Allons direct au but: ce One for the kids est une petite perle d'emo punk et les fans du genre ne peuvent en aucune façon être déçus par cet album. La maturité du combo est impressionante: compos originales (par rapport à ce qu'on avait l'habitude d'entendre dans le genre il y a quelques années) qui ne manquent jamais de surprendre, chaque instrument est parfaitement à sa place et l'exécution est tout simplement parfaite.Un bon chant clair de qualité, loin d'être linéaire et qui sait s'illustrer dans des vocalises classiques ou plus originales, avec des tons un peu plus inhabituels, une batterie aux humeurs changeantes: tempo classique qui se transforme en rythme plutôt effréné; ajoutez à cela des sons de guitares pas toujours communs et le violon électrique sur certains morceaux et vous obtenez une magnifique galette! Le violon: quelle idée de génie d'avoir rajouté cet instrument! Je n'aurais jamais pensé que cela puisse aussi bien passer! En effet, il s'intègre de façon superbe dans les chansons. Dans les compos acoustiques, il donne parfois une touche un peu trop mellow, un peu trop cliché larme au coin de l'oeil ("Something of value" ; "Cigarette"); mais la principale innovation c'est de l'avoir inclus dans les chansons plus rapides, plus emo punk : ça rajoute indéniablement de l'intensité à des morceaux comme "October nights" , "Sureshot", "Rock star land", "For Pete's sake"...
Je suis vraiment convaincu par cette nouveauté introduite dans le genre... les arrangements concernant ce violon et le violoncelle et les compositions sont effectués de main de maître par Sean Mackin, le violoniste lui même...
Bon, assez parlé du violon, voyons maintenant les autres aspects. La musique a des traits de ressemblence avec les leaders du genre comme A New Found Glory ou encore The Get-Up Kids, Gameface, My Hotel Year, The Ataris, The Honor System... mais Yellowcard se démarque tout de même avec une musique recherchée. Le point commun entre tous ces groupes est évidemment leur côté emotionnel, et YC n'est pas en reste de ce côté là, distillant avec générosité ses émotions à grands coups de guitares mélodiques et de voix bien appropriées au style musical. Et si quelques courts et rares passages ont un effet "popisant" (refrain de "Sureshot"), l'ensemble est très largement dominé par l'authenticité emo du combo de Jacksonville.
Bref, si le genre musical de Yellowcard,en lui même, n'est pas une grande innovation (on ne parlera pas de "post emo punk"), la façon dont le groupe l'aborde et son exécution sont originales et ne manqueront pas de séduire les fans du genre.
A écouter : Rock star land ; Struck ; October nights ; Trembling