En 2020 lorsque l'épidémie de Covid avait mis un point d'arrêt au projet de tournée en France et en Espagne, Marais conservait en stock quelques bluettes que les aléas de la vie n'avaient pas permis de dévoiler. Quelques années plus tard, c'est chose faite avec cette cassette sortie en juin 2024.

Au programme, sept titres enregistrés en 2015 et 2019 complètement raw as fuck si l'on tient compte de la tendance sophistiquée qu'a pris le genre depuis quelques années (coucou les italiens). Malgré l'artwork marrant de @Fuzzgun et les interludes extraits de la série Dinosaurs (truc super moche des studios Disney), on peut dire que Marais ne s'embarrasse pas de fioritures. Au niveau des textes, si vous ne maîtrisez pas la langue de Goethe, vous pourrez vous gratter car il n'y a pas de traduction. De fait, après quelques tentatives infructueuses auprès du google translator, vous laisserez rapidement tomber car, soit c'est purement mystique et il y a un sens caché, soit c'est de la franche rigolade type situ. Le quatuor de Cologne laisse donc le fignolage à d'autres pour se concentrer sur l'essentiel, démarrant sur les chapeaux de roues d'un "...Galoschnikow, Der Schuh, Der Schlesst" qui donne le ton de ces quinze minutes qui se dérouleront sur le fil du rasoir, toujours en tension, rappelant Yage (forcément) mais aussi l'intensité d'un Danse Macabre sur les passages hurlés ("...Die Katze Drehte Zu Rauch", "...Die Tranen der Rachsucht").

Bref une production bien dans la tradition de ce qu'a pu nous offrir la scène allemande des années 2000-2010, avec son lot d'écorchures, son inventivité et son énergie. Peut-être l'un des meilleurs trucs du genre cette année avec l'album de Malisa Bahat (screamo/punk, Croatie).

A écouter : ...Die Tranen der Rachsucht, ...Die Katze Drehte Zu Rauch

PS : 100 copies avaient été éditées. Pour les commander, vous pouvez direcetement passer par le bandcamp, ils sont super réactifs.