S'il y a bien un groupe qui peine à faire parler de lui en France, c'est bien Your Demise. Il suffit de regarder rapidement leur calendrier de tournée pour se rendre compte du peu de dates au sein de l'Hexagone, alors que le combo semble bénéficier d'un peu plus de succès sur le reste du vieux continent. Et avec The Kids We Used To Be, rien ne dit que la situation va s'arranger. Your Demise commence, dès l'introduction, par une paire de gimmicks déjà fatiguées, couplé à quelques riffs inspirés par les derniers Comeback Kid lorsqu'il n'est pas question de piocher dans du Hatebreed ras du front. Facile, trop facile même : on se place dans un moyenne jamais mauvaise, mais malheureusement jamais explosive. Ignorance Never Dies avait, derrière son apparente simplicité, ce petit quelque chose qui semble avoir disparu avec l'arrivée du nouveau frontman : une rage qui faisait cracher les amplis avec Antipode ou Dreaming Of Believing. Avec le cru 2010, tout s'avère très largement convenu, et ce ne sont pas les quelques refrains clairs (The Kids We Used To Be) ou chœurs (Give Up, Get Dropped, Lose Out) qui vont donner envie de bouger.
S'il est question de se remémorer le passé, le combo peut se targuer de piocher dans certaines vieilles recettes que d'autres ont écrites avant eux. Comme écrit précédemment, une vaste poignée de noms vient facilement en tête au niveau de la section rythmique ou du chant du frontman : Hatebreed (Scared Of The Light), Comeback Kid (Miles Away), Suburban Scum (Shine On), Reign Supreme (Like A Broken Record), ... La chute est telle entre l'album précédent et The Kids We Used To Be que l'on peut se demander si l'un des rares points communs n'est pas le nom.
Le verdict ne se fait pas attendre. Ce nouveau Your Demise est plutôt pataud, manquant cruellement de fraîcheur. The Kids We Used To Be est une formule érodée par le temps, qui ne tient bon que parce qu'on ne cherche parfois pas plus. Mais le reste du temps, on s'ennuiera cruellement derrière ces mosh-parts aussi inspirées qu'un énième épisode de Love Boat...
A écouter : Ignorance Never Dies