Year Of No Light
Post-Hardcore / Sludge

Live At Roadburn 2008
Chronique
3 ans après la baffe Nord, Year Of No Light décide de remettre le couvert. Pas avec un nouvel album, mais plutôt via quelques Splits avec Karysun ou Nadja et surtout un Live at Roadburn alliant musique et images. Car bien au-delà du son tout droit sorti du studio, Year Of No Light fait partie des groupes qui gagnent en impact en live, à la manière de Cult Of Luna ou Neurosis. Il va sans dire que dès les premières notes de Tu as fait de moi un homme meilleur, les poils se hérissent, les frissons gagnent en intensité et Year Of No Light piège l'auditeur jusqu'à le retrouver couché, épuisé et piétiné par le séisme sonore. Le combo a gagné, reste à savoir quelles auront été les instants décisifs.
Face au premier opus, Live At Roadburn s'avère la face la plus brute, directe d'un groupe monolithique qui devient aussi glauque que Time To Burn sur Emma Peel. Etouffant, décuplant la puissance des quelques compos présentes sur ce disque, le son amplifie ce sentiment de perdition et de désespoir qui caractérisait déjà certains morceaux de Nord. Car au-delà du sentiment de (re)découvrir quelques titres dont l'excellent Cimeria, c'est la nouvelle dimension apportée par le Live face à un public sans doute à l'agonie qui reste le principal attrait de l'album. Metanoia crève les amplis, L'angoisse Du Veilleur De nuit D'autoroute devient palpable tandis que Les Mains de l'Empereur racle le sol... On remarquera rapidement le morceau avec Fear Falls Burning, The Golden Horn Of The Moon : précédé du pachydermique Les Mains de L'Empereur, ladite compo s'oriente vers un Drone Ambiant qui malheureusement peine à faire ployer l'auditeur. Certes, on devine un potentiel important sur certains riffs, mais à cet instant, le disque manque de puissance pour pousser les notes en avant. Cette sensation est fort regrettable car la fin qui s'annonçait plus que convaincante se voit réduite à un simple fatras sonore. Il ne reste qu'à voir ce qu'un titre de cette trempe donnerait avec le mixage adéquat, ou plus directement en studio...
Quant à la tracklist, on pourra regretter l'absence d'un Par Economie Pendant La Crise On Eteint La Lumière Au Bout Du Tunnel ou Sélénite qui auraient pu prendre leur envol via un rendu final enfonçant encore plus la tête sous l'eau, jusqu'à cracher son dernier souffle sur un énième "Dors sans crainte, dors en paix. Léviathan", et ce même si Tu as Fait de Moi un Homme Meilleur pousse déjà la foule dans ses derniers retranchements.
Ce Live At Roadburn est donc une autre manière d'aborder la musique de Year Of No Light. Pas de concessions, les compos ne souffrent pas d'une production brouillonne puisque c'est justement ce qui accentue le poids des notes et fera vibrer le sol une fois la platine lancée. Quant à l'orientation musicale que laisse présager le dernier morceau de ce LP, il va sans dire qu'elle s'avère des plus intéressantes si elle est soutenue par un son de qualité.