"Les témoins seront les premiers à lui jeter des pierres pour le faire mourir, et le reste du peuple interviendra ensuite. Vous ferez ainsi disparaître le mal du milieu de vous".
La foule se disperse et délaisse un corps meurtri qui lutte jusqu'à ses derniers instants. Le mal s'estompe tandis que whenskiesaregray crie, hurle, crache, éructe. De joie, de tristesse, de passion. De "It's only getting worse" ou "Apologies", les Américains flirtent avec la douleur, l'embrassent pour mieux la rejeter.
A coup d'envolées et explosions de Pathos, whenskiesaregray s'inscrit dans l'histoire forgée dernièrement par Touché Amoré ou Pianos Become The Teeth : un Screamo larmoyant teinté de Hardcore Mélo, parfois à la limite de la rupture, à d'autres instants plus déchainé ; Les parties de batterie de "Tidal Waves", cassant volontairement la fougue du morceau, n'empêchent pas le frontman de s'égosiller pendant quelques brefs instants et le démarrage au quart de tour de "It's Only Getting Worse" accentue cette sensation d'urgence, que le passage central de "Dead Weight" équilibre par cet apaisement maladif dévoilé.
Sur le fond comme sur la forme, le combo maitrise son sujet, conte son passé, son présent et son avenir en quelques morceaux poignants. Qui saurait résister à la fragilité de "Closure" ? Ne pas se laisser emporter par le flot de "Apologies" ? On s'émeut en se demandant quel titre peut le mieux symboliser la musique des Américains. Aucun, et tous à la fois.
We Built Walls prend aux tripes, donne envie de se rouler en boule pour quelques minutes. Bonne surprise pour ce premier opus de whenskiesaregray.
A écouter : Apologies - Closure