MONASTR
Sludge/crust

Of Dust and Bones
1) Of Dust and Bones
Chronique
Bon, on y est. La catastrophe climatique est à nos portes et on peut pas dire qu'on ne l'avait pas vue venir tant les écrivains, les scientifiques l'avaient annoncé/prédit. Pour Monastr, c'est le problème essentiel - ça et son corollaire capitaliste, celui qui va décider de notre futur et qui influe déjà sur notre présent. Même s'il est persuadé d'être encore un chasseur, l'homme devient proie, celle d'un environnement qui, tôt ou tard, dictera sa loi.
En 2019, le duo marseillais s'était fait les dents sur une démo sèche comme un jour sans pain, avant de les affûter sur On Your Knees. Of Dust & Bones c'est le cran au-dessus. Largement plus ambitieux que ses precédesseurs, Monastr y déverse son acrimonie le long de deux titres fleuves, aux saveurs évidemment glânées chez Neurosis, Icos ou Counterblast. Une atmosphère lourde, oppressante, sans trop de changement, comme pour témoigner de l'inéluctabilité des phénomènes. Ca avance lentement mais sûrement, manière d'annoncer que rien ne stoppera le désastre annoncé par le chant lancinant de Bruno, oiseau de mauvais augure, auquel viennent parfois se greffer les samples de Last & First Men, de Olaf Stapledon; oeuvre adaptée au cinéma par Johan Johansson. Une mention spéciale est également à accorder à l'artwork léché d'Asat, peut-être pour illustrer ce retour aux premiers âges qui nous tend les bras sans que l'on y prenne trop garde.
Avec Of Dust & Bones, Monastr franchit un nouveau palier sur le plan musical qui n'a rien à envier aux productions habituellement éditées par Bruno sur son label Counteract Recordings. De la belle ouvrage.
A écouter : Les deux.