Ligne Rouge
Post-Punk

Reste à Charge
Chronique
La saveur du béton et l'odeur du vieux gasoil. Voilà pour l'ambiance. Avec ce second ep, Ligne Rouge fait diversion et emprunte le sillon déjà bien entamé par une grande partie de la scène française des Litovsk, Barren ? (Anarcho-Punk, fRance) et autres Bleakness (Post-Punk, fRance). Beaucoup de mélancolie, pas mal de résignation dans ce Reste à Charge. Les beaux jours ne sont plus devant nous et rien de tel que d'en remettre une couche sur le fascisme rampant qui a tendance à récupérer dans ses rets l'essentiel des démocraties occidentales ("Reste à Charge"). "Un bulletin suicidaire, Et un avenir maussade, Ce que tu penses tout bas, ne nous l’impose pas". C'est pas comme si on n'avait pas été prévenus mais l'être humain se fout bien des avertissements. Ligne Rouge est et reste sur la brèche, ne dévie pas d'un iota de son objectif de départ et maintient la tension même si "Le Silence" et "Tidal Waves amènent une touche plus feutrée à un ensemble bien aidé par la prod de Joshua Hudes, Luc Jolain et Guillaume Sandret.
Ligne Rouge signe donc un nouvel ep d'assez bonne facture, auquel il manque quand même un petit soupçon de folie et d'inspiration - même si "Reste à Charge" ou "Pas de trêve" sont des petites perles fonctionnant à merveille - pour créer la surprise dans un secteur assez encombré. Mais Ligne Rouge ne semble pas être là pour ça. Apprendre d'abord à survivre dans un environnement hostile, repousser toutes les forces néfastes qui nous assaillent chaque jour, tout cela a un coût et nécessite une énergie de tous les instants pour ne pas sombrer. Le reste on verra plus tard.
A écouter : Reste à Charge, Pas de Trêve