Year Of No Light

Post-Hardcore / Sludge

France

Tocsin

2013
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Tocsin 
02. Géhenne 
03. Désolation 
04. Stella Rectrix 
05. Alamüt

Chronique

par Euka

La direction artistique prise par Year Of No Light depuis ses premiers efforts peut parfois laisser perplexe, alors que les disques se succèdent avec une qualité indéniable. Des compos prenant aux tripes de Nord à la bande son de film via Vampyr, les musiciens ont réussi à sortir des albums de très bonne facture, et ce malgré les mouvements de line-up il y a quelques années.
Tocsin s’annonce donc via un artwork pour une fois basé sur des teintes de blanc et bleu. Point d’alternances nuageuses ou de paysages sur fond de noir, plutôt quelque chose d’éthéré avec cette résonance d’ondes issues de la cloche centrale.
Les titres de morceaux ne sont pas en reste : « Géhenne » (fin des temps), « Stella Rectrix » (signifiant « L’étoile Maitresse »), « Désolation » ou « Alamüt », autant de noms qui continuent dans cette lignée initiée par Ausserwelt mais avec un mouvement plus post-apocalyptique. Et cette sensation ne se limite pas qu’aux titres puisque la musique n’écrase plus autant, n’apporte plus cette impression d’étouffement mais au contraire se libère, s’estompe presque par moment.
Cet aspect de la musique de Year Of No Light fait que Tocsin marque moins les esprits qu’à l’attendu mais cela n’empêche pas ce disque d’être profond, captivant, à la manière du monument Wings of Lead Over Dormant Seas de Dirge, chaque titre étant un parcours initiatique. L’aspect religieux de Tocsin est d’ailleurs un élément plus que plausible, notamment sur les significations de chaque titre : « Géhenne » est un terme présent dans les religions chrétiennes, judaïques et islamiques et « Alamüt » aurait - selon la légende - un jardin imitant celui du Paradis.

Ce nouvel album de Year Of No Light n’est donc pas celui que l’on pouvait attendre mais n’est heureusement pas en deçà niveau qualitatif. L’écoute se fera toutefois plus délicate, nécessitera plus d’attention pour arriver à atteindre la zone de plaisir de l’esprit. Des notes de « Tocsin » à celles d’ « Alamüt », il s’agit d’une sorte de rédemption désertique, avec ce clavier aérien des premières minutes, montée en puissance à fleur de peau qui s’assimilerait au calme qui précède la tempête, celui dont on se méfie tout en savourant la moindre minute. L’apocalypse y est Divine, l’Enfer n’existe pas ou n’est tout simplement pas approché par Tocsin. Au contraire, il ne reste qu’un paysage vide à perte de vue, apaisant mais dérangeant. Cette différence musicale se ressent sur la musique mais aussi l’avis que l’on peut se faire de ce nouvel album, beaucoup plus incertain sur ses premiers émois.

Tocsin résonne donc avec un côté plus léger qu’Ausserwelt, peut être un peu trop pour laisser une empreinte aussi nette que ses prédécesseurs dans la mémoire de celui qui en lancera l’écoute. Mais au global, ce sont vers les cieux que nous tire ce nouvel album, via une approche différente.

16

A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.32
Avis 11
slaughtear July 29, 2014 20:05
Même si son excellent artwork est plus lumineux que son prédécesseur, Ausserwelt, ce Tocsin enfonce la musique de Year Of No Light vers des abysses impénétrables. On sent que les compositions sont plus travaillées et encore moins faciles d'accès qu'avant, mais on prend quand même on gros plaisir à se laisser transporter par ces ambiances lourdes et atmosphérique à la fois (comme Désolation, qui me fait un peu penser à du Mono, sur le milieu). La suite parfait de Ausserwelt.
17 / 20
Lrmo-ceres December 27, 2013 15:45
Un bon album, Year of No Light fait du Year of No Light. Cet album nous transporte dans des ambiances obscures et travaillées. L'atmosphère est le pillier de l'album, certains titres sont quasi cinématographiques. Mention spéciale au break de Désolation, Stella Rectrix, Alamüt et sa seconde partie cathartique, Géhenne est tout aussi bonne. Une sortie française solide !
17 / 20