Sleep Theory
Metalcore

Afterglow
1) Static
2) Hourglass
3) III
4) Fallout
5) Stuck in My Head
6) Gravity
7) Afterglow
8) Numb
9) Parasite
10) Just a Mistake
11) Paralyzed
12) Words Are Worthless
Chronique
2025-05-16.
Aujourd'hui, ce n'est pas de blast beats, pig squeals et autres diableries venues des enfers dont on on va parler. La musique mise à l'honneur sera légèrement plus délicate mais non moins efficace. Si vous vous êtes un grand fan d'Underoath, Bad Omens ou Machine Gun Kelly (vous ne devez pas être nombreux, mais je le tente), ces quelques lignes peuvent être instructives ou vous rappeler des bons souvenirs. Cette chronique met en avant le premier album de Sleep Theory, Afterglow, mais pas que. On va aussi analyser l'origine de leur musique et l'héritage du Post Hardcore du début des années 2010. Du pain sur la planche !
Un peu d'historique...
Le style musical de Sleep Theory s'apparente à du Rock Alternatif puisant allègrement dans le Post Hardcore "Rise Records". Si vous avez écouté Memphis May Fire (Metalcore, USA), Of Mice & Men (Metalcore, USA) ou The Devil Wears Prada il y a 15 ans de ça, vous savez de quoi je parle. Rise Records est le label qui a fait émerger tous ces groupes et était la référence de ce style très en vogue à l'époque. Cette popularité grandissante était mise en scène par le Vans Warped Tour, un festival itinérant américain ayant pour habitude de programmer en grande majorité de Post Hardcore/Metalcore (et d'ailleurs de retour en 2025 après 6 ans d'absence).
Tout se passait au mieux dans le meilleur des mondes et comme toute mode qui se respecte, elle a fini par passer. Une quantité astronomique de groupes ont tenté de percer, mais la recette était tellement usée jusqu'à la moelle qu'elle a perdu toute attractivité. Après cet essoufflement (du style et du label), une renaissance inattendue surgit depuis 2021-2022 avec quelques excellents albums de la part des groupes populaires de l'époque. On peut penser à Color Decay de TDWP, Scoring the End of the World de Motionless In White (Metalcore, USA) ou Echo de OM&M. Mais du coup, comment les jeunes groupes se démarquent actuellement et trouvent-ils leur place au milieu de ceux qui ont déjà une fanbase solide ? C'est simple, en faisant (presque) la même chose.
Un cocktail d'influences
Vous l'aurez compris, Sleep Theory appartient à la scène émergente Post Hardcore qui revient d'entre les morts. Et en fait, ce qui fait leur charme ce n'est pas d'avoir renouveler la structure des morceaux ou le style lui-même, mais d'avoir condensé toutes les influences qui ont déjà leur public.
Parlons tout d'abord du chant. La voix de Cullen Moore, vétéran de l'armée américaine, fait fortement penser à Cody Carson de Set if Off (Pop Rock, USA). C'est un timbre assez particulier qui alterne très aisément entre les octaves. Contrairement au standard du Post Hardcore/Metalcore où l'on a un scream saturé sur couplet et chant clair sur refrain, Sleep Theory offre une transition octave bas - octave haut entre couplet et refrain. L'excellente "Stuck in my Head" l'illustre parfaitement.
Côté musique, et bien là encore on se prête au jeu de "ça ressemble à qui déjà ?". Sur la première écoute et dès "Hourglass" j'ai senti des similitudes avec Bad Omens et au fur et à mesure ce sont Dayseeker (Post Hardcore, USA) et Breaking Benjamin (Alt Metal, USA) qui sont un peu ressortis. Et finalement, Afterglow est un concentré de ce que les artistes fondateurs du style ont créé. La très haute qualité de production ainsi que la faculté des refrains à rentrer en tête font que Sleep Theory a un très franc succès. Cet album pavé de notes électroniques, en témoigne "Static" ou encore "Gravity", est également une belle signature. Le choix des singles était très approprié et l'album dans son ensemble se dévore très facilement. Bref, tout comme leurs prédécesseurs à succès de l'époque.
Sleep Theory ne réinvente pas la roue avec ce premier opus mais incarne le renouveau du Post Hardcore, ce style populaire des années 2010 qui a connu une traversée du désert de presque 10 ans. Les américains tirent définitivement leur épingle du jeu grâce à une voix au timbre très reconnaissable et des refrains qui n'auront besoin que d'une écoute pour rentrer en tête. Et finissons sur une performance tout à fait louable : 2 millions d'auditeurs mensuels sur Spotify pour un groupe qui n'a sorti qu'un EP, c'est signe qu'ils ont tout de même bien compris les règles du jeu.
A écouter : Stuck in my Head, Gravity, Numb