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Biographie

Zero

Ivan Chiossone - basse
Eric Aldea - guitare, chant
Franck Laurino - batterie
François Cuilleron - guitare, violon

Formation lyonnaise née de l'union d'Eric Aldea, Franck Laurino et François Cuilleron, tous trois anciens membres de feu Bästard, et d'Ivan Chiossonne (Narcophony). Zëro sort son premier ep Go Stereo en 2007, suivi du premier album Joke Box sur le label Ici d'Ailleurs. Une tournée française est programmée pour le mois de novembre 2007.

Chronique

14 / 20
1 commentaire (14.5/20).

Joke Box ( 2007 )

Le raccourci est facile mais bon, que l'ossature de Bästard, dix après Radiant, Discharged, Crossed-Off, remette le couvert est tout sauf anecdotique. Certes Zëro n'est pas Bästard et, hormis un trema incongru commun aux deux patronymes, rien de prime abord ne rassemble les deux formations. Rien si ce n'est cette volonté d'expérimentation qui permit au quatuor lyonnais de marquer au fer rouge la scène rock française des années 90, faite d'innovation, de folie furieuse et de talent, de rejet total du conventionnel.

Aussi c'est par cette folie que tentent de nous convaincre les premières mesures de "Big Screen/Flat People" qui introduit Joke Box. Entité au double visage, Zëro n'a pas son pareil pour expérimenter les unions improbables. Approche indolente, rythmique chaloupée, les lyonnais puisent dans le registre rock le plus traditionnel, pour en retirer de grosses pelletées qui auraient pu s'avérer indigestes n'était cette volonté d'intégrer le grain de sable capable de gripper la mécanique, de martyriser les acquis et les certitudes ("Go Stereo"). Les lyonnais se lovent alors dans une noise assez souple tirant vers les rejetons Dischord dernière génération Black Eyes ou Lungfish, où les tentatives de bruitisme d'une basse grasse comme un cataplasme sont savamment tempérées par des parties de synthés vintage ("Derby"), avant de péter radicalement les plombs sur l'excellent "Drag Queen Blues". Rock n' Roll jusqu'à la caricature, Zëro y apporte toute sa verve affublant une tournure, à la base, innoffensive d'une voix fleurant bon la rouflaquette fournie sur laquelle viennent progressivement s'assommer des rythmiques déjantées, transformant le morceau en ritournelle psychotique.
La musique de Zëro n'est pourtant pas uniquement marquée par l'hystérie la plus manifeste. Celle-ci se fait parfois plus insidieuse, empruntant des chemins de traverse, se muant en nappes cristallines vaporisées par des instruments moins académiques - le hautbois dans "Luna Park" - sur lesquelles flotte un air de Boards Of Canada ou même de King Crimson. Cette posture d'équilibriste ne va pas sans mal et s'avère quelquefois casse-gueule, Joke Box perdant tantôt un peu de sa folie sur les mièvres "Crosby & Garfunkel" et "The Desire and the Importance of Falling" et, à l'inverse, pêchant parfois par excès d'authenticité, notamment sur le décevant "Pride of the Kids" sur lequel Zëro donne sa version d'un emo pop un peu trop facile. Rien de comparable toutefois à côté de la surprenante reprise de Devo, "Automodown/Space Girl Blues", interprêtée sur un mode Red Hot Chili Peppers/Lenny Kravitz pas des plus convaincants. 

Bref même s'il s'avère largement perfectible, ce premier album de Zëro annonce un avenir prometteur si toutefois les lyonnais décident de poursuivre l'aventure.

"Go Stereo", "Drag Queen Blues", "Luna Park" sur Myspace.

A écouter : Big Screen, Cars Buses etc.