nombreuses choses, des livres, des films, des événements d’actualité.
Est-ce que l’on aura une chance de vous revoir en France prochainement dans une plus petite salle, pourquoi pas en tête d’affiche ?
George : on adorerait ! Pour l’instant notre but est de continuer à tourner, de faire connaître le groupe et notre musique. Et la France est très proche de chez nous, donc on espère vraiment pouvoir revenir ici très souvent.
Dernière question, qu’arrive-t-il vraiment à la jeune fille à la fin de la vidéo d’Angel in Disgrace ? On ne sait pas vraiment…
George : on a souhaité en effet laisser la fin de la vidéo sujette à l’interprétation de chacun. La jeune fille se retrouve un peu comme un jouet entre les mains de la Mort, elle ne comprend pas pourquoi elle est rejetée du Paradis et recherche une forme de pardon. La vidéo se termine sur une image d’elle sortant du cadre et suivie par la Mort. On s’est dit que c’était aussi bien de finir là-dessus et de laisser les gens se faire leur propre idée sur ce qui lui arrive ensuite.
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