Belle lurette maintenant que Bombardement sème la mort et la destruction partout où il passe. Dans la Fournaise aurait pu n'être qu'une énième déflagration, identique à la première qui a éclaté dans le ciel de Gironde en 2016. C'est en partie vrai. Mais le secret réside peut-être dans cette répétition de tournures maintes fois entendues, de rythmiques éculées que, il faut le dire, les bordelais maîtrisent à merveille. 

Car c'est là que se fait la différence. Luc et Nico sont de véritables métronomes et le duo de guitaristes, Stéphane et Boubi, s'entendent comme larrons en foire, lorsqu'il s'agit d'invoquer les dieux du métal ("Alarme", "L'ère du Calvaire"...), dans des joutes aux échos rappelant la fine lizzy et ajoutant une réelle plus-value. De son côté et, sans en faire des tonnes, Oriane vient poser sa voix sur des textes tantôt lapidaires mais efficaces ("Désordre", "Dissoudre le Réel"), parfois plus travaillés comme l'éponyme sur lequel le chant collégial de Millia, Cora (Naatlo Sutila) apporte une sacrée touche insurrectionnelle ("Absurde massacre, Qui laisse un champ de ruines, Et des mémoires perdues"). 

Dans la Fournaise n'est pas l'album de l'année mais il a la saveur de choses qu'on a longtemps écouté, nous renvoyant à un passé qu'on ne veut pas oublier, l'émanation de choses simples, directes et familières qui font sens, encore et toujours.

A écouter : Bombardement, L'Ere du Calvaire, Alarme.