LANDMVRKS
Metalcore

The Darkest Place I’ve Ever Been
1) The Darkest Place I’ve Ever Been
2) Creature
3) A Line in the Dust
4) Blood Red
5) Sulfur
6) Sombre 16
7) The Great Unknown
8) La valse du temps
9) Deep Inferno
10) Requiem
11) Funeral
Chronique
2025-04-25.
Nous-y-voilà. Le quintette marseillais à l'ascension météorique dévoile enfin l’intégralité de son 4ème opus, The Darkest Place I've Ever Been. Landmvrks est passé d’espoir prometteur à second groupe de Metal français le plus écouté en l'espace de 3 ans. Rien que ça. Et le plus beau, c’est que leur succès n'est absolument pas dû au hasard mais à un travail acharné et un talent indéniable. (Ok, le petit coup de projo avec le remplacement au pied levé de Bad Omens au Hellfest 2024 a un peu boosté la notoriété, mais ça, c’est un détail).
La recette de leur réussite est simple, Landmvrks c’est :
· Une identité sonore reconnaissable entre mille
· Un chanteur-parolier exceptionnel
· Cinq bourreaux de travail qui ne cessent de perfectionner leurs performances live avec des morceaux taillés pour
Après 3 premiers albums de très haut niveau, on a à cœur de découvrir ce qui nous est proposé par l'étoile montante du Metalcore Moderne. Ont-ils capitalisé une nouvelle fois sur leurs forces ou ont-ils osé des choix plus audacieux ? Spoiler: Les deux à la fois.
Première écoute - Un album cohérent dans sa diversité
Même si le plaisir d'une découverte totale aurait été immense, on aborde cet album en ayant déjà quelques heures d'écoute derrière nous. Pas moins de cinq single ont été intelligemment dévoilés (et poncés !) depuis janvier 2024 afin de nous mettre l'eau à la bouche et aux oreilles. Parmi ces titres, on note que les paroles en français sont davantage mises à l’honneur que sur leurs opus précédents. C’était le cas avec "Visage" sur Lost In The Waves, mais là c’est sur "Creature", "Sombre 16" et "Blood Red" que l'on retrouve la langue de Molière. Un pur plaisir, notamment sur ce dernier où l’ultime couplet en chant français - instrument saturé nous fait frissonner à chaque fois. La bonne surprise c'est de découvrir un autre titre littéralement en français avec "La Valse du Temps". Un parti pris payant qui leur permet une fois encore de se démarquer des autres groupes du genre.
Ce qui nous frappe à la première écoute, c'est la diversité des morceaux. C'est le premier album de Landmvrks où j'ai la sensation qu'aucun titre ne se ressemble. Non pas que leurs précédentes galettes en pâtissaient, mais l'intelligence dans la répartition des morceaux ainsi que l'alternance marquée entre les passages émotionnels et agressifs donne un sentiment de renouveau. L'accent mis sur ce contraste parfois abrupte mais toujours cohérent est le gros point fort de The Darkest Place I've Ever Been. Allé, on décortique tout ça !
Track by Track - D'ombres et de lumières
The Darkest Place I've Ever Been - Une intro guitare-voix calme et soignée, enchainée par un blast beat dévastateur pour finir avec un riff Gojiresque (copié-collé ultra lourd du break final de Born For One Thing !). C'est ça le morceau éponyme de cet album. Une vraie claque surprise avant d'entamer les 5 single d'une traite !
Creature - Doit-on vraiment la présenter ? Si vous écoutez Landmvrks, vous la connaissez par cœur. Je ne vais pas m'étendre davantage sur le chef d'œuvre qu'est ce morceau, mais notons néanmoins qu'il semblerait que le mixage-mastering ait été retouché entre la version single et la version album. A bon entendeur !
A Line In The Dust - Seul morceau en featuring de l'album sur lequel on retrouve Mat Welsh de While She Sleeps (Metalcore, UK) à la guitare et au chant. Un riff simple et efficace, un refrain catchy et un breakdown solide, on est sur du ultra-classique, mais c'est un morceau qui dégage beaucoup de force et que j'adore à titre perso.
Blood Red - Le titre qui prend à contre-courant. Il fait parti des morceaux calmes de l'album, très axé sur le côté émotionnel et les textes en français y sont pour beaucoup. Bien que le refrain accroche un peu à la première écoute, on se familiarise vite avec et c'est probablement un des titres qui se bonifie le plus avec les écoutes.
Sulfur - Reconnu unanimement (ou presque !) comme étant celui qu'ils préfèrent jouer en live et on comprend pourquoi. Un des morceaux les plus musclés de l'album, le riff est bien gras et la violence bien présente, en témoigne les Wall of Death terribles sur l'intro.
Sombre 16 - La petite interlude Rap français qui assure la transition vers la seconde partie de l'album qu'on ne connait pas avant sa sortie complète. Un morceau surprenant mais très bienvenu et pendant lequel "Flo" tague un tableau sur scène représentant le V du groupe.
The Great Unknown - Parce qu'il y en aura finalement une, c'est la déception de l'album. Une pale copie d'un Linkin Park un peu moyen, malgré un break puissant en milieu de morceau. Pas vraiment d'adhésion au délire mais c'est passager, la suite est plus réjouissante !
La Valse du Temps - Comme le sentiment d'être à Paris un soir d'automne en écoutant du Yann Tiersen. Le plus long morceau de l'album qui dénote autant qu'il réjouit. On se laisse clairement embarquer par cette petite valse qui bascule vite dans la violence. Les harmonies sont particulièrement agréables à l'oreille et les variations intéressantes. Probablement plusieurs écoutes seront nécessaires pour chopper toutes les subtilités qu'il recèle.
Deep Inferno - Comme si les potards de "Say No Words" avaient été poussés un peu plus loin, notamment le débit de certaines paroles avec en prime une recherche très intéressante dans la voix de Flo sur le refrain. Un super morceau "landmvrks-style".
Requiem - Particulièrement attendu, il m'a légèrement déçu. Le groupe le vendait en interview comme un des plus violents mais malgré un break effectivement puissant avec une voix très Black Metal et un son à la Gojira, j'étais un peu trop hypé pour le trouver vraiment fou. Au fur et à mesure des écoutes, il faut avouer qu'il est quand même très chouette... On en reparle dans 1 mois !
Funeral - Un bouquet de rose posé sur un piano mélangé à quelques envolées touchantes et lancinantes. Une manière originale et douce de conclure un disque de Metalcore.
Un album audacieux, riche en émotion et en talent
Comme vous l'aurez compris, Landmvrks nous a une fois encore délivré une jolie galette ! On se balade aisément entre les morceaux qui secouent les cervicales et ceux qui nous touchent émotionnellement. Ce contraste est divinement bien lissé du début à la fin et malgré quelques fausses notes, on rentre à souhait dans leur univers. Le son de guitare est toujours aussi reconnaissable et la qualité de production est une fois encore au rendez-vous. Je pense avoir pris une plus grosse claque sur Lost In The Waves mais les prises de risque sur ce nouvel album le rendent plus recherché et plus éclectique. A travers The Darkest Place I've Ever Been, Landmvrks explore de nouveaux horizons vocaux et instrumentaux tout en conservant les éléments qui ont fait leur succès ces dernières années. Une synergie de très bonne augure pour la suite de leur histoire !
A écouter : The Darkest Place I've Ever Been, Creature, La Valse du Temps