Eyes
Hardcore

Spinner
1. OP1
2. Better
3. The Captain
4. Deflating Rooms
5. Beelzebub, the Hypocrite
6. Save Face On A Regular Basis
7. Moving Day For the Overton Window
8. Clown
9. Money Mouth
10. Spinner
Chronique
Kenn Bendtsen, Victor Kaas, Søren Bomand ou encore Rasmus Furbo ne vous disent probablement rien (et c’est bien normal). Derrière ces noms vous trouverez pourtant la fine fleur de la scène danoise actuelle : Hexis, LLNN ou encore Vægtløs.
Tournant le dos à la densité et à l’abrasivité qui caractérisent les formations d’origine de ses membres, Eyes propose un Hardcore ultra nerveux à l’énergie Punk Noise. Pour dire les choses clairement, brut de décoffrage, Spinner sent plus la bière et la sueur que tout autre chose. On est donc bien loin de l’ambiance Manga / Kawaï de l’ouverture OP1. Cela ne sautant pas aux yeux au premier abord, Spinner s’avère être une forme de concept album inspiré par l’auteur de Manga Asana Inio et, en particulier, par son album Dead Dead Demons’ De De De Destruction. Pour résumer, Victor Kaas transpose ici certains traumas de son enfance ou de sa vie de jeune adulte sur des personnages fictifs. Cette forme de mise à distance, voire de refoulement, lui permet de prendre du recul et d’adopter un regard plus distancié avec ces événements.
Le riff, rien que le riff. Voici ce qui semble être la raison d’être d’Eyes. De The Captain à Spinner en passant par Beelzebub, the Hypocrite, Spinner n’est quasiment que martyrisation frénétique des six cordes. « Quasiment » car il serait injuste de ne pas mentionner le groove de la section rythmique, comme sur l’énorme et ravageur Clown. Mentionnons également les apparitions de Selma Bahner (Feral Nature (Hardcore, Norvège)) et Jesse Matthewson (Ken Mode) qui ajoutent encore une dose de versatilité à un disque qui n’en manquait pas.
A l’écoute de ce troisième album on pense nécessairement aux pointures du genre que sont Every Time I Die, The Dillinger Escape Plan ou encore à Herder. Spinner ne propose donc rien qui n’ait déjà été entendu mais le fait très bien et sans redite au cours des 24 petites mais très riches minutes qu’il dure.