Pas mal de chemin parcouru depuis Moments We're Lost In en 2016. La crise sanitaire est passée par là à tel point qu'il a fallu attendre 2024 pour que Malisa Bahat retrouve l'énergie d'enregistrer et de proposer de nouveaux titres. 10 titres écorchés vifs, pour enfin relacher toute cette pression accumulée durant ces années de disette. Avec Lovers. Loners. Losers, succède un style beaucoup moins hardcore mais plus arraché que sur les premières productions. On pense à Lord Snow, Saetia ("Open the Last Bottle", "The Notebook"), à l'évocation de toute cette scène qui a préféré laisser tomber les guitares sursaturées pour éclaircir les mélodies. Malisa Bahat a bien digéré toutes ces influences et les restitue avec un certain talent.

Les croates vont presque directement à l'essentiel, sans user de trop de transition, des titres assez courts (la majorité d'entre eux ne dépasse pas les 2 mn), mais assez furieux comme s'il n'y avait plus de temps à perdre ("Sunset Bvd", "Mother's Words"), nous perdant parfois dans leur frénésie d'accords maths ("Moments of Inertia") pour mieux nous récupérer au moment de rendre les armes ("Burden of Comfort"). Malisa Bahat ferme le ban sur le presque épique titre éponyme, tout en finesse, so emo, avec un final nous prenant carrément aux tripes ("and that's what we'll always be, a constant curse for you and me, and that's what they'll never see, the rule of three, our legacy. Lovers. Loners. Losers.").

A écouter : Burden of Comfort, Lovers. Loners. Losers