Rien avoir avec Nord, mais même sans chant, Year Of No Light continue d'avancer. Grandiose, massif, implacable. Les couches sonores appliquées par ces trois guitares sont magnifiques et terrifiantes à la fois, la rythmique des deux batteries jouissive. Avec Ausserwelt, Year Of No Light passe définitivement dans la catégorie du "Postcore fait autrement".
Year Of No Light
Post-Hardcore / Sludge

Ausserwelt
Chronique
Year Of No Light y est finalement parvenu. A se décoller les baskets de leurs influences, et à ne retenir de Nord que le meilleur, pour y insuffler ponctuellement une noirceur abyssale. Les aquitains ont pris le risque d'étendre la durée de leurs morceaux au delà de 10 minutes et de faire une croix sur un chant qui pourrait apporter une contenance aux parties les moins inspirées. En contrepartie, une nouvelle guitare (la 3ème) tenue par Shiran (Monarch) et une seconde batterie (celle d'Aeroflot), métamorphosent Year Of No Light en sextet purement instrumental, littéralement plus sombre et anxiogène qu'auparavant.
Si la très classique première partie de "Perséphone" met en avant leur lyrisme aérien/shoegaze et leur tact mélodique bien connus, la seconde entre de plein pied sur les nouvelles étendues battues par Year Of No Light. Pris à la gorge, puis traîné sous terre par une rythmique tribale en béton-armé, le souffle cathartique se gonfle progressivement, et par intermittence, d'une gaine âcre modelée de riffs ultra-plombés et de textures poisseuses et acides. Year Of No Light déverse de la braise sur un lac gelé, et c'est sur "Hiérophante" que tout converge, que le magma se structure au contact d'une surface aqueuse avide de matière et de volume. La lourde chape de plomb, parcourue d'arcs vibratoires, vient alors recouvrir une cathédrale sonore en perpétuelle (dé)construction.
Ausserwelt confronte les forces telluriques à bout de bras, aussi profondément que possible et avec une application de tous les instants. "Abbesse" achève le long périple par une éruption, massive, gorgée de cendres baignées de lumière noire et crépusculaire. Sans vendre leur âmes au diable (quoique ?) et en conservant la touche unique qui faisait de Nord un album post hardcore déjà remarquable et remarqué, Year Of No Light hisse son discours au delà des frontières stylistiques. Les bordelais creusent désormais leur propre sillon inspiré et inspirant, dédié à un mysticisme obscur qui sait ouvrir les bras à des faisceaux incandescents et pénétrants.
La version digitale de Ausserwelt sort sur l'excellent label belge Conspiracy Records (Monno, Maninkari, Nadja, Wolves In The Throne Room). Quant à l'édition 2xLP sur Music Fear Satan, qui met en exergue le superbe visuel, elle contient sur sa dernière face (comme d'accoutumé) un morceau supplémentaire, dont le nom, "Ossuaire", en dit déjà long sur le propos.
A écouter : 1
Tracklist : 1. Perséphone (enna) - 2. Perséphone (core) - 3. Hiérophante - 4. Abbesse
Les critiques des lecteurs
Rien avoir avec Nord, mais même sans chant, Year Of No Light continue d'avancer. Grandiose, massif, implacable. Les couches sonores appliquées par ces trois guitares sont magnifiques et terrifiantes à la fois, la rythmique des deux batteries jouissive. Avec Ausserwelt, Year Of No Light passe définitivement dans la catégorie du "Postcore fait autrement".
Que dire, sinon que cet album est une tuerie? Intense, profond mystique... C'est un voyage au confins de la galaxie. Les ambiances sont travaillées avec une précision chirurgicale et les riffs donnent l'impression qu'on se reçoit une montagne sur la gueule (l'intro de hiérophante). Difficile de redescendre sur terre après ça.
Year of no Light réussit à créer une musique symphonique et envoûtante avec seulement des instruments classiquement destiné au rock.
Après un début subjuguant, l'album s'enlise dans la monotonie vers la fin. Dommage.
Avec la pochette, l'album annonce l'obscurité ambiante de Year Of No Light. Abyssal est le mot le plus approprié afin de qualifier ce chef d'oeuvre.. On ne peut que s'imaginer un voyage ténébreux avec un seul rayon de lumière durant les 48 minutes. Un véritable catharsis.
Lourd, massif, intense, envoûtant, les adjectifs se bousculent pour qualifier ce Ausserwelt. Rien à envier à Nord, le groupe envoie l'auditeur dans les profondeurs sombres de leur musique. Une plongée musicale de toute beauté.
Nord m'avait foutu une énorme claque.
Un peu sceptique au début sur l'absence (perte) de leur chanteur, pour un album qui, à la fin, se trouve être magistral.
Merci à YONL
Un sacré voyage !
Leur nouvelle orientation est parfaite.
YONL n'a jamais été aussi intense , sombre et limite mystique...
Une odyssée dans la pénombre , un post hardcore expérimental aérien et lourd qui ne laisse de pas de marbre! Un album de haut vol!
Un très grand album, majestueux et épique, qui plonge l'auditeur dans une atmosphère à la fois étouffante et immersive. Et une énorme baffe en concert également, rarement entendu un mur sonore aussi impressionnant.